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Procès des 31 membres de la Salafiya Jihadiya : attitudes fantaisistes et déconcertantes des inculpés

Le procès de 31 membres de la «Salafiya Jihadiya» entamé vendredi dernier à la Cour d'appel de Casablanca touche à sa fin. Tous les inculpés ont été auditionnés par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca qui statue sur cette affaire. Ils

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En effet, après deux séances consacrées aux requêtes de la défense qui ont quasiment toutes été rejetées, la Cour a auditionné vendredi soir trois inculpés , Youssef Fikri, Miloud Mandour et Mohamed Damir. Lundi matin, Youssef Fikri a été rappelé une nouvelle fois à la barre puisque la veille, après avoir reconnu quelques -uns des faits qui lui ont été reprochés, avait refusé de continuer à répondre aux questions de la Cour. Cette fois-ci encore, il n'a pas voulu parler des crimes qu'il a commis, mais a insisté , très bruyamment, pour faire un exposé sur ses convictions, ce qui lui a été refusé par la Cour. Il fut renvoyé à sa place au box des accusés et les autres inculpés ont été appelés l'un après l'autre à la barre. C'est ainsi qu'ont été interrogés par la Cour, Salah Zarni, Abderrazak Faouzi, Bouchaib Karmage, Lakbir Kettoubi, Omar Maarouf, et Larbi Dakik. Lors de la séance de l'après- midi, d'autres inculpés ont été appelés à la barre pour répondre de leurs faits.
Il s'agit de Kamal Hannouchi, Youssef Fikri, Abderrahman Majdoubi, Rachid Amrin, Noureddine Gharbaoui, Mohamed Chadli, Abdelaziz Bendaoud, Ahmed Badaoui, Mostapha Lakrimi, Hassan Machichi Alami, Houcine Berghachi, Omar Nadif et Khaid Semak.
Rappelons ici que Youssef Fikri qui voulait plier la Cour à sa volonté de ne faire aucun aveu avant de pouvoir s'exprimer pendant dix minutes sur sa mouvance a été renvoyé au box des accusés et le président de la Cour lui a signifié que face à cette attitude, il ne sera plus interrogé durant tout le procès. Mardi matin, les inculpés restant ont été appelés à la barre, soit Yazid Jorf, Mohamed Jouk, Rachid Saâdouni, Mourad Saroukh, Kamal Chatbi, Mohamed Chatbi, Saïd Boulifa et Ismaël Anouar. Ce dernier comparaît en état de liberté provisoire. Bijoutier de profession, il a reconnu avoir acheté de l'un des inculpés des bijoux en or provenant d'un vol sans prendre les précautions nécessaires notamment l'obligation de récupérer chez le «vendeur» le reçu attestant leur origine. Précisons par ailleurs que Youssef Fikri a été renvoyé de la salle d'audience à la suite d'une altercation.
L'attitude d'une part de Youssef Fikri et de Mohamed Damir et celle, d'autre part, du restant des inculpés ont empreint ce procès de dépit. La stratégie de la négation adoptée par les accusés et les réponses fantaisistes et insensées faites devant la Cour étant parfois déconcertantes, mais toujours aggravantes. Nier les déclarations faites devant le juge d'instruction en présence de son avocat, dire ne pas connaître le contenu d'un bagage alors qu'on l'a trimballé d'un endroit à un autre, détenir des faux passeports et prétexter que l'on attendait le moment opportun pour les remettre aux autorités compétentes, héberger un homme recherché, l'aider à quitter le territoire et évoquer l'hospitalité et l'entraide entre coreligionnaires, détenir des dizaines de copies d'un livre appelant à l'usage de la violence et dire c'est uniquement destiné à son usage personnel et n'ont à la distribution, accuser la police d'avoir tout inventé, et que l'on a signé les procès-verbaux pour ne pas «souffrir» davantage, alors que des pièces à conviction ont été saisies et des corps retrouvés sur indications des prévenus , tout cela ne tient pas debout. Est-ce une apathie transitaire, une profonde indifférence ou un reniement ? La question reste posée . Toujours est-il que le procès a repris hier en milieu d'après-midi avec l'audition de la partie civile et le réquisitoire du ministère public.
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