L’écrivain américain est né le 21 septembre 1947 à Portland dans le Maine. C’est dans cette région que l’auteur situera la plupart des actions de ses romans. A l’âge de cinq ans, un incident le marque à vie : il voit sous ses yeux un de ses camardes de jeux se faire hacher menu par la locomotive lancée à grande vitesse. En 1960, Stephen King découvre une vieille malle ayant appartenu à son père dans le grenier. Elle contenait des livres, des revues consacrés à la littérature de sciences fiction, d’horreur et de fantastique.
Le jeune adolescent se passionne pour ce genre littéraire et commence lui-même à tâter de la plume à l’âge de 13-14 ans. Ses biographes imputent cette passion pour l’écriture à son désir d’échapper à une vie difficile: une naissance non désirée car sa mère, se croyant stérile, avait adopté, deux ans plus tôt, un autre garçon, un père qui les abandonne et le combat incessant pour survivre. Mais ce qui est certain, c’est que depuis cette date, il ne pense plus qu’à çà : écrire, raconter des histoires.
Dans les ateliers d’écriture de l’université du Maine où il suit des cours de littérature anglaise, il peaufine sa technique. Une fois son diplôme en poche, Stephen King doit pourtant tirer le diable par la queue. Ses livres sont systématiquement retournés par les éditeurs et il doit travailler du matin au soir (dans une station-service et ensuite dans une blanchisserie) pour faire vivre sa petite famille. Il trouve un poste d’enseignant, mais cela n’arrive guère à satisfaire son ambition: il sera écrivain ou ne sera rien. Hanté par le spectre de l’échec professionnel, il est happé dans la spirale de l’insomnie et de l’alcoolisme, de l’écriture fiévreuse…Le jeune père de famille est plongé dans des problèmes financiers insurmontables, mais aussi et surtout dans ce mal qui le ronge depuis son adolescence : une violence et une rage difficile à contenir. C’est dans cette ambiance qui entraînait tout doucement Stephen King vers la tombe ou dans un asile de fous qu’il rédige, au cours d’une nuit sans sommeil, des histoires atroces pour se consoler des horreurs matérialistes de ce bas monde. «Mes lubies ont une valeur marchande. De par le monde, les cellules capitonnées regorgent d’hommes et de femmes qui n’ont pas cette chance».
En 1974, il publie Carrie chez Doubleday, l’une des plus prestigieuses maisons d’édition américaines. Il touche pour ce livre 2500 dollars d’avance. 13 000 exemplaires sont vendus. La critique est, toutefois, partagée. Le phénomène King explose, pourtant, peu de temps après. L’incroyable succès du livre en édition de poche (2 millions et demi d’exemplaires) et l’impact du film que Brian de Palma a tiré du livre sous le même titre de Carrie ont propulsé King dans la sphère des auteurs les plus riches. Les journaux consacrent des articles élogieux au «maître moderne de l’horreur». Il abandonne dès lors son métier d’enseignant pour se consacrer exclusivement et entièrement à son métier d’écrivain. Trente ans plus tard, Stephen King figure toujours parmi les écrivains les mieux vendus de la planète. Des lecteurs achètent, les yeux fermés, une à deux fois par an, le nouveau Stephen King
Tout part d’une histoire
Mais qui est-ce qui fait courir ainsi les lecteurs? Pourquoi ses livres continuent-ils à se vendre aussi bien, à susciter autant d’engouement? La réponse est à chercher dans cette capacité de l’auteur à inscrire le fantastique au cœur d’un univers quotidien très réel : ses personnages sont authentiques, leur univers ressemble aux nôtres. Leurs sentiments, qui sont un mélange de haine, d’amour, de désir, de peur, de courage, de lâcheté, de servitude, de douleur…sont ceux de tout un chacun. L’explication est également à chercher dans le fait que Stephen King a su renouveler un genre littéraire qui s’essoufflait en lui redonnant ses lettres de noblesses.
Stephen King a puisé dans ses propres peurs et dans ses démons intérieurs l’essence même de ses romans. Pour lui, l’horreur démarre dans le quotidien. Pour trouver des idées, King attend que le déclic survient. Quand l’intuition première est là, il la jette aussitôt sur le papier. Chez lui, tout part d’une bonne histoire et tout y revient. Il élabore un plan, démarre son intrigue, l’organise comme un bon technicien selon la méthode des paliers. Il prévient systématiquement le lecteur du danger qui le guette. L’horreur est progressive, elle est distillée tout doucement pour vous prendre, à la fin dans un étau implacable. Mais c’est seulement à mi-chemin de l’histoire que King se prend au jeu. Il invente le dénouement au fur et à mesure qu’il rédige son histoire. Son style, qu’il définit lui-même à l’aide d’une métaphore empruntée au fast-food comme étant «l’équivalent littéraire d’un Big Mac et d’une grande frite» est simple et direct. Dans un essai intitulé «Anatomie de l’horreur», Stephen King a exploré les raisons qui le poussent à écrire des livres d’horreur et surtout les raisons qui incitent ses lecteurs à payer pour se faire peur. Il avoue certaines de ses peurs et phobies. «On n’écrit pas pour de l’argent. On écrit parce que cela évite de se sentir mal», aime-t-il plaisanter.
