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Escale : Ouezzane, une ville à l’ombre de riantes collines

Ouezzane occupe, au sein d’une contrée verdoyante, un site agréable et riant. La ville s’étage sur les pentes boisées du jbel Bou-Hella, face au Rif qui déploie ses chaînes enneigées de janvier à mars. Les maisons de forme cubique et d’u

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Située à la limite de la chaîne montagneuse du Rif, à environ 100 km de l’Atlantique (Moulay bousselham) et à 100 Km de la Méditerranée (Al jebha, Oued Laou...), Ouezzane est une petite ville très attachante.

L’histoire de Ouezzane, qui portait jadis le nom de «Village du mont aux mythes», se confond avec celle de Sidi Abdellah Ben Chrif. La légende raconte que le saint, qui s’était installé sur le mont Jbel Bou-Hellal, là où s’érigera plus tard, au XVIIe siècle, Ouezzane, avait symboliquement acheté la montagne avec tout son territoire jusqu’à l’oued Zaz. Au milieu d’un paysage magnifique de vignes et d’oliviers, la ville s’étale sur les pentes boisées du j’bel Bou-Hellal. La ville fut choisie par le chérif Moulay Abdallah Ben Brahim, descendant d’Idriss II, pour abriter une zaouïa, dont le chef ou chérif a toujours été choisi parmi les savants les plus pieux du pays.

Cette zaouïa, berceau de la confrérie religieuse des Taïbia, acquit très vite sur le plan politique une importance qui, durant le 18 et 19e siècle, alla croissant. Les chorfa d’Ouezzane, qui ont constitué tour à tour une force de soutien et d’opposition à l’égard du sultan, finirent par étendre leur influence jusque dans le centre et le sud du Maghreb. Le monastère au remarquable minaret octogonal, est toujours visité de nos jours. Le moussem du printemps attire, quant à lui, des pèlerins de tout le Maroc.

Ville sainte, Ouezzane fut aussi une ville de convivialité entre religions, où les communautés juives et musulmanes ont longtemps cohabité. A 9 kilomètres de la ville, la tombe du rabbin Rabbi Amrane continue d’attirer de nombreux pèlerins juifs.

La ville de Ouezzane dispose, en outre, d’une bibliothèque qui ressemble des collections prestigieuses. Il était, en effet, de tradition que le chérif de Ouezzane soit un érudit. La bibliothèque possédait ainsi une collection unique d’ouvrages sur la théologie, la spiritualité, la philosophie, les sciences humaines, l’astronomie ou encore le soufisme. Ces collections étaient sélectionnées pour servir de base de travail aux étudiants qui venaient suivre leur enseignement dans la zaouia du cheikh, à l’époque où Ouezzane jouissait d’un rayonnement spirituel et culturel qui dépassait le cadre de la région. Aujourd’hui, la bibliothèque est à l’agonie.

En 1987, on avait recensé plus de 6000 ouvrages ; aujourd’hui, il n’en reste plus que 1500. C’est pour sauver ce patrimoine culturel et religieux de la bibliothèque Sidi Abdellah Ben Chrif qu’une journée d’études, organisée conjointement par la Rabita des Chorfas de Ouezzane et la Fondation Sidi Mchiche El Alami a eu lieu en mars de l’année dernière. L’objectif de cette rencontre visait à doter la ville d’une bibliothèque digne de ce nom et d’un centre culturel qui pourrait changer le visage d’une ville livrée à elle-même, de restaurer les documents en danger et d’insuffler une âme à la cité.

La vieille ville aux rues sinueuses et étroites mérite d’être découverte pour son charme. Il ne faut pas manquer de visiter la Qaysariya (souk couvert) où les artisans vendent les célèbres pièces en laine tissée, fines ou épaisses, une production locale de grande renommée au niveau national. Ouezzane est aussi connue pour son huile d’olive (El Ouezzania) et ses succulentes figues.
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