Une impulsion dont certains dirait qu'elle est nourrie par des sentiments de patriotisme qui nous poussent inconsciemment d'être en quête permanente de vouloir vivre des moments de fierté et d'appartenance. Deuxième raison : Beaucoup d'entre nous souhaitent que le 7ème art national parvienne à connaître la consécration suprême et qu'il réussisse non seulement à réaliser des recettes commerciales, mais aussi qu'il puisse décrocher une certaine reconnaissance.
«Les bandits» est le dernier film marocain en date présenté cette semaine à la presse marocaine, et dont le casting seul a suscité la curiosité du grand public, constituant l'événement cinématographique de la semaine. Après une première expérience dans «le Pote», un long-métrage réalisé par Hassan Benjelloun, où Saïd Naciri tenait le premier rôle, l'humoriste a gardé de bons souvenirs et il s'est promis au fond de lui de revivre la même intensité.
Chose promise chose due, quelques mois plus tard Saïd Naciri n'est plus un pote mais plutôt un bandit et revient avec un projet qu'il a lui-même signé. Tantôt bandit notoire tantôt gentleman, on ne pouvait être fixé sur les sentiments qu'on pouvait avoir pour ce personnage complexe,dénommé Didi. Malgré ses sévices maléfiques, un pickpocket ardu qui ne peut pas s'empêcher de glisser secrètement ses mains dans les poches pour leur dérober leurs portefeuilles, on finit par l'aimer….
Les autres acteurs ont également fait preuve d'une grande habileté en respectant un scénario complètement hilarant. Les visages de Abdelkader Moutaa et Mohamed El Khyari ont conféré au film une note authentique, rehaussée par une prestation et une façon d'être et de parler absolument réjouissante, dont les répliques n'ont pas laissé le public de marbre l'immergeant dans un bain de rire et de bonheur. Majdouline est le nom de la jeune actrice, lauréate du conservatoire montréalais des arts dramatiques, qui a occupé le premier rôle féminin. Ce n'est pas sa première apparition sur le grand écran, mais elle a déjà tourné auprès de Saïd Naciri dans Le Pote, où elle a joué le rôle d'une jeune femme fragile et dont l'existence est très agitée.
Elle passe à un autre registre dans Les Bandits et joue la bourgeoise en quête d'âme sœur qui pourrait l'aider à affronter les loups qui veulent l'escroquer. «Si dans 20 ans Saïd Naciri m'appelle pour tourner avec lui je ne dirais pas non ! J'étais tellement heureuse durant tout le tournage» a dit Majdouline dont la prestance artistique et le physique promettent beaucoup.
A la lecture de la réaction du public qui n'a pas pu cacher ses émotions, le résultat a été à la hauteur des attentes de tous ceux qui ont cru en cette nouvelle production nationale.
Des scènes, des répliques, des situations que l'on vit quotidiennement sont reproduites de telle sorte à nous plonger dans la réalité.
Le rythme des images du film « Les bandits» ne laisse aucune chance à l'ennui, et les événements défilent et se succèdent harmonieusement malgré la diversité thématique. Bidonvilles, marginalisation, immigration, pauvreté, mensonges et amour sont les multiples volets sur lesquels s'est penché le film «Les bandits» qui a réussi merveilleusement bien à transcrire le contexte marocain avec tout ce qu'il comporte comme préoccupations et ambitions.
Techniquement, le long métrage a pris énormément de risques et il s'est donné les grands moyens technologiques, dont les maîtres sont une armada de jeunes techniciens qui ont voulu coûte que coûte être téméraires, en optant pour des potentialités visuelles nouvelles qui ne feront qu'enrichir le cinéma national. 3D, HP (haute précision) fournit par HP Maroc et effets spéciaux sont les solutions technologiques de pointe qui ont été déployées pour la première fois dans un long métrage marocain. Badinerie et dérision sont la philosophie de cette comédie pour tout âge qui a gagné le pari, celui de concilier l‘innovation au divertissement.
Pour matérialiser son rêve, Saïd Naciri a porté plusieurs chapeaux à la fois. Visiblement, ce sont les contraintes techniques qui l'ont obligé à emrunter cette voie.
