Adhérer au communisme était un choix ou un accident de parcours ?
Un choix mûrement réfléchi. J'ai adhéré au parti à l'âge de 26 ans. J'avais le choix entre deux options. Deux tendances importantes existaient à l'université : l'UNFP et le PPS. J'ai adhéré au communisme et notamment à l'approche marxiste comme un instrument scientifique d'analyse et de transformation sociale.
Même après la chute du Mur de Berlin et la fin des idéologies vous gardez toujours les mêmes principes ?
Fondamentalement. J'adhère toujours au principe de l'analyse scientifique marxiste. Il est évident qu'il s'est avéré que changer le monde n'est pas une chose aisée. Il y a un écart de la pratique de la politique et l'idéal de transformation sociale profonde auquel j'aspire, il est certain que le chemin sera très long, mais j'estime que le salut de l'humanité se trouve dans le socialisme.
L'Histoire retiendra que vous êtes le ministre qui aura bataillé, même à contre-courant, pour que la Femme accède à un statut meilleur. C'est votre côté féministe ?
Oui, je sis féministe et j'estime que mon parti est aussi un parti communiste, socialiste féministe.
Lors de cette affaire vous êtes resté seul après que le gouvernement a choisi d'adopter un profil bas et que votre parti a signé un communiqué avec la partie adverse. Ca fait quoi d'être lâché par les siens ?
Ca fait un peu mal. On ressent cela comme une injustice. Ceci dit, cela ne m'a pas empêché de croire en la justesse de cette cause. Ce qui a fait que j'ai continué à batailler malgré la volte-face de beaucoup de partenaires politiques.
Le projet de réforme de la Moudaouana en cette année 2003, vous le vivez comme une revanche sur vos détracteurs ?
Non, pas comme une revanche, car j'aime positiver dans la vie. Je le vis plutôt comme une grande victoire. C'est une reconnaissance fondamentale pour tous les militants et toutes les militantes qui ont cru en cette cause cruciale pour le développement du pays, pour la démocratisation et le respect des droits de l'Homme. On ne peut pas parler de tous ces principes sans leur donner concrètement une consistance et sans que la moitié de la population puisse en profiter. Pour moi, c'est une question de bon sens. Encore faut-il avoir une approche saine de la politique. La politique c'est d'abord des principes et une morale. C'est à l'épreuve des faits qu'on peu distinguer l'homme politique véritable du faux.
Vous parlez de pratique saine de la politique, basée sur une éthique et des valeurs. Ce n'est pas une approche utopique dans le contexte local ?
Il y a tout de même en politique des gens qui croient en ce qu'ils font et le font bien d'ailleurs.
Qu'est ce que cela fait de quitter l'habit de ministre ?
Lorsque j'ai été nommé ministre, je savais que c'était une chose qui n'allait pas durer dans le temps. J'ai essayé donc de faire de mon mieux pour laisser une petite trace de mon passage au poste. Quitter le gouvernement n'a pas beaucoup bouleversé ma vie. J'ai repris mon activité de recherche et d'enseignement. Je continue aussi de faire de la politique, mais autrement.
Vous êtes un professeur autoritaire ou un professeur qui a intégré les nouvelles méthodes de pédagogie ?
Un professeur qui a évolué. Au début j'étais un peu sévère avec mes étudiants, mais je le faisais pour la bonne cause. Ceci dit, je deviens plus flexible, plus souple. Mais je reste rigoureux et strict en matière de discipline. J'accorde beaucoup d'importance à ma fonction d'enseignant car j'estime qu'il y a un travail de pédagogie et d'éducation à faire. C'est une manière pour moi d'influer un peu sur le cours de l'histoire, mais à un niveau très modeste.
Saïd Saâdi, conseiller municipal : c'est une autre flèche à ton arc ?
Je retrouve une fonction que j'avais exercée pendant 16 ans, de 1976 à 1992. C'est une autre facette de mon travail de militant. J'espère pouvoir se réaliser une autre manière de la gestion de Casablanca. Ma formation d'économique et de gestionnaire mais aussi ma dimension de militant devraient me permettre d'être utile au niveau du conseil de la ville et de faire en sorte que les problèmes de Casablanca soient pris en compte de manière systématique jusqu'à l'aboutissement d'un projet. Car c'est ce qui manque aujourd'hui.
Comment Saïd Saâdi le Casablancais a-t-il vécu les événements du 16 mai ?
Comme un choc. C'est un événement qui a montré que le Maroc n'est pas exceptionnel dans le monde arabe. C'est arrivé ailleurs et c'est arrivé au Maroc. C'est peut-être la sonnette d'alarme qui est tirée pour qu'on prenne à bras le corps ce problème et qu'on s'y intéresse de manière très sérieuse. Car ce sont des événements qui risquent de se reproduire. Je ne l'espère pas pour le Maroc.
Vous êtes un amateur des livres ou un fan du zapping ?
J'aime lire.
Vous ne regardez pas la télévision ?
Pas beaucoup.
Quand cela vous arrive, quelles sont les chaînes que vous regardez ?
Plutôt certaines chaînes arabes. J'ai vécu dans un milieu qui était lié à l'UNFP. Dans les années soixante, nous avions des relations très fortes avec la Syrie et le parti Baât. Mes sœurs étaient à l'UNFP et j'ai donc baigné dans une culture arabe dont je tire une certaine fierté. Je regarde tout de même TV5, mais j'aime suivre l'information politique sur les chaînes arabes comme Al Jazira, Dream TV ou Abou Dhabi.
Vous êtes d'un tempérament colérique pendant le Ramadan ou plutôt calme ?
Pendant le Ramadan je préfère rester à la maison. Je deviens très casanier. Je lis et je me repose.
