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Le Parlement turc refuse le déploiement des forces américaines sur son territoire

Le gouvernement d’Ankara et les dirigeants du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) devaient se réunir dimanche pour examiner les suites à donner au refus du Parlement d’autoriser le déploiement en Turquie de troupes amé

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Le vote des députés turcs a couronné une journée des déconvenues pour les Etats-Unis.
La politique américaine a essuyé une rebuffade au Sommet arabe de Charm Cheikh, en Egypte, où a été proclamé le «refus ferme d’une frappe contre l’Irak et de toute menace contre la sécurité et l’intégrité territoriale de tout pays arabe, et la nécessité de régler la crise irakienne pacifiquement».
Elle n’a guère reçu meilleur accueil à la conférence de l’opposition irakienne, qui s’est tenue de mercredi à samedi dans le Kurdistan, quant à la mise en place à Baghdad d’une administration militaire américaine et quant au rôle de la Turquie en cas de guerre. A l’inverse, le camp de la paix s’est trouvé renforcé, après la destruction par l’Irak de quatre premiers missiles Al-Samoud2, conformément aux injonctions de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations unies (Cocovinu). La réunion du Parlement turc, alors que quelque 50.000 manifestants défilaient contre la guerre, a donné lieu à un véritable coup de théâtre. La motion du gouvernement visant à autoriser le déploiement de 62.000 soldats américains en Turquie dans la perspective d’une invasion de l’Irak n’a pas recueilli la majorité absolue des suffrages des députés présents. La question qui se posait hier aux autorités d’Ankara était de savoir s’il était possible de convoquer à nouveau le Parlement sur une motion identique peut-être mardi, selon certaines sources avec quelque chance de succès.
Le débat parlementaire avait déjà été retardé de deux jours, en raison d’une fronde d’un certain nombre de députés de l’AKP hostiles aux Etats-Unis et d’un désaccord persistant entre Washington et Ankara sur les compensations financières réclamées par la Turquie.
La destruction des missiles se poursuit
A Washington, le département d’Etat s’est refusé à tout commentaire, après le vote turc. Un porte-parole de l’ambassade américaine à Ankara s’est borné à prendre acte d’un «résultat démocratique» que les Etats-Unis «respectent».
Au Sommet de Charm Cheikh, réuni en présence du numéro deux irakien Ezzat Ibrahim, les chefs d’Etat arabes ont adopté un communiqué qui s’en prend, sans citer les Etats-Unis, aux «tentatives visant à imposer des changements dans la région», et réclame que soit donné «plus de temps aux inspecteurs en Irak pour achever leur mission». Le ministre irakien des Affaires étrangères Naji Sabri a estimé que le Sommet avait marqué «un progrès» dans la position des pays arabes à l’égard de son pays. Sur le terrain, les Irakiens ont annoncé hier matin avoir entamé la destruction de six nouveaux missiles prohibés Al-Samoud 2, dont la portée dépasse le seuil de 150 km autorisé par l’ONU, ainsi qu’une chambre de coulée.
Quatre missiles et une chambre de coulée avaient été détruits samedi, sous la supervision de la Cocovinu. Le chef des inspecteurs en désarmement de l’ONU Hans Blix avait donné jusqu’au 1er mars à l’Irak pour commencer à éliminer son stock d’Al-Samoud 2, dont il existerait une centaine d’exemplaires.
«Elément très important d’un vrai désarmement» pour Hans Blix, l’engagement de l’Irak à détruire ses missiles a été rejeté par le Président américain George W. Bush comme un «jeu de dupes». Londres et Madrid, alignés sur les Etats-Unis, ont également réagi de façon négative.
A la conférence de l’opposition irakienne, le dirigeant kurde Massoud Barzani a averti les Américains que le peuple kurde «se soulèverait» si jamais l’armée turque devait envahir le nord de l’Irak dans le cadre d’une attaque menée par les Etats-Unis pour renverser le régime de Saddam Hussein.
L’entourage du Président américain George W. Bush a toutefois tenu à faire bonne figure face à ce défi, saluant le «courage» des Irakiens de l’opposition dans leurs efforts pour bâtir «l’Irak démocratique de demain».
Un porte-parole de la Maison-Blanche avait par ailleurs rappelé auparavant que l’objectif du Président Bush en Irak était double: «Il faut désarmement et changement de régime».
Le Premier ministre britannique Tony Blair a en revanche rejeté dans une interview au journal «Independent on Sunday» l’idée qu’une guerre contre l’Irak puisse avoir pour motif la volonté de «changer le régime» de Baghdad. Pour lui, Saddam Hussein «peut rester au pouvoir s’il désarme pacifiquement». Aux derniers pointages, les effectifs américains déployés dans la région du Golfe et alentours atteignaient 225.000 hommes, dont 111.000 au Koweït.
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