Etre marrant c'est pas toujours drôle. Vincent vient de le découvrir. Jusqu'à présent il trouvait cela bien agréable que les gens s'étouffent de rire autour de lui. Ca donne une bonne image derrière laquelle se cacher. Ca fait de lui un ostéopathe courru : normal il décoince de partout. Et un mari hors pair : elle ne s'ennuie pas au moins sa femme. Mais justement, c'est là que le bât blesse. Camille en a marre de vivre avec un guignol : «Quand on est nombreux tu ne me vois pas. Quand on est toi et moi il n'y a que toi.» Elle s'en va. Vincent essaie bien de le prendre à la légère : «Tu ne devineras jamais, on cambiolé toutes tes affaires». Mais un drame le flanque au plancher : l'expression «Je suis mort de rire» devient réalité. Chacune de ses blagues tue un inconnu. Le rire devient démoniaque, meurtrier. Crise de la personnalité : Vincent s'enferme chez lui. Pour stopper les cadavres et récupérer sa chère et tendre, il faut qu'il change. Mais la profondeur, il ne connaît pas. Grand numéro d'esbrouffe : il se met au russe, lit Dostoïevski (d'où le titre) apprend la danse Tzigane, prend des cours de sauvetage (avec Benoît Poelvoorde, fidèle à lui-même), et passe à côté de ses failles : pas de sincérité, manque de confiance, peur de la mort.
Le film non plus ne s'apesantit pas : c'est un comédie, pas une scéance de psychanalyse. Suffit d'un scénario archi-bâteau, José Garcia fera le reste. Et il le fait. Beaucoup moins survolté que dans Quelqu'un de bien il reste déjanté mais pas hystérique. Si la caméra ne filmait pas en plan si serré, on arriverait presque à le suivre. Avec ses patients, il est fantastique. Et dans ses coups de calgon, il prend une telle contenance qu'on se prend à souhaiter le voir dans une tragédie.
Vincent joue le tout pour Camille. Et José Garcia le tout pour Isabelle Doval, sa femme, qui réalise ici son premier film. Celui-ci reste un peu sommaire, touchant les bonnes questions sans les traiter vraiment. Bienfaits et méfaits du rire... Le trait est légèrement trop gras sur les personnages secondaires comme Laurent Lucas ou la secrétaire. Mais le couple de tête est incroyablement frais et crédible. Marié dans le film, marié à la ville : comme chacun sait que José Garcia est un mariolle, cette histoire sent le vécu. Mais après tout, ce sont leurs affaires, bien amusantes pour le commun des mortels. Dans Ma femme est une actrice , Yvan Attal glorifiait comparativement sa douce Charlotte Gainsbourg. Les stars n'ont pas la vie de tout le monde, on comprend qu'elle aient envie de la raconter. Quand même : des rigolos faussement drôles, tristes ou lourdingues, on imagine bien. Mais des marrants mortellement tordants comme Vincent, ça existe vraiment ?
Film français (2002) réalisé par Isabelle Doval. Avec : José Garcia, Isabelle Doval, Laurent Lucas, Benoît Poelvoorde, Véronique Picciotto.
Le film non plus ne s'apesantit pas : c'est un comédie, pas une scéance de psychanalyse. Suffit d'un scénario archi-bâteau, José Garcia fera le reste. Et il le fait. Beaucoup moins survolté que dans Quelqu'un de bien il reste déjanté mais pas hystérique. Si la caméra ne filmait pas en plan si serré, on arriverait presque à le suivre. Avec ses patients, il est fantastique. Et dans ses coups de calgon, il prend une telle contenance qu'on se prend à souhaiter le voir dans une tragédie.
Vincent joue le tout pour Camille. Et José Garcia le tout pour Isabelle Doval, sa femme, qui réalise ici son premier film. Celui-ci reste un peu sommaire, touchant les bonnes questions sans les traiter vraiment. Bienfaits et méfaits du rire... Le trait est légèrement trop gras sur les personnages secondaires comme Laurent Lucas ou la secrétaire. Mais le couple de tête est incroyablement frais et crédible. Marié dans le film, marié à la ville : comme chacun sait que José Garcia est un mariolle, cette histoire sent le vécu. Mais après tout, ce sont leurs affaires, bien amusantes pour le commun des mortels. Dans Ma femme est une actrice , Yvan Attal glorifiait comparativement sa douce Charlotte Gainsbourg. Les stars n'ont pas la vie de tout le monde, on comprend qu'elle aient envie de la raconter. Quand même : des rigolos faussement drôles, tristes ou lourdingues, on imagine bien. Mais des marrants mortellement tordants comme Vincent, ça existe vraiment ?
Film français (2002) réalisé par Isabelle Doval. Avec : José Garcia, Isabelle Doval, Laurent Lucas, Benoît Poelvoorde, Véronique Picciotto.