C'est la première fois que l'on découvre Saïd Naciri en tant que réalisateur. Est-ce qu'on peut dire que cela constitue un changement de créneau ?
Nullement, mais je dirais seulement que cette nouvelle expérience s'inscrit dans la continuité et la complémentarité de la personnalité de Saïd. Pour être franc, cette nouvelle fonction s'est imposée en quelque sorte à moi. Je suis plutôt du genre qui pense que lorsque l'on a un métier, il faut le préserver : je suis humoriste et je le resterai. Je suis passé à cette aventure par pure contrainte, car je rêvais de réaliser un film qui n'est pas comme les autres et cela sur tous les plans. Le genre de mon projet exigeait un format technique, du rythme, beaucoup d'humour et des situations comiques qui n'étaient pas très pratiquées par les réalisateurs marocains. Mon expérience avec mon dernier long métrage, Le Pote qui a été un véritable bide, n'a pas laissé de bons souvenirs et il fallait que je poursuive mon ambition jusqu'au bout. Dans Les Bandits, J'aurais aimé trouver un réalisateur spécialisé qui m ‘oriente, me laissant la possibilité de me concentrer sur mon interprétation sans me soucier des paramètres techniques.
Est-ce que cela veut dire que vous renouvellerez l'expérience en tant que réalisateur ?
Le staff technique et artistique a été très content des résultats, car il a vécu des nouveautés au niveau du cadrage ou au niveau du mouvement de la caméra. En revanche, en ce qui me concerne je ne suis pas très heureux de ce passage, car j'aurais tellement aimé faire encore mieux. Cela m'aurait soulagé énormément s'il y avait un réalisateur spécialisé dans ce genre de films, car je pourrais mettre tout mon poids sur mon rôle.
Le manque des moyens financiers et la non disponibilité de réalisateurs spécialisés m'ont obligé de prendre les rênes de la réalisation moi-même. Il faut marquer que c'est le besoin et non pas la prétention qui a motivé cette démarche pénible.
Elle l'est énormément, car je me suis retrouvé face à moi même sans que personne me dirige. Durant les six semaines du tournage, c'est moi qui devait le faire pour les autres sachant que j'ai un rôle important et complexe à interpréter.
Ceci dit, je ne regrette absolument pas cette expérience qui m'a procurée des sensations extraordinaires. Faire un film, c'est comme enfanter un bébé qu'on aime bien et dont notre admiration s'accroît davantage si cet enfant est admiré et adopté par le public.
Comment vous est venue l'idée d'écrire et réaliser une comédie dramatique ?
Je suis un comédien et ma mission est de métamorphoser tout ce qui fait pleurer en dérision et en faire de surcroît un outil pour faire rigoler les autres. Cette prise de conscience me pousse de prôner lors de mes sketches : attention, on rigole pas avec l'humour. Le rôle des humoristes est de faire rire le public, mais contrairement à ce que l'on pense, notre métier est très sérieux. Admirateur de la comédie pure et simple, je me vois mal interpréter des rôles de tragédie. J'aime rire et j'aime voir la lueur du bonheur et du bien-être dans les yeux des gens. D'autant plus, il n'y a pas meilleur moyen pour faire passer des messages et être proche des gens que le rire. Pleurer et faire pleurer les gens est une solution simple, alors que susciter le rire chez les autres est un véritable défi à relever.
Vous avez pris beaucoup de risques sur le plan technique …
C'est juste. C'est l'aspect technique qui constitue la particularité et le point fort des Bandits. C'est la première fois que le cinéma national recourt à des techniques comme les 3D et 2D. Encore une fois, c'est le premier film national qui est tourné en HD (haute définition) et dont le montage a été effectué virtuellement. Le risque consiste essentiellement dans le fait que lorsque l'on tourne en 3D, on parvient à maîtriser le résultat sur le petit écran, mais sur le grand écran le doute s'amplifie et la lutte pour garder la même qualité augmente.
Nous tentons ,également à travers ce long métrage, démontrer concrètement que sauter des avions, faire des cascades et réaliser des effets spéciaux sont toutes des possibilités disponibles au Maroc qui sont réalisables grâce au savoir-faire des jeunes talents marocains. Tout le long du film, notre objectif a été de laisser des traces positives dans la mémoire du cinéphile marocain qui pourrait être fière que nous ne manquons ni d'idées ni de talents pour faire des films qui lui plairont techniquement et qui le feront rire thématiquement.
