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Lotissement Saïd Hajji : le projet-modèle n’est pas au bout de ses peines

Les bénéficiaires de la troisième tranche du lotissement Saïd Hajji peuvent-ils enfin entrer en possession de leurs lots de terrain? Attendront-ils encore longtemps pour devenir propriétaires de ce qu'ils ont payé intégralement ? Répondre à ces questions

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Depuis la mise en chantier du lotissement Saïd Hajji ( Salé), les contretemps n'en finissaient pas de surgir, entravant les travaux et empêchant les bénéficiaires d'avoir accès aux lots de terrain qu'ils ont payés dans leur intégralité.
De l'avis de tous ceux qui suivent l'affaire du lotissement Saïd Hajji les efforts se sont particulièrement intensifiés après l'avènement de la nouvelle équipe aux postes de commande de l'Erac-Nord-Ouest.
Cette dernière dès le départ avait pris l'habitude de tenir des réunions périodiques avec les attributaires lésés, de discuter avec eux des problèmes pendants et des moyens à même de les solutionner. L'on se rappelle également de la médiation salvatrice de l'ancien gouverneur de la préfecture de Sala Almadina qui avait permis de trouver une issue au bras de fer qui opposait deux fellahs à l'Établissement régional.
Ce problème avait failli condamner le projet. Les fellahs qui exploitaient le terrain (l'assiette foncière du site de la troisième tranche du lotissement) avaient refusé de «s'en aller sans contrepartie».
Du coup, quelque 610 bénéficiaires n'ont pu avoir accès à leurs lots de terrain. Moult tentatives ont été entreprises afin de trouver une issue à cet imbroglio qui a duré plus de deux décennies.
A peine ce problème résolu, un autre s'est profilé à l'horizon. Il s'agit de 50 lots de terrain appartenant à des attributaires riverains de la route principale reliant Salé et à Kénitra, lots qui ont été réclamés par l'association des œuvres sociales du ministère de l'Equipement.
Les ministères de l’Equipement et de l’Habitat ont pu, heureusement, arriver à un compromis.
Selon M. Bjij, coordinateur de l'amicale des bénéficiaires lésés «Désormais, les bénéficiaires n'ont aucun souci à se faire quant à l'attribution de leurs lots. Mais ça traîne un peu parce qu'il y des procédures administratives à suivre».
Tout est bien qui finit bien, serait-on tenté de dire... «C'est comme si une malédiction s'acharnait sur ce projet qui était censé être parmi les meilleurs au niveau de toute l'Afrique.
A présent c'est le problème du transfert des lots et de leurs enregistrements qui se pose» s'exclame M.Bjij. Pour mieux appréhender le problème du transfert de certains lots de terrain de leurs adjudicataires d'origine aux nouveaux acquéreurs, il serait utile de rappeler certains faits : après le lancement du projet au début des années 80 , plusieurs personnes se sont portées acquéreurs des lots. Elles avaient déposé leurs demandes et obtenu en contrepartie des bons. Suite à quoi, il fallait commencer à payer les premières traites. Mais, étant dans l'incapacité de s'en acquitter, certaines personnes ont purement et simplement mis une croix sur le rêve de devenir propriétaire d'un lot de terrain. Elles ont cédé les titres de dépôt de dossier, libellés en leurs noms, à de nouveaux acquéreurs. Or il se trouve que ces derniers ont versé la totalité des traites à l'établissement régional alors que les titres ne sont pas libellés en leurs noms. Par conséquent, elles ne peuvent pas entrer en possession de leurs lots avant d'avoir réglé ce petit problème.

«Tourner en rond»

Et ce petit problème de transfert a un coût : 10 000 DH, que la majorité des bénéficiaires trouvent «un peu élevé». Selon M. Bjij: «la Compagnie Générale Immobilière (CGI) a dû faire face au même problème. Pour transférer le titre du terrain de l'ancien au nouvel acquéreur, elle a exigé le payement de seulement 5 000 DH». Toutefois, le problème ne se pose pas vraiment à ce niveau là, puisque, assure M. Bjij, les bénéficiaires sont prêts à payer ladite somme pour en finir avec un problème qui n'a que trop duré. Ce sont les frais d'enregistrement jugés «exorbitants» qui inquiètent les attributaires. Selon M. Bjij «Les sommes exigées ne sont pas réglementaires.
C'est le fonctionnaire chargé de percevoir les taxes qui fait du zèle, empêchant les affaires de tourner en rond. Il fait la pluie et le beau temps. Les gens sont las d'attendre. Ils commencent à désespérer car à chaque fois il y a un accroc!» Sur un autre registre, l'Amicale des bénéficiaires lésés tient à formuler un autre grief. Il s'agit du non respect de certains départements ministériels de leurs engagements quant à l'équipement de la troisième tranche du lotissement par des infrastructures des base.
Habitat intégré
Les attributaires déplorent l'absence d'un centre de Santé, des établissement scolaires, des mosquées et de l'éclairage public. «L'absence de l'infrastructure de base rend la vie quotidienne intenable. Le transport pour se rendre au collège ou au lycée est inexistant. Les tracasseries sont le lot quotidien des habitants », ajoute M. Bjij. Rappelons enfin que le projet du lotissement Saïd Hajji s'étend sur une superficie de 114 hectares.
Il comprend 2010 lots de terrain répartis sur 41 lots de terrain pour zones immeubles, 22 lots pour des établissements publics (écoles, collèges, centres de santé, espace verts). Le projet qui est considéré par ses promoteurs comme une «Zone d'Urbanisation Nouvelle et un modèle du quartier homogène» peut accueillir 70 000 habitants.
Il avait remporté le premier prix des projets d'habitat intégré en Afrique. Mais, compte tenu des difficultés qui ont retardé sa concrétisation, tout le monde se demande s'il mérite toujours cette distinction continentale. Sachant que plusieurs établissements d'intérêt général, prévu dans le schéma initial ont été purement et simplement abandonnés.
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