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Accueil next Fête du Trône 2006

S.M. le Roi offre un dîner officiel en l'honneur du Président français et de son épouse

S.M. le Roi Mohammed VI, accompagné de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de Leurs Altesses Royales les Princesses, a offert jeudi au Palais Royal de Fès, un dîner officiel en l'honneur du Président français, M. Jacques Chirac, de son épouse, Mme Bernadett

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Au début de ce dîner, S.M. le Roi et le Président Chirac ont été salués par l'ensemble des invités et les membres de la délégation accompagnant le président français.

Par la suite, les deux chefs d'Etat ont échangé des allocutions.
Ont pris part à ce dîner, les membres de la délégation officielle accompagnant le Président français.

Y ont également été conviés, le Premier ministre, les présidents des Chambres des représentants et des conseillers, les conseillers de S.M. le Roi, les membres du gouvernement, le président de la Cour suprême, le procureur général du Roi près cette Cour, le président du conseil constitutionnel, le président de la Cour des comptes, le procureur général du Roi près cette Cour, le porte-parole officiel du Palais Royal, le directeur des services administratifs et financiers du Palais Royal, le directeur du secrétariat particulier de S.M. le Roi et le doyen du corps diplomatique accrédité au Maroc.

Etaient également présents les beaux frères de S.M. le Roi, les chefs des missions diplomatiques européennes accrédités à Rabat, les officiers supérieurs de l'état-major général des Forces Armées Royales, les chefs des partis politiques, le directeur général de la Sûreté nationale, le wali de la région Fès-Boulemane, le commandant de la place d'armes, les élus, les autorités locales et d'autres personnalités du monde de la culture, des arts et des sports.


S.M. le Roi Mohammed VI

«Le Maroc entend persévérer dans son projet
de réforme et de modernisation»


Voici le texte intégral de l'allocution prononcée par S.M. le Roi:
«Louange à Dieu, "que la prière et la paix soient sur le Prophète, sa famille et ses compagnons,
«Monsieur le Président de la République, «Chère Madame,
« Altesses Royales,
«Excellences,
«Mesdames et Messieurs,
C'est en cet instant solennel et dans ce lieu chargé d'histoire que nous voudrions vous dire combien est profonde notre joie d'accueillir notre grand ami, Son Excellence Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française. A Paris, en mars 2000, vous aviez dit, Monsieur le Président, que «le Roi du Maroc est ici chez lui». Aujourd'hui, permettez-moi, Monsieur le Président de vous dire, à mon tour, qu'en terre marocaine, le Président de la République française est chez lui, parmi les siens.

La ville de Fès qui s'honore de votre visite est au cœur de notre histoire, pour avoir été notre première capitale et le lieu où s'organisa, dès la fin du 8e siècle l'Etat marocain. Dans ses murs est née la première Université du monde musulman, la Quarawiyine que créa la vertueuse Oum Al Banine, Fatima Al-Fihriya. Fès est également la cité où se sont illustrés de grands savants comme Averroès, son disciple Maïmounide ou encore Ibn Khaldoun, pour ne citer que les plus renommés d'entre eux. Et vous savez, Monsieur le Président, la véritable fascination que la ville de Fès a exercée sur d'éminents penseurs français comme Louis Massignon ou Jacques Berque, qui ont révélé au monde occidental une civilisation marocaine longtemps méconnnue.

Monsieur le Président,
Depuis Notre visite d'Etat en France, des évènements considérables ont ébranlé le monde dans ses certitudes et jeté le doute sur ses convictions les plus profondes.
Violences et terrorisme se multiplient et nous détournent de nos combats essentiels, ceux contre les fléaux de la misère, de la maladie et de l'ignorance, et ceux visant à donner toutes ses chances à un développement durable dans une mondialisation maîtrisée.

Dans cet univers agité, où les passions prennent le pas sur la raison et où les valeurs universelles s'éclipsent devant l'ostracisme, vous avez su, Monsieur le Président, faire entendre la voix d'une France fidèle à sa vocation, celle de la patrie de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Vous le faites avec courage, souvent avec audace et toujours avec conviction et détermination.
Vous œuvrez, Monsieur le Président, sans relâche pour le renforcement du rôle de l'Organisation des Nations Unies dans la gestion des crises et le maintien de la paix, et pour que la force du droit prévale sur le droit de la force, dans le respect de la dignité des peuples et de la sécurité des Etats.

