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Les vertus thérapeutiques du thuya

Une entreprise d’Igoville (Eure) récupère depuis le début du mois les pousses et les tailles de thuyas et d’ifs qui, après séchage et distillation, sont transformés en huiles essentielles, ou en une molécule utilisée pour fabriquer des médicam

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C’est ainsi l’effervescence à la société SNPM d’Igoville. Les camions se succèdent et apportent l’un après l’autre les branches de thuyas et d’ifs fraîchement coupées en provenance des déchetteries de la région, quand ce ne sont pas les particuliers eux-mêmes qui apportent leur branchages.
«Ça se compte en centaines de tonnes. Nous avons principalement du thuya, car c’est la période des tailles et comme il fait beau et que dans la région il y en a partout, nous avons énormément de matière première», explique Philippe Delamotte, l’un des responsables de l’entreprise.
Très présent en Normandie dans de nombreux parcs paysagés et surtout dans les cimetières, le taxus baccata (if commun) «que nous récoltons dans toute la partie nord de la France» est également utilisé par l’entreprise. «Nous avons déjà collecté plus de 1.000 tonnes de pousses fraîches», ajoute M. Delamotte.
Le thuya récupéré est aussitôt collecté, broyé, conditionné et distillé dans une usine spécialisée de Saint-André-de-l’Eure (Eure). Ainsi, les déchets verts venant du jardin des particuliers sont transformés en huiles essentielles utilisées par l’aromathérapie et la médecine douce. Avec neuf mètres cubes de thuyas, on fabrique environ dix litres d’huiles essentielles. «Jusqu’à présent, le thuya que nous collectons et qui constitue pour nous un gros apport de déchets verts était simplement broyé pour fabriquer du compost», explique Michel Reymond, le président du syndicat de gestion des ordures ménagères qui regroupe 134 communes du nord et de l’est du département de l’Eure, ravi de cette nouvelle filière de recyclage. Mais ce qui fait surtout la fierté de cette entreprise jeune et quasi unique en France, c’est la collecte et la transformation des pousses fraîches d’if destinées à la fabrication de médicaments anticancéreux.
Des chercheurs du CNRS ont, en effet, découvert il y a quelques années que dans le feuillage très odorant de ces arbres se trouve une molécule de la famille des taxoïdes, la taxotère.
«Cette molécule entre dans la composition d’un médicament, le taxol, qui sert en chimiothérapie pour soigner les tumeurs de l’ovaire, du sein, de l’utérus», précise Philippe Delamotte.
L’if une fois collecté est trié, lavé, broyé et séché dans une immense machine se retrouve ensuite conditionné en sacs destinés à l’industrie pharmaceutique.
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