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Pour l'Europe de l'Est, plus d'Europe ne signifie pas moins d'Amérique

Les anciens pays communistes d'Europe de l'Est ont développé une relation privilégiée avec les Etats-Unis depuis la disparition du rideau de fer et espèrent la maintenir après leur entrée dans l'Union européenne.

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«Plus d'Europe ne veut pas dire moins d'Amérique. Ceci signifie que l'entrée de la Hongrie dans l'UE ne doit pas avoir et n'aura pas pour résultat une détérioration des relations avec les Etats-Unis», déclarait en novembre le Premier ministre hongrois Peter Medgyessy, lors d'une visite à Washington.
Le sentiment pro-américain est particulièrement fort dans les petits pays baltes annexés pendant cinquante ans par l'Union soviétique, qui intègreront l'UE en 2004.
«Il y a encore beaucoup de gens qui pensent que nous sommes la région frontière entre le monde occidental et la Russie, les Etats-Unis représentent le monde occidental», explique Arnis Kaktins, directeur d'un institut letton de recherche politique et sociale, SKDS.
«Les gens pensent qu'il faut faire un choix entre être pro-américain ou pro-russe», ajoute Arnis.
George W. Bush a joué sur cette corde lorsqu'il a rendu visite à la Lituanie voisine en novembre.

Alliés stratégiques

«La Lituanie représente pour moi le courage d'un peuple debout face à la tyrannie en exigeant la liberté», a dit le président américain à Vilnius.
«Vous avez connu une oppression cruelle et vous y avez résisté. .. Parce que vous en avez payé le prix, vous savez la valeur de la liberté», a-t-il encore dit. Durant le sommet de l'Otan à Prague en novembre, George W. Bush a même laissé entendre que les pays issus de l'ancienne Europe communiste feraient de meilleurs alliés que des partenaires difficiles comme la France.
Le ministre des Affaires étrangères slovaque Eduard Kukan semble lui donner raison. «Les Etats-Unis sont notre principal allié et occupent une position dominante dans nos intérêts», affirme-t-il haut et fort. «N'ayez pas peur de dire que les Etats-Unis sont le leader du monde démocratique», ajoute-t-il.
«Certains responsables politiques ne sont pas satisfaits de la politique de puissance exercée par les Etats-Unis. Mais nous devons nous demander: qui aujourd'hui a la possibilité politique, économique et technologique de maintenir l'ordre international? Seulement les Etats-Unis», commente l'écrivain lituanien Vytautas Rubavicius.
Mais Washington n'a pas pour autant carte blanche en Europe de l'Est.
De récents sondages montrent par exemple que les Lettons ont tendance à sympathiser avec les Palestiniens, qu'ils considèrent comme un autre peuple opprimé, explique Arnis Kaktins.
«Je ne crois pas que le soutien à la politique américaine soit si enthousiaste. Les Lettons ont vécu de nombreuses années sous l'occupation soviétique et ils ont tendance à soutenir des pays où ils pensent que la situation est similaire, c'est le cas avec les Palestiniens», dit-il.
L'ambassadeur américain en Slovénie Johnny Young a l'impression, quand il lit la presse de cette république de l'ex-Yougoslavie qu'»il n'y a jamais aucun article qui dise quelque chose de positif sur les Etats-Unis».
Les opinions publiques en Europe de l'Est ne semblent voir les choses que de leur propre perspective et ne comprennent pas comment «les décisions (à Washington) sont prises dans l'intérêt des Etats-Unis», ajoute-t-il.
«Avec le temps, les Estoniens deviennent de plus en plus influencés par la façon de penser européenne», estime Andres Kasekamp, qui dirige l'Institut estonien de politique étrangère.
Lors des récentes divergences entre l'Europe et les Etats-Unis sur la Cour pénale internationale ou l'Irak, les pays baltes se sont référés à la position de l'UE, dit-il.
«Le résultat probable sera que les pays baltes s'aligneront sans faute sur les positions de l'UE sur tous les sujets, avant même leur adhésion», prédit Andres Kasekamp.
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