C'est donc, avant tout, à l'homme de conviction et au chef d'Etat engagé que Nous rendons hommage ce soir. Monsieur le Président, Nous saluons vos efforts pionniers et soutenus en faveur de l'Afrique, de son développement et de sa stabilité. Avec énergie, vous avez œuvré à sensibiliser les pays développés et les institutions internationales aux besoins du continent africain, qui aspire à une croissance soutenue et s'emploie à organiser son développement durable. La vocation africaine du Maroc, nous associe naturellement à toute démarche de coopération tripartite, visant une amélioration des conditions de vie des peuples africains.

Monsieur le Président,
La France et le Maroc entretiennent des relations d'exception, dans un cadre sans cesse renouvelé et adapté à l'évolution de nos économies et de nos sociétés. Dans ce contexte, nos deux pays ont conclu une nouvelle convention de coopération qui consacre un partenariat stratégique, ouvert sur l'avenir et fondé sur la solidarité et le respect mutuel. Cette convention trace des perspectives prometteuses, en conférant un rôle accru à la société civile, aux collectivités territoriales et au secteur privé.

En ce qui le concerne, le Maroc entend persévérer dans son projet de réforme et de modernisation de ses structures économiques et sociales.
Une priorité est accordée aux investissements sociaux et aux politiques de proximité.

Ce choix est celui d'une société démocratique, ouverte, solidaire et attachée à ses valeurs ancestrales. C'est à travers la réforme de l'école, l'émancipation de la femme, la lutte contre l'exclusion que nous abordons la construction d'un meilleur avenir pour notre jeunesse.

Nos deux pays doivent encourager nos communautés expatriées à participer à la consolidation des liens économiques et au raffermissement des rapports culturels et humains qui unissent nos deux peuples amis, dans le respect des lois et des valeurs de chacun.

Monsieur le Président, vous avez toujours manifesté une conscience aiguë du rôle de la France dans le devenir de la région euro-méditerranéenne.
Nous apprécions le rôle joué par la France dans la disponibilité affichée par l'Union européenne à examiner avec le Maroc les contours d'un statut avancé, à mi-chemin entre l'association et l'adhésion.
Nous connaissons également votre attachement au processus de Barcelone dont la relance impérative et pressante est tributaire d'une coopération renforcée, autour d'actions bilatérales, sous-régionales et sectorielles.

La Déclaration d'Agadir s'inscrit dans cette démarche et constitue de ce fait une avancée significative pour le partenariat euro-méditerranéen.
Monsieur le Président, l'Union du Maghreb Arabe occupe naturellement une place privilégiée dans le partenariat euro-méditerranéen en construction. A cet égard, le Royaume du Maroc saisit cette occasion pour réaffirmer avec force son attachement au projet maghrébin, dans sa dimension stratégique, sa vertu économique et sa portée humaine et culturelle. Le Maroc réaffirme également sa détermination à surmonter, par le dialogue, les difficultés objectives qui continuent malheureusement d'entraver la réalisation de ce grand dessein sur des bases saines et confiantes.

Nous sommes reconnaissant à la France, pour son action positive en faveur d'une solution politique, juste et réaliste à un différend artificiel hérité de la guerre froide et créé autour du parachèvement de notre intégrité territoriale.
Monsieur le Président,
Le processus de Barcelone demeure fortement affecté par le drame du Moyen-Orient. Face à la montée de la violence et aux souffrances croissantes vécues au quotidien par le peuple palestinien frère, nous réaffirmons notre attachement à la légalité internationale et à la mise en œuvre de «la feuille de route», en vue de parvenir à l'établissement d'un Etat palestinien viable aux côtés de l'Etat d'Israël, dans la paix et la sécurité pour tous les peuples de la région.

Ces paroles, nous en sommes conscient, prennent une densité particulière dans ce lieu-même où s'est tenu le Sommet arabe de Fès de 1982 et où la sagesse de Notre auguste père, Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu sanctifie sa mémoire, avait jeté les bases d'une solution juste et durable au conflit du Moyen-Orient. Vous comprendrez que dès lors, notre foi dans nos traditions de dialogue et de paix, reste dans ce contexte particulier, inébranlable.

