Né le 20 juillet 1920 à Tlemcen (540 km à l'ouest d'Alger), il était considéré comme l'un des plus grands écrivains francophones algériens.
Il a rencontré son public, des deux côtés de la Méditerranée, dès son premier roman "La grande maison" (1952 - Le Seuil) et est considéré comme un des "pères" de la littérature algérienne contemporaine.
Orphelin de père à 10 ans, il a été élevé par sa mère et a enchaîné plusieurs métiers avant de se consacrer à l'écriture et de s'exiler en France en 1959: instituteur, comptable, interprète français-anglais pendant la seconde guerre, maquettiste, journaliste à Alger républicain.
Il disait avoir grandi loin de tout problème d'identité. "Mes images mentales se sont élaborées à travers l'arabe parlé, qui est ma langue maternelle. Mais cet héritage appartient à un fonds mythique commun. Le français peut être considéré comme une langue extérieure - bien que c'est en français que j'ai appris à lire -, mais j'ai créé ma langue d'écrivain à l'intérieur de la langue apprise... Je garde ainsi la distance ironique qui facilite l'investigation sans passion", avait-il expliqué dans un entretien au quotidien français Le Monde à l'occasion de la sortie de Simorgh (2003 - Albin Michel).
Dans ce livre, il fait dire à un de ses personnages: "Je ne me savais pas Algérien, j'ignorais ce que c'est qu'être Algérien, je n'étais pas seul, dans mon milieu on l'ignorait comme moi".
Après avoir quitté son pays, il a beaucoup voyagé et transposé dans d'autres terres ses histoires mêlant poésie, vie quotidienne et interrogations graves, essayant toujours comme il le disait "de ne pas disjoindre écriture romanesque et responsabilité morale".
Son oeuvre la plus connue est la trilogie de ses débuts "La grande maison", "l'incendie" et "le métier à tisser", publiée entre 1952 et 1957 mais il a aussi écrit des romans "moins algériens" comme "les terrasses d'Osol" (1985 - Sindab) ou "les neiges de marbre" (1990 - Sindbad).
En 1994, il a été le premier écrivain maghrébin à recevoir le Grand Prix de la francophonie décerné par l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre, qui compte également de nombreux poèmes -comme Ombre gardienne (Gallimard - 1961), ou encore Feu, beau feu (Le Seuil - 1979) -, des nouvelles et ouvrages pour enfants. Auparavant, en 1966, il avait reçu le prix de l'Union des écrivains algériens.
L’hommage d'Hervé Bourges
L'écrivain algérien Mohammed Dib incarnait ce qu'il y a de meilleur dans l'héritage croisé de la France et de l'Algérie, a déclaré Hervé Bourges, président de l'Union internationale de la presse francophone et président de l'année de l'Algérie en France, dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi.
"Il était avant tout un homme de l'écrit, qui savait toucher juste par les mots les plus simples : il avait fait de la langue française un instrument de rêve et de clairvoyance à la fois, mariant la lucidité de ses romans à l'onirisme dépouillé d'une poésie bouleversante. Il était unanimement respecté et aimé sur les deux rives de la Méditerranée", lit-on dans le texte de M. Bourges, ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
"Nous avons eu la joie et l'honneur de lui rendre hommage, dans le cadre de l'Année de l'Algérie, les 25 et 27 janvier derniers, à Paris, par un colloque organisé à la Bibliothèque Buffon, +Au bon plaisir de Mohammed Dib+, ainsi que par une lecture de +L'enfant Jazz+, montée au théâtre du Rond-Point.
La Bibliothèque Nationale de France s'apprête à lui consacrer plusieurs journées autour d'une exposition exceptionnelle "Visite guidée dans l'oeuvre de Mohammed Dib".
"Il était la grande voix de l'Algérie contemporaine, lui dont Aragon, dès 1954, avait salué les deux premiers romans comme l'aurore d'une nouvelle littérature francophone, lui le premier écrivain maghrébin auquel l'Académie française a, quarante ans plus tard, décerné le Grand Prix de la Francophonie. C'est avec une profonde émotion que je tiens à saluer sa mémoire", conclut le communiqué.
