L’immense porte bleue s’ouvre et l’on nous accueille avec le sourire. On est impressionné par la propreté des locaux et l’éclat des murs blancs. Un responsable nous conduit au bureau du directeur, El Ghezouani Ouahidi. Un homme posé, approchant la soixantaine. Il relit la correspondance de sa direction à Rabat, s’assure des noms et répond à nos questions.
« Nous avons mauvaise presse. Il faut nous voir travailler. Chacun de nous est assis sur une chaise électrique, car nous avons affaire à une catégorie spéciale. La plupart des prisonniers ne dépassent pas la trentaine et ils sont, dans leur majorité, des drogués. Je ne sais pas pourquoi ils nous les emmènent ici. Quelle réinsertion pouvons-nous leur faciliter ? Ils avalent les calmants comme des bonbons. Tout ce qu’on fait en fait, c’est qu’on les prive pendant la période qu’ils passent chez nous, comme si on les sevrait et une fois dehors, ils reprennent leurs habitudes ».
Construite sur une superficie de 3000 m2, la nouvelle prison civile de Mohammédia est venue remplacer celle de la Kasbah, construite au XVIII e siècle par Sidi Mohammed Ben Abdellah. Elle comprend quatre pavillons et 12 chambres d’une capacité variant entre 20 et 40 prisonniers chacune, selon la supérficie du local. Jusqu’à vendredi, la prison comptait 236 détenus. Comparativement au Complexe pénitentiaire d’Oukacha qui abrite quelque 7000, Mohammédia est paradoxalement un petit paradis. D’ailleurs, la visite que nous avons effectuée aux différents locaux nous a permis de constater cet état de fait. Une cuisine suffisamment équipée où s’activent quelque 10 détenus. Des chambres individuelles pour femmes enceintes avec douche et eau chaude. Un salon de coiffure, une mosquée, une bibliothèque non encore équipée. Un centre d’alphabétisation, trois cours, deux hammam, 19 douches et deux bureaux pour accueillir les avocats des détenus, 31 extincteurs, 2 jets d’eau, une bouche d’incendie, une ambulance, une pharmacie…Un infirmier permanent. Les médecins et un chirurgien dentiste rendent visite aux prisonniers une fois par semaine. Ils viennent tous du complexe Oukacha. Une convention est en cours avec le médecin chef de l’hôpital Moulay Abdellah de Mohammédia. La prison est protégée par un mur haut de 4,80 rehaussé par des fils barbelais. Mais l’éclairage public et le bitume font défaut à cette construction installée en pleine forêt. D’ailleurs, un tronc d’arbre a cassé le carter de la voiture de service qui nous menait à la prison. Nous avons dû l’abandonner dans une ferraille voisine.
Paroles de détenus
La visite des pavillons, des chambres et des cours nous a permis de contacter quelques prisonniers et de leur demander les motifs de leur incarcération. Bien qu’occupés par les images diffusées par 2M sur la guerre du Golf, les prisonniers étaient tous disposés à répondre à nos questions : «Il me reste deux mois. Je ne sais ce qui m’avait pris. Je me suis bagarré avec un chauffeur de camion et je l’ai blessé. Je suis boucher et je regrette ce que j’ai fait. Heureusement que je suis bien vu ici et c’est pour cela qu’on m’a confié le travail à la cuisine ».
« Nous avons mauvaise presse. Il faut nous voir travailler. Chacun de nous est assis sur une chaise électrique, car nous avons affaire à une catégorie spéciale. La plupart des prisonniers ne dépassent pas la trentaine et ils sont, dans leur majorité, des drogués. Je ne sais pas pourquoi ils nous les emmènent ici. Quelle réinsertion pouvons-nous leur faciliter ? Ils avalent les calmants comme des bonbons. Tout ce qu’on fait en fait, c’est qu’on les prive pendant la période qu’ils passent chez nous, comme si on les sevrait et une fois dehors, ils reprennent leurs habitudes ».
Construite sur une superficie de 3000 m2, la nouvelle prison civile de Mohammédia est venue remplacer celle de la Kasbah, construite au XVIII e siècle par Sidi Mohammed Ben Abdellah. Elle comprend quatre pavillons et 12 chambres d’une capacité variant entre 20 et 40 prisonniers chacune, selon la supérficie du local. Jusqu’à vendredi, la prison comptait 236 détenus. Comparativement au Complexe pénitentiaire d’Oukacha qui abrite quelque 7000, Mohammédia est paradoxalement un petit paradis. D’ailleurs, la visite que nous avons effectuée aux différents locaux nous a permis de constater cet état de fait. Une cuisine suffisamment équipée où s’activent quelque 10 détenus. Des chambres individuelles pour femmes enceintes avec douche et eau chaude. Un salon de coiffure, une mosquée, une bibliothèque non encore équipée. Un centre d’alphabétisation, trois cours, deux hammam, 19 douches et deux bureaux pour accueillir les avocats des détenus, 31 extincteurs, 2 jets d’eau, une bouche d’incendie, une ambulance, une pharmacie…Un infirmier permanent. Les médecins et un chirurgien dentiste rendent visite aux prisonniers une fois par semaine. Ils viennent tous du complexe Oukacha. Une convention est en cours avec le médecin chef de l’hôpital Moulay Abdellah de Mohammédia. La prison est protégée par un mur haut de 4,80 rehaussé par des fils barbelais. Mais l’éclairage public et le bitume font défaut à cette construction installée en pleine forêt. D’ailleurs, un tronc d’arbre a cassé le carter de la voiture de service qui nous menait à la prison. Nous avons dû l’abandonner dans une ferraille voisine.
Paroles de détenus
La visite des pavillons, des chambres et des cours nous a permis de contacter quelques prisonniers et de leur demander les motifs de leur incarcération. Bien qu’occupés par les images diffusées par 2M sur la guerre du Golf, les prisonniers étaient tous disposés à répondre à nos questions : «Il me reste deux mois. Je ne sais ce qui m’avait pris. Je me suis bagarré avec un chauffeur de camion et je l’ai blessé. Je suis boucher et je regrette ce que j’ai fait. Heureusement que je suis bien vu ici et c’est pour cela qu’on m’a confié le travail à la cuisine ».