Dans cette ville millénaire de Fès, toutes les rues et les places nous parlent des peuples et des confessions qui coexistent toujours dans une remarquable tolérance. C'est là un patrimoine moral et spirituel que nous partageons avec la France et qui nous fait un devoir de combattre le terrorisme international et de refuser tous les extrémismes, sous quelque visage qu'ils se présentent. Ce refus est une constante de notre politique extérieure, qui privilégie largement les voies de la concertation.

C'est au nom de cette même vision que nous espérons voir le peuple irakien frère recouvrer, dans les meilleurs délais et conditions, la plénitude de sa souveraineté, et l'exercer à travers des institutions démocratiques.
Monsieur le Président,
Les liens si forts que l'histoire a tissés entre nos deux pays, l'amitié et l'estime que nous vous portons, Monsieur le Président, votre soutien personnel et celui du gouvernement de la France, sont à nos yeux un gage de réussite pour notre partenariat stratégique.

Je vous souhaite encore une fois la bienvenue au Maroc, ainsi qu'à Madame Chirac et à la délégation qui vous accompagne.
Mesdames et Messieurs,
Je vous demande de vous lever, en hommage à Monsieur le Président de la République Française et à son épouse.
Que la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur vous».

Le Président Chirac

«Le Royaume a fait le choix de l’Europe
et il doit en être un partenaire privilégié»


Voici le texte intégral de l'allocution prononcée par le Président Jacques Chirac :
«Sire, Altesses, merci de nous recevoir aujourd'hui dans le cadre somptueux, magique de ce Palais impérial, au cœur de cette ville de Fès où s'est façonnée pour une grande part, à l'abri de ses murailles, dans le secret de ses ruelles et de ses palais, l'histoire du Maroc. C'est ici, à l'ombre de la Qaraouyne, que vit et rayonne, insensible aux atteintes du temps, l'âme du Maroc éternel, de ses sages, de ses savants, de ses entrepreneurs.
Fès, où s'est également jouée souvent notre histoire commune, avec ses ombres et ses lumières. Fès, où fut signé, en 1912, le traité établissant le protectorat. Mais Fès aussi où le Général de Gaulle vint, aux heures incertaines de l'été 1943, se recueillir au sanctuaire de Moulay Idriss et rendre l'hommage de la France combattante aux fondements spirituels du Maroc, pays ami dans l'épreuve. «Fès, la ville arabe, écrit le Général de Gaulle, que je parcourus en tous sens et qui, dans le hourvari des trompettes et sous la forêt des bannières, éclata en manifestations tout à fait exceptionnelles pour cette cité séculairement farouche».

Des mots qui résonnent avec force soixante ans plus tard, tandis que mon épouse et moi-même vivons, Sire, à votre invitation, des moments extraordinaires. Moments inoubliables où la joie partagée, la chaleur de votre accueil, la chaleur aussi de l'accueil du peuple marocain et l'éclat qu'il donne à notre amitié le disputent à notre émotion. Emotion intense de revenir au Maroc et de vous voir, Sire, en Souverain de ce grand peuple si proche du nôtre. Emotion aussi d'être reçu par Vous comme je le fus il y a huit ans par Votre auguste père, le Roi Hassan II -Que Dieu l'ait en Sa Sainte Garde-.

Sire, les années passent, le monde évolue, plein d'espoirs et de promesses, mais aussi d'incertitudes et de dangers. Aujourd'hui, devant l'accueil des Marocains et de leur Souverain, je me dis que, décidément, parmi les choses qui ne changent pas et ne changeront jamais, il y a l'amitié intangible, indéfectible entre le Maroc et la France.

Bâtir, voilà le mot d'ordre que vous avez lancé à votre peuple à l'orée de votre règne, il y a quatre ans. Bâtir sur les fondations solides de la société marocaine, sur ses traditions ancestrales et sur cette tolérance qui impregne depuis toujours l'âme de votre peuple. Bâtir un Maroc moderne, ouvert sur l'Europe, engagé dans la mondialisation et préparé à la compétition, où chacun trouve sa place sans rien renier de son identité profonde.

Sire, ma conviction est que vous mettez en œuvre une évolution décisive, qui permettra au Maroc de résoudre l'apparent dilemme entre tradition et modernité. Surmonter cette contradiction, à laquelle sont confrontés tant de sociétés, tant de pays, constitue certainement l'une des conditions d'un monde apaisé.
Depuis 1999, sous votre conduite, le Maroc a entrepris une transition politique audacieuse et exemplaire. Vous la menez avec une grande détermination. Et ce soir, je veux saluer la vision qui vous guide : celle d'un Maroc résolument engagé sur la voie du développement économique, de la justice sociale et de la démocratie.

