Les vastes forêts d'arganiers, une source alimentaire non négligeable de cet animal rustique, supportent plus ou moins la forte pression des innombrables troupeaux qui constituent l'une des principales sources de revenu des paysans de la région. Les chèvres des Haha sont même devenues, au fil des années, une attraction touristique, incitant parfois des visiteurs à s'arrêter au bord de la route Essaouira-Agadir pour admirer cet animal domestique, grimpeur infatigable, en train d'escalader aisément des arganiers centenaires et y brouter des feuilles au sommet de l'espèce endémique de cette région. L'arbre supporte tant bien que mal ces assauts qui constituent en quelque sorte un toilettage et un nettoyage bénéfiques pour l'arganier.
Cet arbre sait se défendre quand il se sent menacé, il est doté de moyens naturels et efficaces contre cet animal vorace, d'abord en le repoussant par des épines pour protéger le fruit, ensuite en lui «proposant», pour le dissuader, des bourgeons et des tiges indigestes qui lui causent, à coup sûr, des indigestions désagréables, dont il se souviendra durant ses prochaines escalades. Aucune chèvre et aucun bouc, qu'il soit des plaines, des montagnes de l'Atlas ou du Rif, ne peut s'adapter aux conditions géographiques et climatiques de la région des Haha. Le race locale n'est pas nécessairement l'ennemi déclaré des gardes-forêstiers. Son rôle dans le milieu des arganeraies n'est pas aussi nuisible qu'on le suppose, pour peu que l'on recourt à une gestion rationnelle de ce patrimoine fôrestier, unique au monde, en protégeant les jeunes arbres pour qu'ils puissent grandir normalement, du cheptel caprin, estimé selon les spécialistes, à quelque 80.000 têtes vivant dans la région de Tamanar (90 KM environ au Sud d'Essaouira).
Encouragement
Les pouvoirs publics encouragent l'élevage de la race caprine locale, la seule à pouvoir survivre dans ces zones montagneuses, souvent d'accès difficile et enclavées. Une coopérative féminine d'élevage des caprins de Haha, appelée «Association Achtouk pour l'élevage des caprins locaux», a été créée, l'année dernière, au douar du même nom, dans la commune rurale de Targante, située à quelques kilomètres, au nord de Tamanar. Cette coopérative qui comprend 30 adhérentes de ce douar de 261 habitants a été mise sur pied dans le cadre du programme de lutte contre la pauvreté, du développement durable et de la promotion de la femme rurale dans la province d'Essaouira. Plusieurs femmes du douar Achtouk, dont les maris sont vendeurs d'huile d'argan, installés au bord de la route Essaouira-Agadir, ont exprimé, dans des déclarations à la MAP, leur satisfaction de pouvoir enfin disposer d'une source de revenus stable, grâce aux ventes dans les souks de la région, des chevreaux, issus de chèvres et de boucs locaux qui leur ont été donnés. La présidente de la coopérative, Rquia Bent Mohand Ouberka, une sexagénaire joviale et parlant un arabe approximatif, se réjouit des résultats obtenus jusqu'à présent. Les nouveaux revenus leur permettent d'acheter les cahiers, les livres et les vêtements aux enfants et d'aider également le mari. Chaque adhérente a obtenu 20 têtes de caprins, a-t-elle indiqué, souhaitant que les bêtes soient davantage suivies par le service vétérinaire. «Regadez cette pauvre chèvre qui vient de mettre bas, elle est gravement malade et risque de mourir si elle n'est pas soignée», dit-elle, sur un ton désolé. La plupart des femmes insistent sur le contrôle sanitaire des bêtes qui manquent, selon elles, d'une nouriture consistante comme l'orge pour les engraisser. Avant la création de la coopérative, les femmes du douar souffraient de la pauvreté, aujourd'hui, leur mode de vie a changé. Elles disposent, désormais, d'un modeste revenu qui leur permet de subvenir à leur besoins et de vivre décemment. Elles trouvent un réel plaisir à garder et à nourrir leurs chèvres, dont quelques-unes ont donné naissance à deux chevreaux, ce qui est rare dans cette région où une grande partie du cheptel a été décimée par la sécheresse des années précédentes.
Vertus
Ahmed Alioua du service vétérinaire de Tamanar rélève que le mode d'élevage des caprins dans la région reste rudimentaire et traditionnel. Toutefois, ces dernières années, l'on a commencé à s'interesser à ce domaine. Des études de terrain faites par des chercheurs (marocains et étrangers) et des étudiants de l'Institut national vétérinaire et agronomique Hassan II, dans la région de la commune rurale d'Ida Outghouma ont permi de valoriser cette ressource animale. Le rôle de l'élevage caprin est désormais connu dans tout le Maroc, voire à l'étranger... Selon lui, on pourrait même, dans les années à venir, penser à l'exportation de la viande caprine, dont les vertus sanitaires ne sont plus à démontrer. Il a rappelé que les pouvoirs publics entreprennent périodiquement des campagnes de vaccination du cheptel et prodiguent des conseils aux éleveurs pour présever les aminaux des maladies. Des traitements anti-parasitaires (internes et externes) sont fournis aux paysans. Le service vétérinaire de Tamanar reste à la disposition des éleveurs de la région qui viendront demander conseil pour protéger leurs troupeaux et soigner le bétail malade, affirme-t-il.