Un choix mûrement réfléchi. J'ai adhéré au parti à l'âge de 26 ans. J'avais le choix entre deux options. Deux tendances importantes existaient à l'université : l'UNFP et le PPS. J'ai adhéré au communisme et notamment à l'approche marxiste comme un instrument scientifique d'analyse et de transformation sociale.
Même après la chute du Mur de Berlin et la fin des idéologies vous gardez toujours les mêmes principes ?
Fondamentalement. J'adhère toujours au principe de l'analyse scientifique marxiste. Il est évident qu'il s'est avéré que changer le monde n'est pas une chose aisée. Il y a un écart de la pratique de la politique et l'idéal de transformation sociale profonde auquel j'aspire, il est certain que le chemin sera très long, mais j'estime que le salut de l'humanité se trouve dans le socialisme.
L'Histoire retiendra que vous êtes le ministre qui aura bataillé, même à contre-courant, pour que la Femme accède à un statut meilleur. C'est votre côté féministe ?
Oui, je sis féministe et j'estime que mon parti est aussi un parti communiste, socialiste féministe.
Lors de cette affaire vous êtes resté seul après que le gouvernement a choisi d'adopter un profil bas et que votre parti a signé un communiqué avec la partie adverse. Ca fait quoi d'être lâché par les siens ?
Ca fait un peu mal. On ressent cela comme une injustice. Ceci dit, cela ne m'a pas empêché de croire en la justesse de cette cause. Ce qui a fait que j'ai continué à batailler malgré la volte-face de beaucoup de partenaires politiques.
Le projet de réforme de la Moudaouana en cette année 2003, vous le vivez comme une revanche sur vos détracteurs ?
Non, pas comme une revanche, car j'aime positiver dans la vie. Je le vis plutôt comme une grande victoire. C'est une reconnaissance fondamentale pour tous les militants et toutes les militantes qui ont cru en cette cause cruciale pour le développement du pays, pour la démocratisation et le respect des droits de l'Homme. On ne peut pas parler de tous ces principes sans leur donner concrètement une consistance et sans que la moitié de la population puisse en profiter. Pour moi, c'est une question de bon sens. Encore faut-il avoir une approche saine de la politique. La politique c'est d'abord des principes et une morale. C'est à l'épreuve des faits qu'on peu distinguer l'homme politique véritable du faux.
Vous parlez de pratique saine de la politique, basée sur une éthique et des valeurs. Ce n'est pas une approche utopique dans le contexte local ?
Il y a tout de même en politique des gens qui croient en ce qu'ils font et le font bien d'ailleurs.
Qu'est ce que cela fait de quitter l'habit de ministre ?
Lorsque j'ai été nommé ministre, je savais que c'était une chose qui n'allait pas durer dans le temps. J'ai essayé donc de faire de mon mieux pour laisser une petite trace de mon passage au poste. Quitter le gouvernement n'a pas beaucoup bouleversé ma vie. J'ai repris mon activité de recherche et d'enseignement. Je continue aussi de faire de la politique, mais autrement.
Vous êtes un professeur autoritaire ou un professeur qui a intégré les nouvelles méthodes de pédagogie ?
Un professeur qui a évolué. Au début j'étais un peu sévère avec mes étudiants, mais je le faisais pour la bonne cause. Ceci dit, je deviens plus flexible, plus souple. Mais je reste rigoureux et strict en matière de discipline. J'accorde beaucoup d'importance à ma fonction d'enseignant car j'estime qu'il y a un travail de pédagogie et d'éducation à faire. C'est une manière pour moi d'influer un peu sur le cours de l'histoire, mais à un niveau très modeste.
Saïd Saâdi, conseiller municipal : c'est une autre flèche à ton arc ?
Je retrouve une fonction que j'avais exercée pendant 16 ans, de 1976 à 1992. C'est une autre facette de mon travail de militant. J'espère pouvoir se réaliser une autre manière de la gestion de Casablanca. Ma formation d'économique et de gestionnaire mais aussi ma dimension de militant devraient me permettre d'être utile au niveau du conseil de la ville et de faire en sorte que les problèmes de Casablanca soient pris en compte de manière systématique jusqu'à l'aboutissement d'un projet. Car c'est ce qui manque aujourd'hui.
Comment Saïd Saâdi le Casablancais a-t-il vécu les événements du 16 mai ?
Comme un choc. C'est un événement qui a montré que le Maroc n'est pas exceptionnel dans le monde arabe. C'est arrivé ailleurs et c'est arrivé au Maroc. C'est peut-être la sonnette d'alarme qui est tirée pour qu'on prenne à bras le corps ce problème et qu'on s'y intéresse de manière très sérieuse. Car ce sont des événements qui risquent de se reproduire. Je ne l'espère pas pour le Maroc.
Vous êtes un amateur des livres ou un fan du zapping ?
J'aime lire.
Vous ne regardez pas la télévision ?
Pas beaucoup.
Quand cela vous arrive, quelles sont les chaînes que vous regardez ?
Plutôt certaines chaînes arabes. J'ai vécu dans un milieu qui était lié à l'UNFP. Dans les années soixante, nous avions des relations très fortes avec la Syrie et le parti Baât. Mes sœurs étaient à l'UNFP et j'ai donc baigné dans une culture arabe dont je tire une certaine fierté. Je regarde tout de même TV5, mais j'aime suivre l'information politique sur les chaînes arabes comme Al Jazira, Dream TV ou Abou Dhabi.
Vous êtes d'un tempérament colérique pendant le Ramadan ou plutôt calme ?
Pendant le Ramadan je préfère rester à la maison. Je deviens très casanier. Je lis et je me repose.