Il a rencontré son public, des deux côtés de la Méditerranée, dès son premier roman "La grande maison" (1952 - Le Seuil) et est considéré comme un des "pères" de la littérature algérienne contemporaine.
Orphelin de père à 10 ans, il a été élevé par sa mère et a enchaîné plusieurs métiers avant de se consacrer à l'écriture et de s'exiler en France en 1959: instituteur, comptable, interprète français-anglais pendant la seconde guerre, maquettiste, journaliste à Alger républicain.
Il disait avoir grandi loin de tout problème d'identité. "Mes images mentales se sont élaborées à travers l'arabe parlé, qui est ma langue maternelle. Mais cet héritage appartient à un fonds mythique commun. Le français peut être considéré comme une langue extérieure - bien que c'est en français que j'ai appris à lire -, mais j'ai créé ma langue d'écrivain à l'intérieur de la langue apprise... Je garde ainsi la distance ironique qui facilite l'investigation sans passion", avait-il expliqué dans un entretien au quotidien français Le Monde à l'occasion de la sortie de Simorgh (2003 - Albin Michel).
Dans ce livre, il fait dire à un de ses personnages: "Je ne me savais pas Algérien, j'ignorais ce que c'est qu'être Algérien, je n'étais pas seul, dans mon milieu on l'ignorait comme moi".
Après avoir quitté son pays, il a beaucoup voyagé et transposé dans d'autres terres ses histoires mêlant poésie, vie quotidienne et interrogations graves, essayant toujours comme il le disait "de ne pas disjoindre écriture romanesque et responsabilité morale".
Son oeuvre la plus connue est la trilogie de ses débuts "La grande maison", "l'incendie" et "le métier à tisser", publiée entre 1952 et 1957 mais il a aussi écrit des romans "moins algériens" comme "les terrasses d'Osol" (1985 - Sindab) ou "les neiges de marbre" (1990 - Sindbad).
En 1994, il a été le premier écrivain maghrébin à recevoir le Grand Prix de la francophonie décerné par l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre, qui compte également de nombreux poèmes -comme Ombre gardienne (Gallimard - 1961), ou encore Feu, beau feu (Le Seuil - 1979) -, des nouvelles et ouvrages pour enfants. Auparavant, en 1966, il avait reçu le prix de l'Union des écrivains algériens.
L’hommage d'Hervé Bourges
L'écrivain algérien Mohammed Dib incarnait ce qu'il y a de meilleur dans l'héritage croisé de la France et de l'Algérie, a déclaré Hervé Bourges, président de l'Union internationale de la presse francophone et président de l'année de l'Algérie en France, dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi.
"Il était avant tout un homme de l'écrit, qui savait toucher juste par les mots les plus simples : il avait fait de la langue française un instrument de rêve et de clairvoyance à la fois, mariant la lucidité de ses romans à l'onirisme dépouillé d'une poésie bouleversante. Il était unanimement respecté et aimé sur les deux rives de la Méditerranée", lit-on dans le texte de M. Bourges, ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
"Nous avons eu la joie et l'honneur de lui rendre hommage, dans le cadre de l'Année de l'Algérie, les 25 et 27 janvier derniers, à Paris, par un colloque organisé à la Bibliothèque Buffon, +Au bon plaisir de Mohammed Dib+, ainsi que par une lecture de +L'enfant Jazz+, montée au théâtre du Rond-Point.
La Bibliothèque Nationale de France s'apprête à lui consacrer plusieurs journées autour d'une exposition exceptionnelle "Visite guidée dans l'oeuvre de Mohammed Dib".
"Il était la grande voix de l'Algérie contemporaine, lui dont Aragon, dès 1954, avait salué les deux premiers romans comme l'aurore d'une nouvelle littérature francophone, lui le premier écrivain maghrébin auquel l'Académie française a, quarante ans plus tard, décerné le Grand Prix de la Francophonie. C'est avec une profonde émotion que je tiens à saluer sa mémoire", conclut le communiqué.