Dans un entretien accordé au Magazine Play Boy, au moment où le phénomène King jaillissait, il explique certaines des peurs qui ont empoissonné sa vie d’enfant, d’adolescent et de jeune adulte. «J’avais peur de devenir orphelin. Une de mes grandes terreurs était de sombrer dans la démence…J’étais sûr qu’on pouvait devenir fou du jour au lendemain. Vous marchez dans la rue et puis, paf ! Soudain vous vous prenez pour un poulet ou vous commencez à décapiter les gosses du quartier avec un sécateur. Par conséquent, j’ai eu peur de devenir dingue pendant très longtemps». Si cela lui est passé dès lors, il demeure toujours terrifié par la mort, par le noir ou encore par l’avion. Il avoue être superstitieux : l’échelle, le chat noir, le chiffre 13. «Ce qui m’obsède personnellement tend au macabre» dit-il.
Si Stephen King s’est surtout illustré dans les romans, il a aussi écrit énormément de nouvelles. La dernière en date est Tout est fatal. Il a ainsi signé Brume, Minuit, Un tour sur le Bolide, Danse macabre, Différentes saisons etc. Les thèmes abordés sont aussi différents et aussi riches que les styles adoptés. Stephen King a ainsi revisité tous les standards de l’horreur : vampires, revenants, loups-garou, zombies.
Il touche à tous les genres
Dans ses livres, l’horreur est pernicieuse. Le mal s’incarne sous les traits d’une fillette, d’une voiture ou d’une fanatique de roman à l’eau de rose. Dans Cujo, l’auteur nous invite à voyager en compagnie d’un chien enragé, dans Misery, c’est un écrivain qui est séquestré par l’une de ses plus grandes fans, dans Ça, c’est un groupe d’enfants qui s’opposent à un infâme monstre, dans Rage, un enfant prend en otage sa classe, Le Fléau met en scène les survivants d’une grippe mortelle, dans Dead Zone (L’accident), l’auteur dresse le portrait d’un homme rongé par son pouvoir de divination, Simetierre est un roman d’épouvante au premier sens du terme et qui comporte des chapitres à dresser les cheveux sur la tête, Christine est cette voiture qui se transforme en une tueuse implacable, Salem est une histoire de vampire angoissante, Shinning, l’enfant lumière se fait l’écho des peurs enfantines les plus enfouies… Stephen King peut aussi abandonner les monstres pour endosser, dans Dolores Clairbonne la personnalité d’une femme d’un certain âge, bafouée et cruelle. La ligne verte a été écrite en six tomes. Stephen King en faisait paraître un tous les mois et il écrivait au fur et à mesure.
Plus de 35 films ont été tirés de son œuvre, des films très inégaux, mais quelques chef-dœuvre. De grands noms ont prêté leurs visages aux héros de King : jack Nicholson dans Shinning, Kates Bates dans Misery et Dolorrès Clairborne, Ed Harris dans le Bazar de l’Epouvante, Tom Hanks dans La ligne verte, Gary Sinise dans Le Fléau et John Travolta dans Carrie…L’écrivain a même écrit des scénarios pour le cinéma. La tempête du siècle a été édité, la première fois, sous forme de scripte, car l’auteur voulait montrer à ses fans, les ravages de la censure.
Stephen King a même publié certains de ses romans sous le pseudonyme de Richard Bachman : Marche ou crève, Les Régulateurs, La peau sur les os.
Mais la supercherie a été vite découverte et la vente des livres signés Bacheman ont rapidement connu un démarrage foudroyant. L’auteur le plus prolifique a pourtant annoncé son intention de prendre sa retraite. Il a ainsi expliqué au Los Angeles Times qu'il voulait arrêter d'écrire avant qu'il ne devienne incapable de se renouveler. «J'ai dit tout ce que j'avais à dire [...] A un moment donné, vous avez le choix. Soit vous continuez, soit vous décidez de vous retirer tant que vous êtes encore au top».
