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Hicham El Guerrouj à «L'Equipe» : «Je promets une surprise»

Fidèle à sa réputation de retardataire compulsif, Hicham El Guerrouj a manqué mercredi le TGV Thalys qui devait le conduire de Bruxelles à Paris. Pas grave, il a pris le suivant.

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«Les gens qui sont toujours en retard, qui font attendre les autres, c'est une honte, concède-t-il le plus sérieusement du monde. J'ai essayé de changer, mais globalement, je n'y arrive pas». Le Marocain ne cherche donc pas d'excuse et pourtant, cette fois-ci, il en aurait bien une, évidente à regarder sa mine fatiguée. «J'ai très mal dormi la nuit dernière. Je me suis endormi à 5 heures du matin et je me suis réveillé à 10 heures. C'est presque toujours comme ça pour moi, les veilles de voyage». En gare de Bruxelles-Midi, c'est lui qui a récupéré tous les billets de train de son clan, son père Ayachi, l'entraîneur de toujours Abdelkader Kada, le fidèle sparring-partner des longs footings dans l'Atlas Hocine Benziguinat et son kinésithérapeute. «La logistique, c'est moi qui m'en occupe, lance-t-il en distribuant les précieux sésames. Kada, lui, c'est la technique». La remarque fait rire la troupe tout juste débarquée de Louvain, à une poignée de kilomètres de Bruxelles.

«Louvain, c'est toujours là que je vais entre deux événements en Europe, quand je n'ai pas le temps de rentrer au Maroc», raconte El Guerrouj, qui a rejoint la cité universitaire le week-end dernier, dans la foulée du meeting de Zurich, où il a établi la meilleure perf de l'été en 3'29"13. «Au total, j'y passe deux ou trois fois par an depuis 1996, quand Wilfried Meert, l'organisateur du meeting de Bruxelles, me l'a conseillé pour la première fois». A plat pays, les conditions d'entraînement sont forcément tout autres qu'à l'altitude d'Ifrane (1.650 m). «Louvain est à moins de 56 m d'altitude, rigole-t-il. Mais je n'y vais pas pour de la récupération. Les conditions sont parfaites pour ça. C'est calme, il y a une grande forêt pour s'oxygéner et on mange très bien dans un restaurant italien où on a nos habitudes».

«L'année vient juste de commencer»

Mercredi après-midi, le Marocain a donc quitté sa retraite belge pour un hôtel parisien où il espérait une grosse sieste avant d'aller trottiner sur la piste de Charléty. Histoire de faire un pas supplémentaire vers son destin mondial. «Je suis très heureux qu'il y ait trois tours sur le 1.500 m. (*), assure-t-il. C'est très important pour un grand Championnat. Le premier tour (en l'occurrence aujourd'hui) sert à décharger du trac, du stress accumulé, et à tester plein de petites choses». Triple champion du monde en titre, El Guerrouj se sait d'autant plus attendu à Paris que les deux Français Fouad Chouki et Mehdi Baala, troisième et quatrième performances de la saison sur 1.500 m, sont de sérieux prétendants aux médailles et que lui se retrouvera seul pour la première fois depuis la finale des Mondiaux 1997. En 1999 et 2001, El Guerrouj avait profité du train initial de son compatriote Adil Kaouch pour durcir la course, laminer l'opposition et s'imposer dans des chronos de meeting (3'27"65 et 3'30"68). Cette année, seul Abdelkader Hachlaf, médaillé de bronze des derniers Mondiaux indoor, était susceptible de s'aligner aux côtés du maître. Hachlaf a préféré tenter sa chance sur le steeple (8'15"33, cette saison.

«Je serais seul, sans lièvre, et je vous promets une surprise, se délecte El Guerrouj. Il y a beaucoup de possibilités, mais on ne décidera avec Kada que la veille de la finale, en tenant compte de ce qui sera passé avant». Visiblement détendu comme rarement, Hicham s'amuse encore de sa boutade lancée à Zurich : «Si vous voulez, je réunirai les deux Français pour leur dire ma stratégie de course. En 1999, j'avais prévenu Morceli avant la course que ça irait très vite…». A la lecture de L'Equipe, El Guerrouj découvre alors les propos de Mehdi Baala le concernant, selon lesquels il serait moins fort aujourd'hui qu'en 1999. «Pfff ! Mais pour moi, l'année vient juste de commencer à Zurich», conclut-il.
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