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La capitale irakienne sous les bombes

La capitale irakienne est depuis une semaine sous les bombes, la ville montrant déjà de multiples traces de la guerre, tandis que la population montre des signes de colère croissante après des destructions meurtrières dans les quartiers populaires.

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Tant bien que mal, malgré les bombardements incessants, les cinq millions de Bagdadis essaient de maintenir un semblant de normalité. Les voitures circulent, les magasins ouvrent quelques heures, les enfants jouent dans les rues. Mais certains signes sont là, montrant l'exaspération de la population.
Les frappes de la coalition américano-britannique, commencées le 20 mars, ont détruit ou endommagé des bâtiments qui abritaient des structures du régime que Washington et Londres veulent abattre.
Un vaste complexe présidentiel, sur le Tigre, au coeur de la ville, a été régulièrement visé par des salves de missiles ou de bombes qui ont fait trembler toute la capitale irakienne.
Ailleurs dans Bagdad, des bâtiments abritant les service de sécurité, l'état-major de l'aviation, celui de la garde républicaine, ont également été pris pour cibles. Des brèches béantes dans les murs de béton, des toits effondrés, des façades percées de part en part, illustrent la puissance des munitions utilisées.
Epargner les populations civiles
Au sud de la ville, le vaste camp militaire d'Al Rachid est régulièrement bombardé depuis le début de l'opération "Liberté pour l'Irak". De l'autoroute qui le longe, des hangars pulvérisés sont visibles, ainsi que les débris de quelques véhicules de transport.
Mais en dépit de la volonté proclamée à Washington de décapiter le régime irakien, le président Saddam Hussein et ses principaux lieutenants ont jusqu'à présent tous échappé au feu déversé sur Bagdad par la plus puissante armée du monde et son allié britannique.
Saddam a répété les mêmes messages au peuple irakien : des encouragements aux militaires, aux tribus et aux simples citoyens à prendre les armes contre les "envahisseurs" étrangers.
Un outil essentiel de l'influence de Saddam Hussein sur le pays est la télévision. Mais celle-ci aussi a, jusque-là, survécu aux bombes.
Des antennes de transmission à la périphérie de Bagdad, puis les bureaux de la télévision dans le centre de la ville ont été touchés dans la nuit de mardi à mercredi, mais les émissions n'ont été interrompues que 45 minutes.
La télévision a été, ces derniers jours, un puissant relais pour montrer au peuple irakien et au monde arabe des images symboles fortes telles que des prisonniers américains, des corps de Marines tués et un hélicoptère Apache capturé près de Kerbala.
En dépit de la volonté affichée de la coalition d'épargner les populations civiles, les habitants de Bagdad commencent à payer un lourd tribut, y compris en vies humaines.
Mercredi, au moins 14 personnes ont été tués et 30 autres blessés par deux missiles qui ont frappé un quartier populaire dans le nord de la capitale irakienne, selon la défense civile irakienne. Sur place, la colère l'a vite emporté sur le chagrin et les cris de "vengeance, vengeance" ont accueilli les journalistes arrivés sur place. Ces victimes sont les dernières d'une liste qui s'allonge depuis le début de la campagne de bombardements. Le bilan exact d'une semaine de frappe est difficile à établir, mais les sources officielles irakiennes parlent de dizaines de tués et de centaines de blessés. Les journalistes ont pu visiter plusieurs quartiers de la ville où des missiles et des bombes avaient détruit des habitations civiles.
Depuis quelque jours, les habitants de Bagdad sont nombreux à rejoindre les rangs de la milice du parti Baas au pouvoir et à commander des uniformes neufs, se déclarant prêts à se battre dans leur quartier contre les troupes américaines et britanniques qui approchent de Bagdad.
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