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Evolution du cinéma marocain: état des lieux

L’évolution du cinéma marocain, ses principales étapes et l’émergence de son professionnalisme ont été les points forts d’un débat auquel ont pris part écrivains, critiques, responsables de la Cinémathèque nationale et du Centre cinémato

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Initiée par la Faculté des sciences et techniques (FST) en collaboration avec le CCM et l’Institut français, la rencontre, qui s’est déroulée en présence de jeunes Acteurs, a été un débat diversifié sur les différents aspects du 7e Art et ce, depuis les premières années de l’indépendance.
Animée par M. Brahim Zarkani, responsable culturel à l’Institut français de Fès, la table ronde qui s’est déroulée en présence du doyen de la faculté et du consul général de France, a permis de connaître sommairement l’évolution complexe du cinéma marocain.
Intervenant dans ce cadre, M. Abdellah Bayahya, responsable de la Cinémathèque nationale, a évoqué les années soixante qu’il considère comme les années lumières du cinéma marocain. Fastueuses, ces années ont été marquées par un soutien manifeste des responsables aux cadres et techniciens opérant dans ce domaine.

Soutien à la création

Faisant référence au cinéma en tant que véhicule de la communication, il a rappelé la politique suivie à l’époque dans le domaine de la cinématographie, qui s’est distinguée par un soutien à la création avec l’apparition d’une première vague de réalisateurs comme Ahmed Mesnaoui (Vaincre pour vivre 1968) Mohamed Tazi Ba et Aziz Ramdani.
Pour sa part, My Driss Jaîdi, écrivain et enseignant chercheur (CPR de Rabat), a signalé l’existence d’un cinéma de type colonial au Maroc, lancé d’abord en 1920 par les Espagnols pour donner une image pacifique de la colonisation et relayé ensuite par la France à la fin de la seconde guerre mondiale.
Après l’indépendance, a-t-il poursuivi, les prémices d’un cinéma produit par des Marocains sont apparus, avec la mise en place dans les années soixante-dix du CCM et l’émergence de cinéastes marocains qui, en situation de déchirement, ont développé une cinématographie complètement différente de leur société.
La fin des années 70, a poursuivi le conférencier, est une décennie des plus intéressantes, faite de militantisme devant marquer la volonté d’imposer un discours nouveau contrecarrant les productions étrangères. On assiste, ainsi, selon l’orateur, à une série de revendications comme la mise en place d’un fonds de soutien à la production, un quota à la programmation, la détaxation du film marocain, la mise en place d’une politique pour encourager la construction de salles de cinéma et la création de ciné clubs.
A cette époque, a-t-il ajouté, 17 longs métrages ont été réalisés, comme «Wechma» de Hamid Bennani (1970), «Mille et une mains» de Souheil Benbarka (1971), «Chergui» de Moumen Smihi (1976), «Quelques éléments sans signification» de Mustapha Derkaoui (1974).
De son côté, Ahmed Araîb, critique de cinéma a parlé des années quatre vingt avec la concrétisation du fonds de soutien à la création.
Baisse de la qualité
Il a fait remarquer, toutefois, que ces années sont particulières puisqu’on va assister à une baisse de la qualité dans la production et à la confusion des compétences et des tâches mais aussi à l’émergence de réalisatrices talentueuses à l’instar de Farida Bourquia et Farida Belyazid et de jeunes lauréats de l’ISADAC qui ont affirmé leur formation et leur art.
Les autres intervenants comme Khalid Khodari et Mohammed Sijelmassi ont affirmé, qu’à partir des années quatre vingt dix, le cinéma marocain reflète la réalité sociale marocaine.
Ils ont estimé que le cinéma marocain traite de thèmes précis, ceux relatifs à la condition féminine comme «Femmes et... Femmes» de Saîd Chraïbi, «Destins de femmes» de Hakim Noury, «Yacout» de Jamal Belmejdoub, de l’enfance en difficulté comme «Ali Zaoua» et de fait divers comme «Mektoub» de Nabyl Ayouch.
Toutefois, ont-ils relevé, le cinéma n’est pas encore une formation, il est une expérience individuelle en raison de l’insuffisance des moyens financiers et de la faiblesse des accessoires inhérents comme les décors, les costumes.
Le cinéma marocain, au cours de la période 1990/2000, a cependant connu un rythme de production de longs métrages de fiction avec une moyenne annuelle de 5 films par an et un taux de 46,36 % de l’ensemble de la filmographie. La production, quant à elle, a régressé en 1993 à un seul film (A la recherche du mari de ma femme) pour reprendre en 1995 avec 8 films. A partir de 1997, ont-ils-ajouté, le rythme va progresser pour atteindre en 1999 les 10 longs métrages de fiction pour la première fois dans l’histoire du cinéma marocain. Le nombre de courts métrages a atteint, pour sa part, 50 films.
Par ailleurs, cette période a été aussi caractérisée par une augmentation du montant de la dotation du fonds de soutien au cinéma et une meilleure exploitation des différentes ressources de financement (sociétés de production privées, chaînes de télévision, festivals internationaux).
Enfin, s’agissant des infrastructures, ils ont fait état de la relative amélioration des salles de cinéma, et de la construction de nouvelles qui respectent les conditions du spectacle et ce, grâce aux encouragements de l’Etat qui a exonéré les nouvelles salles d’impôts pour une durée de 10 ans et celles réaménagées pour une durée de 5 ans.
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