Cet emplacement stratégique valut à la ville une histoire agitée. Au Xe siècle, les Berbères de la tribu voisine des Meknassa fortifièrent le site qui devint la citadelle frontière du Royaume.
La ville fut l’enjeu de luttes, au XIIe siècle, entre les Almoravides et les Almohades. En 1074 le sultan Almoravide Youssef Ben Tachfin prend la ville. Taza demeure sous son autorité tout au long du XI siècle puis est enlevée en 1132 par le sultan almohade Abdelmoumen et déclarée capitale provisoire du Maroc. Il y bâtit la médina et la célèbre mosquée, «Jamaa El Kbir», à l’intérieur de laquelle se trouve un lustre en fer forgé, chef-d’œuvre de l’art maghrébin, pesant environ 3 tonnes. Cette mosquée est par ailleurs digne de ses deux sœurs, la Koutoubia de Marrakech et le sanctuaire de Tinmel dans le Haut-Atlas
Pour lutter contre les Beni Mérine, des Zénètes originaires des régions présahariennes qui fonderont la dynastie des Mérinides cinquante ans plus tard, le sultan almohade fait élever une muraille autour de la médina. Les puissants remparts seront renforcés au XIVe siècle par les Mérinides, puis au XVIe siècle par les Saâdiens. Au XVIIe siècle, pour s’ouvrir les portes de Fès, Moulay Er-Rachid s’empare de Taza.
Ce long passé tumultueux et sa position stratégique exceptionnelle ont valu à la ville une vocation militaire qu’atteste encore son allure d’acropole. Ceinturée de vieilles murailles, «Taza la farouche» a gardé une certaine âpreté.
Les vestiges des civilisations anciennes, tels que, haches de pierres, silex taillés, ruines de ponts, tombeaux et nécropoles, permettent d’affirmer que Taza compte parmi les plus anciens lieux habités du Nord de l’Afrique.
Visite de la médina Cette petite ville s’étend sur deux terrasses : la vieille ville, Taza haut, fut bâtie sur une terrasse à près de 500 m d’altitude ; la ville moderne, appelée Taza-Ville, fut construite sur un petit plateau, 200 m plus bas. De la route qui conduit à la médina, on aperçoit les restes d’une murailles du XII e siècle. On rentre dans la médina par la rue Bab el Guebbour, dont la porte a aujourd’hui disparu. C’est là que se tient le lundi et le jeudi, le grand marché. A droite, on pourra voir le palais du Pacha et un fortin de brique, le bastion (le bestioun). Ses murs de 3 m d’épaisseur le mettaient à l’abri de l’artillerie.
A l’intérieur, on voit encore des graffitis représentant des navires, œuvres sans doute des prisonniers portugais, incarcérés ici après la bataille des Trois Rois. Puis à l’ouest encore se trouve la tour sarrasine, semi-circulaire, ayant une base carrée et une partie supérieure arrondie, qui défendait l’angle occidental de la médina. On reviendra jusqu’à Bab el Guebbour pour entrer dans la médina par la rue du même nom, puis on empruntera la rue des Andalous qui conduit à la mosquée des Andalous, dominée par un minaret du XIIe siècle. On y verra de belles portes décorées.
En suivant la rue principale de la médina, vous passerez devant une petite médersa du XIV e siècle. La rue devient plus étroite à l’entrée des souks couverts. on passera devant le marabout de Sidi Ali ed Derrar puis devant Jamâa es Souk, mosquée du Marché. On cherchera à apercevoir son curieux minaret, dont le sommet est plus large que la base. A gauche de la mosquée commence la kissaria, un petit marché couvert. La vannerie et la sparterie de Taza sont très réputées, les nattes aux couleurs et les tapis étant les ouvrages les plus recherchées.
La petite mosquée de Sidi Azzouz, du XIIe siècle, abrite la tombe du patron de la ville et marque la transition avec un quartier de demeures bourgeoises dont on admirera les linteaux sculptés, les lourdes portes aux heurtoirs de cuivre ou les petites portes peintes. La grande mosquée, construite en 1135 par le sultan Abdelmoumen a été par la suite enrichie d’un minbar et d’un lustre en bronze.