Entretien réalisé par Z. E O.
«Les bandits» est le dernier film marocain en date présenté cette semaine à la presse marocaine, et dont le casting seul a suscité la curiosité du grand public, constituant l'événement cinématographique de la semaine. Après une première expérience dans «le Pote», un long-métrage réalisé par Hassan Benjelloun, où Saïd Naciri tenait le premier rôle, l'humoriste a gardé de bons souvenirs et il s'est promis au fond de lui de revivre la même intensité.
Chose promise chose due, quelques mois plus tard Saïd Naciri n'est plus un pote mais plutôt un bandit et revient avec un projet qu'il a lui-même signé. Tantôt bandit notoire tantôt gentleman, on ne pouvait être fixé sur les sentiments qu'on pouvait avoir pour ce personnage complexe,dénommé Didi. Malgré ses sévices maléfiques, un pickpocket ardu qui ne peut pas s'empêcher de glisser secrètement ses mains dans les poches pour leur dérober leurs portefeuilles, on finit par l'aimer….
Les autres acteurs ont également fait preuve d'une grande habileté en respectant un scénario complètement hilarant. Les visages de Abdelkader Moutaa et Mohamed El Khyari ont conféré au film une note authentique, rehaussée par une prestation et une façon d'être et de parler absolument réjouissante, dont les répliques n'ont pas laissé le public de marbre l'immergeant dans un bain de rire et de bonheur. Majdouline est le nom de la jeune actrice, lauréate du conservatoire montréalais des arts dramatiques, qui a occupé le premier rôle féminin. Ce n'est pas sa première apparition sur le grand écran, mais elle a déjà tourné auprès de Saïd Naciri dans Le Pote, où elle a joué le rôle d'une jeune femme fragile et dont l'existence est très agitée.
Elle passe à un autre registre dans Les Bandits et joue la bourgeoise en quête d'âme sœur qui pourrait l'aider à affronter les loups qui veulent l'escroquer. «Si dans 20 ans Saïd Naciri m'appelle pour tourner avec lui je ne dirais pas non ! J'étais tellement heureuse durant tout le tournage» a dit Majdouline dont la prestance artistique et le physique promettent beaucoup.
A la lecture de la réaction du public qui n'a pas pu cacher ses émotions, le résultat a été à la hauteur des attentes de tous ceux qui ont cru en cette nouvelle production nationale.
Des scènes, des répliques, des situations que l'on vit quotidiennement sont reproduites de telle sorte à nous plonger dans la réalité.
Le rythme des images du film « Les bandits» ne laisse aucune chance à l'ennui, et les événements défilent et se succèdent harmonieusement malgré la diversité thématique. Bidonvilles, marginalisation, immigration, pauvreté, mensonges et amour sont les multiples volets sur lesquels s'est penché le film «Les bandits» qui a réussi merveilleusement bien à transcrire le contexte marocain avec tout ce qu'il comporte comme préoccupations et ambitions.
Techniquement, le long métrage a pris énormément de risques et il s'est donné les grands moyens technologiques, dont les maîtres sont une armada de jeunes techniciens qui ont voulu coûte que coûte être téméraires, en optant pour des potentialités visuelles nouvelles qui ne feront qu'enrichir le cinéma national. 3D, HP (haute précision) fournit par HP Maroc et effets spéciaux sont les solutions technologiques de pointe qui ont été déployées pour la première fois dans un long métrage marocain. Badinerie et dérision sont la philosophie de cette comédie pour tout âge qui a gagné le pari, celui de concilier l‘innovation au divertissement.
Saïd Naciri à cœur ouvert
Pour matérialiser son rêve, Saïd Naciri a porté plusieurs chapeaux à la fois. Visiblement, ce sont les contraintes techniques qui l'ont obligé à emrunter cette voie.
C'est la première fois que l'on découvre Saïd Naciri en tant que réalisateur. Est-ce qu'on peut dire que cela constitue un changement de créneau ?