Mais auparavant, il continuera encore à écrire et à publier, en principe trois nouveaux romans, une adaptation cinématographique de plusieurs de ses œuvres, dont La petite fille qui aimait Tom Gordon ou Sac d'Os. Il trouvera même le temps d’écrire une série télévisée pour une chaîne américaine. La retraite de Stephen King n’est donc pas pour demain.
Le jeune adolescent se passionne pour ce genre littéraire et commence lui-même à tâter de la plume à l’âge de 13-14 ans. Ses biographes imputent cette passion pour l’écriture à son désir d’échapper à une vie difficile: une naissance non désirée car sa mère, se croyant stérile, avait adopté, deux ans plus tôt, un autre garçon, un père qui les abandonne et le combat incessant pour survivre. Mais ce qui est certain, c’est que depuis cette date, il ne pense plus qu’à çà : écrire, raconter des histoires.
Dans les ateliers d’écriture de l’université du Maine où il suit des cours de littérature anglaise, il peaufine sa technique. Une fois son diplôme en poche, Stephen King doit pourtant tirer le diable par la queue. Ses livres sont systématiquement retournés par les éditeurs et il doit travailler du matin au soir (dans une station-service et ensuite dans une blanchisserie) pour faire vivre sa petite famille. Il trouve un poste d’enseignant, mais cela n’arrive guère à satisfaire son ambition: il sera écrivain ou ne sera rien. Hanté par le spectre de l’échec professionnel, il est happé dans la spirale de l’insomnie et de l’alcoolisme, de l’écriture fiévreuse…Le jeune père de famille est plongé dans des problèmes financiers insurmontables, mais aussi et surtout dans ce mal qui le ronge depuis son adolescence : une violence et une rage difficile à contenir. C’est dans cette ambiance qui entraînait tout doucement Stephen King vers la tombe ou dans un asile de fous qu’il rédige, au cours d’une nuit sans sommeil, des histoires atroces pour se consoler des horreurs matérialistes de ce bas monde. «Mes lubies ont une valeur marchande. De par le monde, les cellules capitonnées regorgent d’hommes et de femmes qui n’ont pas cette chance».
En 1974, il publie Carrie chez Doubleday, l’une des plus prestigieuses maisons d’édition américaines. Il touche pour ce livre 2500 dollars d’avance. 13 000 exemplaires sont vendus. La critique est, toutefois, partagée. Le phénomène King explose, pourtant, peu de temps après. L’incroyable succès du livre en édition de poche (2 millions et demi d’exemplaires) et l’impact du film que Brian de Palma a tiré du livre sous le même titre de Carrie ont propulsé King dans la sphère des auteurs les plus riches. Les journaux consacrent des articles élogieux au «maître moderne de l’horreur». Il abandonne dès lors son métier d’enseignant pour se consacrer exclusivement et entièrement à son métier d’écrivain. Trente ans plus tard, Stephen King figure toujours parmi les écrivains les mieux vendus de la planète. Des lecteurs achètent, les yeux fermés, une à deux fois par an, le nouveau Stephen King
Tout part d’une histoire
Mais qui est-ce qui fait courir ainsi les lecteurs? Pourquoi ses livres continuent-ils à se vendre aussi bien, à susciter autant d’engouement? La réponse est à chercher dans cette capacité de l’auteur à inscrire le fantastique au cœur d’un univers quotidien très réel : ses personnages sont authentiques, leur univers ressemble aux nôtres. Leurs sentiments, qui sont un mélange de haine, d’amour, de désir, de peur, de courage, de lâcheté, de servitude, de douleur…sont ceux de tout un chacun. L’explication est également à chercher dans le fait que Stephen King a su renouveler un genre littéraire qui s’essoufflait en lui redonnant ses lettres de noblesses.
Stephen King a puisé dans ses propres peurs et dans ses démons intérieurs l’essence même de ses romans. Pour lui, l’horreur démarre dans le quotidien. Pour trouver des idées, King attend que le déclic survient. Quand l’intuition première est là, il la jette aussitôt sur le papier. Chez lui, tout part d’une bonne histoire et tout y revient. Il élabore un plan, démarre son intrigue, l’organise comme un bon technicien selon la méthode des paliers. Il prévient systématiquement le lecteur du danger qui le guette. L’horreur est progressive, elle est distillée tout doucement pour vous prendre, à la fin dans un étau implacable. Mais c’est seulement à mi-chemin de l’histoire que King se prend au jeu. Il invente le dénouement au fur et à mesure qu’il rédige son histoire. Son style, qu’il définit lui-même à l’aide d’une métaphore empruntée au fast-food comme étant «l’équivalent littéraire d’un Big Mac et d’une grande frite» est simple et direct. Dans un essai intitulé «Anatomie de l’horreur», Stephen King a exploré les raisons qui le poussent à écrire des livres d’horreur et surtout les raisons qui incitent ses lecteurs à payer pour se faire peur. Il avoue certaines de ses peurs et phobies. «On n’écrit pas pour de l’argent. On écrit parce que cela évite de se sentir mal», aime-t-il plaisanter.
