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Saknia, un quartier livré à la pollution

Les habitants de la commune de Saknia à Kénitra se sentent on ne peut plus marginalisés car personne ne semble s'occuper de l'embellissement de leurs quartiers. La pollution bat son plein rendant difficile l'existence de plusieurs citoyens. Témoignages.

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Les poubelles s'empilent dans tous les coins de la commune de Saknia qu'il devient parfois impossible de circuler dans certains quartiers sans se boucher involontairement le nez. En effet, les odeurs nauséabondes embaument l'atmosphère et se dégagent de part et d'autres.

Tous les efforts déployés pour lutter contre ce fléau semblent échouer aussitôt qu'ils sont entamés. Ainsi, à l'intérieur des quartiers et même à côté des établissements scolaires, les ordures ménagères s'entassent.

Certaines personnes ont beau se plaindre, en vain. La situation paraît bloquée et aucune issue ne semble pointer à l'horizon. Ce qui déçoit bon nombre d'habitants. Un directeur d'école déclare l'air mécontent : "Nous souffrons beaucoup à cause des poubelles qu'on jette à côté de l'école. J'ai à maintes reprises contacté les responsables pour qu'ils prennent les mesures adéquates. On vient de temps en temps purifier le coin. Mais le lendemain tout revient à son état initial. Les enfants de ce fait sont exposés à de graves maladies infectieuses".

En fait, responsables et citoyens se lancent la balle. Chacun essaie de nier sa part de responsabilité dans la prolifération de ce phénomène qui ne cesse de s'aggraver au fil du temps. "Si les reponsables accomplissaient leur devoir comme il se doit, je crois qu'on n'aurait jamais ce problème. Pourquoi dans la commune de Maamora tout va à merveille? Nous sommes aussi des citoyens qui ont le légitime droit de vivre dans des conditions acceptables", s'exclame Ahmed, 23 ans, résidant à Hay Safae. Il n'est pas le seul à manifester son mécontentement et à lancer un cri de détresse. Nombreux sont ceux qui appellent l'autorité locale à prendre les mesures adéquates afin que la commune de Saknia soit une région où il fait agréable de vivre et de se promener au lieu d'être considérée comme un point noir dans la ville. «J'ai honte de dire que j'habite à Saknia car tout le monde sait que c'est une région marginalisée et très sale.

Je n'ose jamais inviter mes amies chez moi car les poubelles s'entassent dans tous les coins de mon quartier», se lamente avec déception une jeune fille. Pour sa part, un médecin affirme : "J'ai perdu beaucoup de patients à cause des poubelles qui sont jetées n'importe où dans ce quartier. Et ils ont raison car on vient chez un médecin pour guérir et non pas pour attraper des maladies infectieuses. A mon avis, tous ceux qui habitent ici ont besoin d'un traitement permanent pour prévenir beaucoup de maladies respiratoires... Je paie mes impôts. Donc, j'exige une contrepartie".

Par contre, les responsables ne veulent pas reconnaître leur responsabilité dans la prolifération de ce phénomène. Ils n'hésitent pas, à chaque occasion, à montrer du doigt le citoyen qui, selon eux, manque de conscience.

Ils déclarent qu'à plusieurs reprises, ils se sont évertués à rendre la commune digne de toutes les espérances. Or, leurs efforts s'évaporent face à l'entêtement de bon nombre de personnes. Ils ont, en partie, raison car si les habitants étaient consciencieux, ils n'auraient jamais pu jeter les ordures ménagères n'importe où. «C'est une quetion de mentalité. Les Marocains ont pris l'habitude de ne s'occuper que de la propreté de leurs propres maisons. Il suffit pour eux de s'éloigner quelques mètres de la porte de leurs résidences pour ne plus contôler leurs gestes et pour jeter ce qu'ils veulent en toute tranquillité», affirme un élu.

Que faut-il, donc, faire pour résoudre ce problème et rendre Kénitra une ville capable d'attirer les visiteurs? Il faut justement lancer des campagnes de sensibilisation au profit des citoyens et en même temps tirer la sonnette d'alarme pour que les responsables soient conscients de l'ampleur de la crise. Des solutions urgentes s'imposent. L'heure n'est plus à la négligence.
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