Nullement, mais je dirais seulement que cette nouvelle expérience s'inscrit dans la continuité et la complémentarité de la personnalité de Saïd. Pour être franc, cette nouvelle fonction s'est imposée en quelque sorte à moi. Je suis plutôt du genre qui pense que lorsque l'on a un métier, il faut le préserver : je suis humoriste et je le resterai. Je suis passé à cette aventure par pure contrainte, car je rêvais de réaliser un film qui n'est pas comme les autres et cela sur tous les plans. Le genre de mon projet exigeait un format technique, du rythme, beaucoup d'humour et des situations comiques qui n'étaient pas très pratiquées par les réalisateurs marocains. Mon expérience avec mon dernier long métrage, Le Pote qui a été un véritable bide, n'a pas laissé de bons souvenirs et il fallait que je poursuive mon ambition jusqu'au bout. Dans Les Bandits, J'aurais aimé trouver un réalisateur spécialisé qui m ‘oriente, me laissant la possibilité de me concentrer sur mon interprétation sans me soucier des paramètres techniques.
Est-ce que cela veut dire que vous renouvellerez l'expérience en tant que réalisateur ?
Le staff technique et artistique a été très content des résultats, car il a vécu des nouveautés au niveau du cadrage ou au niveau du mouvement de la caméra. En revanche, en ce qui me concerne je ne suis pas très heureux de ce passage, car j'aurais tellement aimé faire encore mieux. Cela m'aurait soulagé énormément s'il y avait un réalisateur spécialisé dans ce genre de films, car je pourrais mettre tout mon poids sur mon rôle.
Le manque des moyens financiers et la non disponibilité de réalisateurs spécialisés m'ont obligé de prendre les rênes de la réalisation moi-même. Il faut marquer que c'est le besoin et non pas la prétention qui a motivé cette démarche pénible.
Elle l'est énormément, car je me suis retrouvé face à moi même sans que personne me dirige. Durant les six semaines du tournage, c'est moi qui devait le faire pour les autres sachant que j'ai un rôle important et complexe à interpréter.
Ceci dit, je ne regrette absolument pas cette expérience qui m'a procurée des sensations extraordinaires. Faire un film, c'est comme enfanter un bébé qu'on aime bien et dont notre admiration s'accroît davantage si cet enfant est admiré et adopté par le public.
Comment vous est venue l'idée d'écrire et réaliser une comédie dramatique ?
Je suis un comédien et ma mission est de métamorphoser tout ce qui fait pleurer en dérision et en faire de surcroît un outil pour faire rigoler les autres. Cette prise de conscience me pousse de prôner lors de mes sketches : attention, on rigole pas avec l'humour. Le rôle des humoristes est de faire rire le public, mais contrairement à ce que l'on pense, notre métier est très sérieux. Admirateur de la comédie pure et simple, je me vois mal interpréter des rôles de tragédie. J'aime rire et j'aime voir la lueur du bonheur et du bien-être dans les yeux des gens. D'autant plus, il n'y a pas meilleur moyen pour faire passer des messages et être proche des gens que le rire. Pleurer et faire pleurer les gens est une solution simple, alors que susciter le rire chez les autres est un véritable défi à relever.
Vous avez pris beaucoup de risques sur le plan technique …
C'est juste. C'est l'aspect technique qui constitue la particularité et le point fort des Bandits. C'est la première fois que le cinéma national recourt à des techniques comme les 3D et 2D. Encore une fois, c'est le premier film national qui est tourné en HD (haute définition) et dont le montage a été effectué virtuellement. Le risque consiste essentiellement dans le fait que lorsque l'on tourne en 3D, on parvient à maîtriser le résultat sur le petit écran, mais sur le grand écran le doute s'amplifie et la lutte pour garder la même qualité augmente.
Nous tentons ,également à travers ce long métrage, démontrer concrètement que sauter des avions, faire des cascades et réaliser des effets spéciaux sont toutes des possibilités disponibles au Maroc qui sont réalisables grâce au savoir-faire des jeunes talents marocains. Tout le long du film, notre objectif a été de laisser des traces positives dans la mémoire du cinéphile marocain qui pourrait être fière que nous ne manquons ni d'idées ni de talents pour faire des films qui lui plairont techniquement et qui le feront rire thématiquement.
Entretien réalisé par Z. E O.
