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Mohamed Zouhir au festival de Rabat : entre piété et imposture, "Tartuffe" incarne le portrait de l'hypocrite existentiel

"Le Tartuffe en arabe" est l'intitulé d'une pièce donnée en représentation jeudi à Rabat par la troupe régionale du théâtre Rabat-Salé qui retrace, à travers l'histoire d'un hypocrite trahi par sa chaire et ses ambitions, des réalités sociales transcendan

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«Tartuffe demeure une pièce intemporelle, universelle qu'on peut jouer à n'importe quel moment et dans n'importe quel espace», a indiqué Mohamed Zouhir, metteur en scène de cette création présentée dans le cadre de la 9e édition du festival de Rabat.
«Le plus paradoxal dans cette pièce, c'est le fait qu'on demeure indécis sur la personnalité de Tartuffe, qui essaye de concilier piété et imposture. Un Tartuffe (hypocrite) existentiel», estime-t-il. «C'est aussi un homme trahi par sa chaire et par ses ambitions, d'où son ambiguïté». Il s'agit, selon le metteur en scène, «d'une pièce qui illustre la prédominance du discours religieux dans la société et le personnage de Tartuffe incarne les valeurs de cette idéologie religieuse».
Tartuffe, scène d'explication familiale qui permet de présenter, d'entrée de jeu, tous les personnages, est d'une remarquable vertuosité technique où l'étoffe artistique permet d'immortaliser les réalités sociales.
Adaptée par Mohamed Zouhir, l'oeuvre met en scène un malfrat (Tartuffe) dont l'objectif est de faire main basse sur la fortune d'Orgon (Alârjoune), épouser sa fille et séduire sa femme. A travers les actes de ce travail dramaturgique, Yassine Ahjame (Tartuffe), interprète habilement, aux côtés du metteur en scène (Hamid-Damis), Abdelhak Belmjahed (Alârjoune- Orgon), Nora Kouraïchi (Daouia-Dorine), Samira Sakel (Amina-Mariane) et Sana Akroud (Mira-Elmire), le rôle d'un intrus qui enrôle Orgon (Alârjoune), envoûté par le discours de Tartuffe.
Conciliant les marques de dévotion et un comportement libertin, le personnage paradoxal de Tartuffe séduit une partie de ses hôtes par sa sainteté et sa piété tandis que d'autres lui demeurent réfractaires et dénoncent son imposture et sa fausse piété.
Après avoir réussi à écarter Hamid, Tartuffe, devenu maître de la maison, exerce son ascendant sur Alârjoune qui lui déclare sa fidélité inconditionnelle et fait part de son intention d'épouser sa fille Amina.
Dans le dernier acte de la pièce, l'imposture de Tartuffe est démasquée aux yeux de tous et parvient même aux oreilles du roi qui décide de restituer les biens à Alârjoune et de faire emprisonner Tartuffe.
La troupe régionale du théâtre Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, créée il y a trois ans, a monté également la pièce intitulée «Ha Bnadem» (Voici l'Homme) adaptée de «Hômme pour hômme» de Brecht.
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