Vous venez de le rappeler, Sire, l'effroyable tragédie du 11 septembre, la folie meurtrière qui l'a commandée, ont ébranlé le monde. Au printemps dernier, le Maroc a été durement touché à son tour, et la France, vous le savez, a partagé sa douleur.

Partout dans le monde, une lutte sans merci s'est engagée contre le terrorisme. Le Maroc y prend toute sa part. Mais vous avez compris, Sire, il y a longtemps, que lutter contre le terrorisme, c'est aussi rendre leur dignité aux hommes et aux femmes plongés dans la misère. Que les extrémismes se nourrissent de l'humiliation et de la frustration. Que les meilleures armes contre le fanatisme, ce sont l'instruction, un travail, de l'espoir.

Notre exceptionnelle amitié, Sire, nous avons souhaité la mettre au service de votre dessein pour le Maroc. Votre visite d'Etat en France a érigé notre relation en partenariat stratégique. Tous les secteurs de la vie de nos deux pays sont traversés par ce mouvement continu et croissant, dont nous ouvrons aujourd'hui une nouvelle étape. En tous domaines, nous, Français, sommes vos premiers partenaires, souhaitons l'être, voulons l'être. Nos relations reposent, pour une large part, sur le supplément d'âme que leur apportent les Marocains installés en France et les Français établis au Maroc. Ils sont un lien vivant entre nos deux rives et je tiens à leur rendre un chaleureux hommage.

Nos Premiers ministres et les membres de nos gouvernements se rencontrent régulièrement pour transformer en projets concrets notre volonté de rapprochement. Nous soutenons, bien sûr, la politique de proximité sociale dont le début de votre règne porte la marque : développement des infrastructures et du logement social, privatisations, renforcement du tissu des petites et moyennes entreprises, mais aussi soutien à la société civile et au monde associatif, le Maroc jette les bases d'une prospérité nouvelle, la France se tient à ses côtés.
Depuis toujours, l'éducation est au centre de notre relation. Elle nous permet, à travers les années, de rester proches, familiers, confiants.
Grâce aux choix faits notamment par Votre auguste père, l'enseignement du français et l'enseignement français ont gardé au Maroc droit de cité.

Cet attachement, qui place Votre pays à l'avant-garde de la francophonie, a permis à des générations de Marocains de se sentir à l'aise dans deux langues, deux pensées, deux mondes. Forts du bilan impressionnant des établissements marocains et de nos propres établissements au Maroc, dont tant d'élèves s'illustrent chaque année aux concours de nos grandes écoles, nous recherchons ensemble les formules qui ouvriront les voies de l'excellence au plus grand nombre.

Le secteur audiovisuel contribue aussi à une meilleure compréhension entre nos peuples et nos cultures. Dans la lignée du succès de la radio Médi 1, la France est prête à s'associer au Maroc dans le projet de chaîne de télévision Médi 1 Sat. Ce partenariat nous permettra de promouvoir dans notre région une information internationale attractive et de qualité, conforme à nos valeurs de liberté, de justice et de tolérance.

Enfin, vous le savez, la France s'est faite votre avocat le plus ardent auprès de ses partenaires de l'Union européenne. Je me rendrai demain à Tanger afin de marquer notre engagement pour la réussite de la coopération entre le Maroc et l'Union, dans le cadre d'un «statut avancé» pour votre pays tel que vous l'avez évoqué. Le Maroc a fait depuis longtemps le choix de l'Europe. Il doit en être le partenaire privilégié. La France veillera au maintien des dotations qu'il reçoit, à juste titre, de l'Union européenne et militera pour la conclusion de la négociation agricole engagée avec l'Union, dans un esprit d'équilibre et de réciprocité.

Sire, c'est enfin au service d'une certaine vision du monde que nous avons placé la relation entre le Maroc et la France. Vous et nous sommes également attachés à la paix entre les peuples et au respect de la dignité et de l'identité de chacun.
Cette vision, nous la portons ensemble dans notre espace euro-méditerranéen, pour le promouvoir en zone de paix, de stabilité et de prospérité.
Au Proche-Orient, miné par le désespoir et par la haine, seule une volonté politique résolue à appliquer, de part et d'autre, le droit tel que l'ont énoncé les Nations unies, ouvrira la voie à une solution juste et durable fondée sur la fin de l'occupation commencée en 1967 et la coéxistence de deux Etats dans la paix et la sécurité. Sur le terrain, les parties sont engagées dans une épreuve de force dangeureuse et sans issue.