Cet arbre sait se défendre quand il se sent menacé, il est doté de moyens naturels et efficaces contre cet animal vorace, d'abord en le repoussant par des épines pour protéger le fruit, ensuite en lui «proposant», pour le dissuader, des bourgeons et des tiges indigestes qui lui causent, à coup sûr, des indigestions désagréables, dont il se souviendra durant ses prochaines escalades. Aucune chèvre et aucun bouc, qu'il soit des plaines, des montagnes de l'Atlas ou du Rif, ne peut s'adapter aux conditions géographiques et climatiques de la région des Haha. Le race locale n'est pas nécessairement l'ennemi déclaré des gardes-forêstiers. Son rôle dans le milieu des arganeraies n'est pas aussi nuisible qu'on le suppose, pour peu que l'on recourt à une gestion rationnelle de ce patrimoine fôrestier, unique au monde, en protégeant les jeunes arbres pour qu'ils puissent grandir normalement, du cheptel caprin, estimé selon les spécialistes, à quelque 80.000 têtes vivant dans la région de Tamanar (90 KM environ au Sud d'Essaouira).
Encouragement
Les pouvoirs publics encouragent l'élevage de la race caprine locale, la seule à pouvoir survivre dans ces zones montagneuses, souvent d'accès difficile et enclavées. Une coopérative féminine d'élevage des caprins de Haha, appelée «Association Achtouk pour l'élevage des caprins locaux», a été créée, l'année dernière, au douar du même nom, dans la commune rurale de Targante, située à quelques kilomètres, au nord de Tamanar. Cette coopérative qui comprend 30 adhérentes de ce douar de 261 habitants a été mise sur pied dans le cadre du programme de lutte contre la pauvreté, du développement durable et de la promotion de la femme rurale dans la province d'Essaouira. Plusieurs femmes du douar Achtouk, dont les maris sont vendeurs d'huile d'argan, installés au bord de la route Essaouira-Agadir, ont exprimé, dans des déclarations à la MAP, leur satisfaction de pouvoir enfin disposer d'une source de revenus stable, grâce aux ventes dans les souks de la région, des chevreaux, issus de chèvres et de boucs locaux qui leur ont été donnés. La présidente de la coopérative, Rquia Bent Mohand Ouberka, une sexagénaire joviale et parlant un arabe approximatif, se réjouit des résultats obtenus jusqu'à présent. Les nouveaux revenus leur permettent d'acheter les cahiers, les livres et les vêtements aux enfants et d'aider également le mari. Chaque adhérente a obtenu 20 têtes de caprins, a-t-elle indiqué, souhaitant que les bêtes soient davantage suivies par le service vétérinaire. «Regadez cette pauvre chèvre qui vient de mettre bas, elle est gravement malade et risque de mourir si elle n'est pas soignée», dit-elle, sur un ton désolé. La plupart des femmes insistent sur le contrôle sanitaire des bêtes qui manquent, selon elles, d'une nouriture consistante comme l'orge pour les engraisser. Avant la création de la coopérative, les femmes du douar souffraient de la pauvreté, aujourd'hui, leur mode de vie a changé. Elles disposent, désormais, d'un modeste revenu qui leur permet de subvenir à leur besoins et de vivre décemment. Elles trouvent un réel plaisir à garder et à nourrir leurs chèvres, dont quelques-unes ont donné naissance à deux chevreaux, ce qui est rare dans cette région où une grande partie du cheptel a été décimée par la sécheresse des années précédentes.
Vertus
Ahmed Alioua du service vétérinaire de Tamanar rélève que le mode d'élevage des caprins dans la région reste rudimentaire et traditionnel. Toutefois, ces dernières années, l'on a commencé à s'interesser à ce domaine. Des études de terrain faites par des chercheurs (marocains et étrangers) et des étudiants de l'Institut national vétérinaire et agronomique Hassan II, dans la région de la commune rurale d'Ida Outghouma ont permi de valoriser cette ressource animale. Le rôle de l'élevage caprin est désormais connu dans tout le Maroc, voire à l'étranger... Selon lui, on pourrait même, dans les années à venir, penser à l'exportation de la viande caprine, dont les vertus sanitaires ne sont plus à démontrer. Il a rappelé que les pouvoirs publics entreprennent périodiquement des campagnes de vaccination du cheptel et prodiguent des conseils aux éleveurs pour présever les aminaux des maladies. Des traitements anti-parasitaires (internes et externes) sont fournis aux paysans. Le service vétérinaire de Tamanar reste à la disposition des éleveurs de la région qui viendront demander conseil pour protéger leurs troupeaux et soigner le bétail malade, affirme-t-il.