Dans un entretien accordé au Magazine Play Boy, au moment où le phénomène King jaillissait, il explique certaines des peurs qui ont empoissonné sa vie d’enfant, d’adolescent et de jeune adulte. «J’avais peur de devenir orphelin. Une de mes grandes terreurs était de sombrer dans la démence…J’étais sûr qu’on pouvait devenir fou du jour au lendemain. Vous marchez dans la rue et puis, paf ! Soudain vous vous prenez pour un poulet ou vous commencez à décapiter les gosses du quartier avec un sécateur. Par conséquent, j’ai eu peur de devenir dingue pendant très longtemps». Si cela lui est passé dès lors, il demeure toujours terrifié par la mort, par le noir ou encore par l’avion. Il avoue être superstitieux : l’échelle, le chat noir, le chiffre 13. «Ce qui m’obsède personnellement tend au macabre» dit-il.
Si Stephen King s’est surtout illustré dans les romans, il a aussi écrit énormément de nouvelles. La dernière en date est Tout est fatal. Il a ainsi signé Brume, Minuit, Un tour sur le Bolide, Danse macabre, Différentes saisons etc. Les thèmes abordés sont aussi différents et aussi riches que les styles adoptés. Stephen King a ainsi revisité tous les standards de l’horreur : vampires, revenants, loups-garou, zombies.
Il touche à tous les genres
Dans ses livres, l’horreur est pernicieuse. Le mal s’incarne sous les traits d’une fillette, d’une voiture ou d’une fanatique de roman à l’eau de rose. Dans Cujo, l’auteur nous invite à voyager en compagnie d’un chien enragé, dans Misery, c’est un écrivain qui est séquestré par l’une de ses plus grandes fans, dans Ça, c’est un groupe d’enfants qui s’opposent à un infâme monstre, dans Rage, un enfant prend en otage sa classe, Le Fléau met en scène les survivants d’une grippe mortelle, dans Dead Zone (L’accident), l’auteur dresse le portrait d’un homme rongé par son pouvoir de divination, Simetierre est un roman d’épouvante au premier sens du terme et qui comporte des chapitres à dresser les cheveux sur la tête, Christine est cette voiture qui se transforme en une tueuse implacable, Salem est une histoire de vampire angoissante, Shinning, l’enfant lumière se fait l’écho des peurs enfantines les plus enfouies… Stephen King peut aussi abandonner les monstres pour endosser, dans Dolores Clairbonne la personnalité d’une femme d’un certain âge, bafouée et cruelle. La ligne verte a été écrite en six tomes. Stephen King en faisait paraître un tous les mois et il écrivait au fur et à mesure.
Plus de 35 films ont été tirés de son œuvre, des films très inégaux, mais quelques chef-dœuvre. De grands noms ont prêté leurs visages aux héros de King : jack Nicholson dans Shinning, Kates Bates dans Misery et Dolorrès Clairborne, Ed Harris dans le Bazar de l’Epouvante, Tom Hanks dans La ligne verte, Gary Sinise dans Le Fléau et John Travolta dans Carrie…L’écrivain a même écrit des scénarios pour le cinéma. La tempête du siècle a été édité, la première fois, sous forme de scripte, car l’auteur voulait montrer à ses fans, les ravages de la censure.
Stephen King a même publié certains de ses romans sous le pseudonyme de Richard Bachman : Marche ou crève, Les Régulateurs, La peau sur les os.
Mais la supercherie a été vite découverte et la vente des livres signés Bacheman ont rapidement connu un démarrage foudroyant. L’auteur le plus prolifique a pourtant annoncé son intention de prendre sa retraite. Il a ainsi expliqué au Los Angeles Times qu'il voulait arrêter d'écrire avant qu'il ne devienne incapable de se renouveler. «J'ai dit tout ce que j'avais à dire [...] A un moment donné, vous avez le choix. Soit vous continuez, soit vous décidez de vous retirer tant que vous êtes encore au top».
Mais auparavant, il continuera encore à écrire et à publier, en principe trois nouveaux romans, une adaptation cinématographique de plusieurs de ses œuvres, dont La petite fille qui aimait Tom Gordon ou Sac d'Os. Il trouvera même le temps d’écrire une série télévisée pour une chaîne américaine. La retraite de Stephen King n’est donc pas pour demain.