La France appelle à mettre un terme au terrorisme et à la violence et à respecter la souveraineté des Etats. Au-delà la communauté internationale doit assumer ses responsabilités. Elle doit donner toutes ses chances à la feuille de route, et superviser elle-même son application. Pour formaliser son engagement et restaurer une dynamique de paix, la convocation aussi rapide que possible de la Conférence internationale prévue par la feuille de route, est une impérieuse nécessité.

De par son prestige et son audience, et au titre du Comité Al Qods que Votre Majesté préside, le Maroc exerce, sur ce dossier, une influence constructive et appréciée de tous. Soyez certain, Sire, que sa voix continuera d'être attentivement écoutée.

En Irak, la définition d'une perspective politique claire est indispensable et urgente. Pour réussir la stabilisation et la reconstruction dont toute la communauté internationale partage l'objectif, cette perspective politique doit impérativement prendre en compte le fait que les Irakiens veulent et doivent être maîtres de leur destin. Il appartient à l'ONU de donner sa légitimité à ce processus. C'est aussi à l'ONU qu'il revient d'accompagner le transfert progressif de souveraineté et des responsabilités administratives et économiques aux institutions irakiennes selon un calendrier réaliste, et aussi d'aider à l'élaboration d'une constitution pour les Irakiens et à la tenue d'élections.

C'est à l'ONU enfin qu'il appartient de donner mandat à une force multinationale, commandée naturellement par le principal contributeur de troupes, afin d'assurer la sécurité de l'Irak et de tous ceux qui contribuent à la reconstruction du pays.
Ainsi, la communauté internationale et le peuple irakien, unis autour d'un projet commun, mettront, nous l'espérons, ensemble un terme aux décennies tragiques de l'histoire de ce grand pays.

Sire, vous avez aussi comme grand dessein de poursuivre l'intégration maghrébine. Dans cet esprit, la France a proposé la mise en œuvre d'un partenariat renforcé entre le Maghreb et l'Union européenne dans le cadre du processus de Barcelone. Je me réjouis de la perspective du Sommet des chefs d'Etat du «5 + 5», qui se réunira à Tunis à la fin de l'année. Je souhaite que cette rencontre contribue à insuffler un nouvel esprit. Ainsi s'amorcera une dynamique de paix et de partenariat qui permettra aux talents de tous les peuples de la région de s'exprimer pleinement.

Mais un obstacle subsiste, avec la question difficile du Sahara occidental. Vous savez les efforts de la France pour tenter de le lever.
La dynamique de paix et de partenariat permettra aux talents de tous les peuples
de la région de s'exprimer pleinement.

Elle appuie les efforts en vue d'une libération totale et immédiate des prisonniers de guerre marocains détenus hors du droit international à Tindouf. Elle accompagne les discussions entre le Maroc et les Nations unies, après le vote de la résolution 1495. Enfin, elle encourage le dialogue entre Rabat et Alger, pour contribuer à l'émergence d'une solution politique, réaliste et durable, respectueuse, naturellement, de la souveraineté du Maroc et des aspirations des populations. Il va de soi qu'aucune formule ne pourra être imposée et que toute solution devra recueillir l'accord des parties.

Sire, l'Histoire a tissé entre nos pays et nos peuples des liens d'une rare force et d'une exceptionnelle densité. Cette Histoire commune constitue la trame de notre amitié présente. Elle porte en elle la promesse de nos relations futures.
Et c'est fort de cette confiance et de cette espérance partagées que je vais maintenant, symboliquement et à la française, lever mon verre. En l'honneur de Votre Majesté. En votre honneur, Altesses et en vous remerciant de votre gracieuse hospitalité. En l'honneur de Votre famille, en y ajoutant une pensée particulière et affectueuse pour Son Altesse Royale le Prince Moulay Al Hassan, continuateur de l'illustre dynastie alaouite.

A votre bonheur personnel et à celui des hautes personnalités marocaines et françaises qui nous entourent. A la prospérité et à l'avenir du peuple marocain, auquel le peuple français est uni par des liens si fraternels. Vive le Maroc et vive la France».
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