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La société civile mobilisée à la cité ONCF : «l’heure n’est plus à l’insouciance»

La cité ONCF se trouve dans un endroit enclavé entre Hay Mohammadi, Aïn Sebaâ et Roches Noires. Faute d’infrastructures suffisantes, ses habitants sont contraints de se déplacer vers d’autres quartiers. Ce qui leur cause des ennuis considérabl

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«On se sent enclavé à l’intérieur de la cité. Pour pratiquer du sport ou aller dans un cyber, il faut se déplacer vers Hay Mohammadi. Et l’on ne peut pas à chaque fois payer le taxi. C’est pour cette raison qu’un groupe de jeunes de la cité a jugé nécessaire de créer une association », annonce Younès Naoumi, secrétaire général d’ADECA créée le 8 octobre 2000. Ce jeune homme, débordant de dynamisme et de défi, n’est pas prêt à renoncer aux objectifs qu’il s’est fixés avant la création d’ADECA. Après trois ans d’existence, cette dernière compte plus de 150 adhérents, tous conscients de l’intérêt du travail associatif. Younès affirme, l’air désolé, que le principal obstacle qu’il rencontre, lui et ses camarades, est l’acharnement brutal et insensé des personnes âgées de la cité qui n’arrivent pas à accepter que les jeunes sont capables du changement grâce à leur ferme volonté d’aller de l’avant. Souvent, ils essaient de les dérouter. Pourtant, selon eux, rien ne peut les dissuader à aider leurs voisins malgré l'opposition de quelques parents. «Nous avons des conflits avec les personnes âgées, notamment les responsables des deux syndicats de la cité qui ont des intérêts politiques.

Toujours, ils ne cessent de nous harceler alors que nous ne cherchons que l’intérêt des habitants», affirme Younès Naoumi.
Par ailleurs, en dépit des obstacles, les jeunes d’ADECA sont déterminés à promouvoir leur cité. Certes, les difficultés ne manquent pas, comme l’absence d’un local digne de l’association et des moyens financiers. Mais, ils essaient autant que faire se peut d’organiser des activités dans le complexe culturel de Hay Mohammadi ou dans le club de l’ONCF. « L’absence d’un local adéquat nous met les bâtons dans les roues. Mais on arrive à résister. Nous essayons d’encadrer les jeunes et de leur faire aimer l’esprit de solidarité, quoique les moyens élémentaires manquent », explique Zakaria Fakiri, responsable de la communication et de la coordination d’ADECA.

Grâce à leur esprit de combativité, ils ont pu effectuer bon nombre d’activités variées. Aussi, a-t-on organisé plusieurs tournois de football afin d’attirer le maximum d’adolescents et de jeunes. « En choisissant des activités préférées par les jeunes qu’ils soient de notre cité ou de n’importe quel lieu de Casablanca, on peut être sûr que nombreux seraient les participants. De cette manière, on pourrait les sensibiliser sans qu’ils aient l’impression qu’on leur donne des cours ou qu’on leur oblige de faire des choses pénibles », affirme Younès.
Il est à signaler, également, que les activités d’ADECA sont aussi d’ordre culturel et artistique. La plus importante est le festival du printemps de Hay Mohammadi organisé du 7 au 20 avril 2003 sous le signe «La créativité de l’enfance», sous la présidence de la préfecture de Aïn Sebaâ-Hay Mohammadi et avec la coordination de la commune urbaine de Hay Mohammadi, la délégation du ministère de la Culture et la délégation du secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse.

On aide aussi les enfants dans leur scolarité. Cet été, on leur a dispensé des ateliers de peinture et de lecture des romans. Au fur et à mesure que le temps passe, les jeunes d’ADECA veulent effectuer des opérations d’envergure. Heureusement que le gouverneur de la préfecture leur a promis d’aménager un terrain vide au sein de la cité. Les travaux sont déjà en cours pour la création d’un terrain de mini-foot et un autre de basket. Un wagon mis sur place, leur servira en tant que local de l’association. Ainsi, ils projettent de créer un cyber-café pour que les jeunes de la cité puissent en profiter. Le prix de l’heure sera raisonnable et un membre de l’association s’occupera de l’initiation des enfants aux nouvelles technologies. «Ce terrain sera vraiment une vraie motivation pour nous. On peut y organiser plusieurs événements. Parallèlement à nos activités, on veut créer des cycles de formation des jeunes en communication et en informatique, une école de mini-foot et une autre de basket. On dispensera également des cours d’alphabétisation. Je crois que c’est faisable», annonce le secrétaire général d’ADECA.

L’ambition est, donc, grande et le message de ces jeunes personnes enthousiastes est on ne peut plus clair : il est temps de faire au Maroc, notre chère patrie, des sacrifices sans rien espérer en retour. C’est de cette manière qu’on peut évoluer et être à la hauteur des nations développées.
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