On poursuivra jusqu’à Bab el Rih, la porte du vent, petit bastion du XIIe siècle qui offre une vue étendue sur les pentes du jbel Tazzaka à l’ouest, sur l’oued Taza en contrebas et les collines du Rif, et à l’est sur la ville nouvelle. Les ruines que l’on aperçoit à l’ouest sont celles de Dar el Makhzen, un palais construit au XIIe siècle
par Moulay Rachid
La ville fut l’enjeu de luttes, au XIIe siècle, entre les Almoravides et les Almohades. En 1074 le sultan Almoravide Youssef Ben Tachfin prend la ville. Taza demeure sous son autorité tout au long du XI siècle puis est enlevée en 1132 par le sultan almohade Abdelmoumen et déclarée capitale provisoire du Maroc. Il y bâtit la médina et la célèbre mosquée, «Jamaa El Kbir», à l’intérieur de laquelle se trouve un lustre en fer forgé, chef-d’œuvre de l’art maghrébin, pesant environ 3 tonnes. Cette mosquée est par ailleurs digne de ses deux sœurs, la Koutoubia de Marrakech et le sanctuaire de Tinmel dans le Haut-Atlas
Pour lutter contre les Beni Mérine, des Zénètes originaires des régions présahariennes qui fonderont la dynastie des Mérinides cinquante ans plus tard, le sultan almohade fait élever une muraille autour de la médina. Les puissants remparts seront renforcés au XIVe siècle par les Mérinides, puis au XVIe siècle par les Saâdiens. Au XVIIe siècle, pour s’ouvrir les portes de Fès, Moulay Er-Rachid s’empare de Taza.
Ce long passé tumultueux et sa position stratégique exceptionnelle ont valu à la ville une vocation militaire qu’atteste encore son allure d’acropole. Ceinturée de vieilles murailles, «Taza la farouche» a gardé une certaine âpreté.
Les vestiges des civilisations anciennes, tels que, haches de pierres, silex taillés, ruines de ponts, tombeaux et nécropoles, permettent d’affirmer que Taza compte parmi les plus anciens lieux habités du Nord de l’Afrique.
Visite de la médina Cette petite ville s’étend sur deux terrasses : la vieille ville, Taza haut, fut bâtie sur une terrasse à près de 500 m d’altitude ; la ville moderne, appelée Taza-Ville, fut construite sur un petit plateau, 200 m plus bas. De la route qui conduit à la médina, on aperçoit les restes d’une murailles du XII e siècle. On rentre dans la médina par la rue Bab el Guebbour, dont la porte a aujourd’hui disparu. C’est là que se tient le lundi et le jeudi, le grand marché. A droite, on pourra voir le palais du Pacha et un fortin de brique, le bastion (le bestioun). Ses murs de 3 m d’épaisseur le mettaient à l’abri de l’artillerie.
A l’intérieur, on voit encore des graffitis représentant des navires, œuvres sans doute des prisonniers portugais, incarcérés ici après la bataille des Trois Rois. Puis à l’ouest encore se trouve la tour sarrasine, semi-circulaire, ayant une base carrée et une partie supérieure arrondie, qui défendait l’angle occidental de la médina. On reviendra jusqu’à Bab el Guebbour pour entrer dans la médina par la rue du même nom, puis on empruntera la rue des Andalous qui conduit à la mosquée des Andalous, dominée par un minaret du XIIe siècle. On y verra de belles portes décorées.
En suivant la rue principale de la médina, vous passerez devant une petite médersa du XIV e siècle. La rue devient plus étroite à l’entrée des souks couverts. on passera devant le marabout de Sidi Ali ed Derrar puis devant Jamâa es Souk, mosquée du Marché. On cherchera à apercevoir son curieux minaret, dont le sommet est plus large que la base. A gauche de la mosquée commence la kissaria, un petit marché couvert. La vannerie et la sparterie de Taza sont très réputées, les nattes aux couleurs et les tapis étant les ouvrages les plus recherchées.
La petite mosquée de Sidi Azzouz, du XIIe siècle, abrite la tombe du patron de la ville et marque la transition avec un quartier de demeures bourgeoises dont on admirera les linteaux sculptés, les lourdes portes aux heurtoirs de cuivre ou les petites portes peintes. La grande mosquée, construite en 1135 par le sultan Abdelmoumen a été par la suite enrichie d’un minbar et d’un lustre en bronze.
On poursuivra jusqu’à Bab el Rih, la porte du vent, petit bastion du XIIe siècle qui offre une vue étendue sur les pentes du jbel Tazzaka à l’ouest, sur l’oued Taza en contrebas et les collines du Rif, et à l’est sur la ville nouvelle. Les ruines que l’on aperçoit à l’ouest sont celles de Dar el Makhzen, un palais construit au XIIe siècle
par Moulay Rachid
