M. Ouyahia, patron du Rassemblement national démocratique (RND), membre de la coalition gouvernementale sortante dirige, en effet, un gouvernement dont le Front de libération nationale (FLN-ancien partie unique) continue à être le pilier, malgré le limogeage de son secrétaire général Ali Benflis. «Tout se passe comme si M. Ouyahia poursuivait sa mission de “représentant personnel du président de la République” qu'il occupait dans le gouvernement précédent», note un observateur de la vie politique algérienne. On assiste à une «cohabitation à l'algérienne» où M. Bouteflika dirige, via M. Ouyahia, un gouvernement où le FLN, majoritaire au gouvernement et à l'assemblée nationale, ne tient plus les rênes et apparaît comme un «partenaire sourcilleux contraint presque à un rôle d'opposition», selon un analyste.
L'ensemble des commentaires de la presse algérienne de samedi relevait que la formation de ce gouvernement n'apportait quasiment aucun changement.Le Soir d'Algérie ouvrait sa une en titrant «un gouvernement Benflis sans Benflis», alors que Liberté affirmait «Bouteflika n'a rien changé», montrant bien le paradoxe de cette situation, où le seul visé de ce changement était M. Benflis, dont la brouille avec M. Bouteflika faisait les choux gras des commentateurs de la presse ces derniers temps.
M. Benflis, qui aurait, selon des journaux, des ambitions présidentielles, était en désaccord avec le président Bouteflika sur plusieurs points sensibles, notamment sur la loi sur les hydrocarbures, les privatisations et la situation en Kabylie (est d'Alger), en révolte larvée contre le pouvoir depuis avril 2001.
Un projet de loi, tendant à ouvrir plus largement aux compagnies étrangères l'exploitation du pétrole et du gaz, a été mis sous le boisseau sous la pression de la Centrale syndicale, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). M. Benflis était relativement favorable à la position de l'UGTA.
Le président Bouteflika a, cependant, mis à profit ce changement pour sacrifier sur l'autel de la paix sociale, le ministre en charge des privatisations Hamid Temmar, dont l'UGTA voulait la tête en raison de sa «rigidité» dans la gestion des privatisations des entreprises publiques.
La Centrale syndicale estime que M. Temmar voulait «brader» le secteur public, entraînant l'aggravation du chômage qui touche déjà plus de 30% de la population active.
L'UGTA avait d'ailleurs organisé, fin février, une grève générale très suivie de deux jours et menacé de «durcir» son action si le gouvernement maintenait sa politique de privatisation sous sa forme actuelle défendue par M. Temmar. Mais le président Bouteflika a cependant maintenu le ministre de l'Energie Chakib Khelil, également dans le collimateur de l'UGTA, en raison de sa connaissance du dossier des hydrocarbures, ainsi que le ministre du Commerce Noureddine Boukrouh qui doit mener à bien l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le rappel aux finances de M. Abdelatif Benachenhou, théoricien et partisan des «grands équilibres» économiques, va dans le sens d'une plus grande rigueur dans la gestion de l'économie.
Il pourrait préluder, au grand dam de l'UGTA, à une accélération des réformes du système bancaire et financier jugé obsolète et constituant un frein aux investissements étrangers qui ne se précipitent pas en Algérie en raison des lourdeurs bureaucratiques.
L'ensemble des commentaires de la presse algérienne de samedi relevait que la formation de ce gouvernement n'apportait quasiment aucun changement.Le Soir d'Algérie ouvrait sa une en titrant «un gouvernement Benflis sans Benflis», alors que Liberté affirmait «Bouteflika n'a rien changé», montrant bien le paradoxe de cette situation, où le seul visé de ce changement était M. Benflis, dont la brouille avec M. Bouteflika faisait les choux gras des commentateurs de la presse ces derniers temps.
M. Benflis, qui aurait, selon des journaux, des ambitions présidentielles, était en désaccord avec le président Bouteflika sur plusieurs points sensibles, notamment sur la loi sur les hydrocarbures, les privatisations et la situation en Kabylie (est d'Alger), en révolte larvée contre le pouvoir depuis avril 2001.
Un projet de loi, tendant à ouvrir plus largement aux compagnies étrangères l'exploitation du pétrole et du gaz, a été mis sous le boisseau sous la pression de la Centrale syndicale, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). M. Benflis était relativement favorable à la position de l'UGTA.
Le président Bouteflika a, cependant, mis à profit ce changement pour sacrifier sur l'autel de la paix sociale, le ministre en charge des privatisations Hamid Temmar, dont l'UGTA voulait la tête en raison de sa «rigidité» dans la gestion des privatisations des entreprises publiques.
La Centrale syndicale estime que M. Temmar voulait «brader» le secteur public, entraînant l'aggravation du chômage qui touche déjà plus de 30% de la population active.
L'UGTA avait d'ailleurs organisé, fin février, une grève générale très suivie de deux jours et menacé de «durcir» son action si le gouvernement maintenait sa politique de privatisation sous sa forme actuelle défendue par M. Temmar. Mais le président Bouteflika a cependant maintenu le ministre de l'Energie Chakib Khelil, également dans le collimateur de l'UGTA, en raison de sa connaissance du dossier des hydrocarbures, ainsi que le ministre du Commerce Noureddine Boukrouh qui doit mener à bien l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le rappel aux finances de M. Abdelatif Benachenhou, théoricien et partisan des «grands équilibres» économiques, va dans le sens d'une plus grande rigueur dans la gestion de l'économie.
Il pourrait préluder, au grand dam de l'UGTA, à une accélération des réformes du système bancaire et financier jugé obsolète et constituant un frein aux investissements étrangers qui ne se précipitent pas en Algérie en raison des lourdeurs bureaucratiques.
