Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Peut-on sauvegarder la ressource poulpière ?

«Tant que la demande japonaise est élevée, et elle l'est davantage en cette période de l'année, la surexploitation des ressources en poulpe se poursuivra avec le rythme effréné que l'on connaît.» Dressé hâtivement par un professionnel opérant depuis 15 da

Peut-on sauvegarder la ressource poulpière ?
Les professionnels de la pêche hauturière appelés à participer à la réflexion en vue d'une sortie de crise
A vrai dire, en mobilisant ses équipes et en renforçant exceptionnellement le staff technique et administratif du ministère des Pêches maritimes, en y affectant son ministre des Affaires générales, le Premier ministre n'a fait que confirmer le doute quant à la capacité réelle et effective d'intervention de l'Administration pour faire respecter les mesures prises en vue d'assurer la reconstitution de la ressource poulpière.

Il est évident que M. Driss Jettou, qui a invité la semaine dernière les professionnels de la pêche hauturière à contribuer à la réflexion en cours, en vue d'une sortie de crise et afin d'éviter la réédition de la situation actuelle des stocks, ne s'est pas trompé de stratégie mais d'interlocuteurs.

«Les captures ne sont pas toutes livrées sur terre. C'est en haute mer que les pêcheurs asiatiques sont hautement équipés pour en assurer le traitement sur place affirme un responsable associatif.

“La mobilisation du gouvernement n'a fait que monter les enchères, puisque l'activité est en passe de devenir quasiment clandestine. Il faut reconnaître aussi qu'une bonne partie des professionnels ont souscrit avec beaucoup d'enthousiasme à l'appel de M. Jettou. Ils espèrent quand même contribuer à la sauvegarde du patrimoine halieutique.

Mais il y aura toujours des brebis galeuses, des non-professionnels qui ne respectent rien et qui profiteront des moindres failles pour arrondir leurs comptes. Malheureusement, dans le cas de cette opération, il existe énormément de failles et je ne pense pas que la politique du gouvernement puisse donner des résultats tangibles à moyen terme”.

Sachant qu'il ne dispose pas des moyens nécessaires pour faire aboutir sa politique, le gouvernement tente d'impliquer les professionnels dans la prise de décisions. Les premiers résultats de cette politique ne sont pas satisfaisants et les mouvements de protestation commencent à prendre de l'ampleur. Les associations professionnelles de la pêche hauturière, que M. Jettou a essayé d'assurer de l'entière disposition des pouvoirs publics, sont invitées à proposer les mesures d'accompagnement susceptibles de sauvegarder leur activité tout en adoptant une approche de traitement global des problèmes que connaît le secteur.

Si elles ont convenu avec le gouvernement de mettre en place une commission comprenant des représentants de l'Administration, des professionnels de la pêche hauturière ainsi que des scientifiques de l'Institut national de la recherche halieutique (INRH), qui devait s'atteler à partir de cette semaine à définir une méthodologie de travail, élaborer une stratégie de sortie de crise sur la base des propositions des opérateurs et des recommandations de l'INRH et dégager les mesures d'accompagnement adéquates, les associations n'ont pas été très réceptives aux recommandations des scientifiques.

Ces derniers ont en effet proposé une prolongation de la période de repos biologique pour cette pêcherie au plus tôt au mois d'avril 2004, ainsi qu'un plan d'urgence comprenant une série de mesures de nature à favoriser les chances de reconstitution des stocks de cette ressource.

Fidèle à sa stratégie, le gouvernement maintiendra le dialogue avec tous les opérateurs, en cherchant à renforcer ses moyens d'intervention, qui sont pour le moment très limités.
Lisez nos e-Papers