Si ce que vous préférez dans le football, c’est le spectacle, alors vous n’avez encore rien vu. Aux vestiaires les balles à effets ou les affrontements crâniens à deux mètres du sol, l’avenir de ce sport est aux sauts périlleux, pirouettes, grands écarts, envolées aériennes et ballons qui creusent des tranchées en traversant le terrain avant d’aller perforer le mur de fond. «Mais c’est plus du foot» hurle un joueur baba.
Non, c’est du kung-foot, dernière invention du réalisateur chinois Stephen Chow (effets spéciaux assurés), dernière mutation sportive concoctée par Pied d’or droit, ancien champion de foot devenu infirme et Jambes d’acier, un moine de Shaolin clochardisé mais toujours maître de kung fu. Objectif des deux lascars : gagner la coupe qui va régler les problèmes pécuniaires de l’un et réaliser le rêve de l’autre : réintégrer le kung fu dans le quotidien des gens (il en démontre magistralement l’utilité urbaine sur un parterre de peaux de bananes).
Ils se mettent en quête des «frères athlètes» censés constituer l’équipe de choc mais ne retrouvent qu’une brochette de «gueules cassées» plus vilaines les unes que les autres. Les «frères» n’entendent rien à la science football, ils ont perdu tout leur kung fu et ont sombré dans les misères du chômage ou des jobs néantisants. Premier essai de parabole sociale : Shaolin, l’harmonie entre le corps et l’esprit, c’est dépassé ; le kung fu ne sert à rien, surtout pas à survivre dans ce monde moderne et marchand. Erreur, grave erreur selon Jambes d’acier.
D’où, deuxième essai de parabole : il rappelle que le principe essentiel du kung fu est la confiance en soi. Conséquences : après une série d’humiliations crevant des records de mauvais goûts, la fière équipe retrouve miraculeusement toute sa dextérité acrobatique. Et ces estropiés transformés en bulles de savon de prendre la direction du stade où, troisième parabole, les Shaolin Soccer vont affronter la Team Evil. Les «moines» contre les «Diables», dopés jusqu’au sang.
Plus que le scénario rachitique avec sa légère satire et son histoire d’amour fleurant les contes à la fleur de lotus, c’est l’enjeu «footbalistique» qui secoue les nerfs du film. Imaginez l’équipe de «Olive et Tom» en stage chez «Les Chevaliers du Zodiak» après un long entraînement avec «Dragon Ball Z». Une mise en scène copiant celles de ces séries animées japonaises des années quatre vingts enrichie d’images de synthèse (bullet time) façon Matrix, c’est le melting pot mitonné par Stephen Chow. Un des plus gros succès du cinéma hong-kongais. Sportivement, il n’y a rien à gagner, ni pour les Arts martiaux, ni pour le ballon rond. Tirs au but infinis et spiritualité évaporée dans les cris du stade, deuxième degré disparaissant dans un troisième encore plus farfelu, les gradins sont en délire, pas celui qu’on croit : le ton est à la comédie débridée et déjantée se vautrant dans l’aberration et l’invraisemblance. On pense à des «jeux de cirques» électroniques : les fans de ballon et les amateurs de films d’arts martiaux risquent de se sentir dépaysés. Et encore, cette version a été «américanisée» au montage par les studios Miramax. Tout ça n’est pas sérieux mais suffisamment osé pour remporter les suffrages nécessaires à la préparation d’un numéro II, prochainement sur les écrans.
Shaolin Soccer, film chinois de Stephen Chow avec Vicki Zhao Wei, Ng Mang-Tat, Patrick Tse Yin, Wong Yat Fei.
Non, c’est du kung-foot, dernière invention du réalisateur chinois Stephen Chow (effets spéciaux assurés), dernière mutation sportive concoctée par Pied d’or droit, ancien champion de foot devenu infirme et Jambes d’acier, un moine de Shaolin clochardisé mais toujours maître de kung fu. Objectif des deux lascars : gagner la coupe qui va régler les problèmes pécuniaires de l’un et réaliser le rêve de l’autre : réintégrer le kung fu dans le quotidien des gens (il en démontre magistralement l’utilité urbaine sur un parterre de peaux de bananes).
Ils se mettent en quête des «frères athlètes» censés constituer l’équipe de choc mais ne retrouvent qu’une brochette de «gueules cassées» plus vilaines les unes que les autres. Les «frères» n’entendent rien à la science football, ils ont perdu tout leur kung fu et ont sombré dans les misères du chômage ou des jobs néantisants. Premier essai de parabole sociale : Shaolin, l’harmonie entre le corps et l’esprit, c’est dépassé ; le kung fu ne sert à rien, surtout pas à survivre dans ce monde moderne et marchand. Erreur, grave erreur selon Jambes d’acier.
D’où, deuxième essai de parabole : il rappelle que le principe essentiel du kung fu est la confiance en soi. Conséquences : après une série d’humiliations crevant des records de mauvais goûts, la fière équipe retrouve miraculeusement toute sa dextérité acrobatique. Et ces estropiés transformés en bulles de savon de prendre la direction du stade où, troisième parabole, les Shaolin Soccer vont affronter la Team Evil. Les «moines» contre les «Diables», dopés jusqu’au sang.
Plus que le scénario rachitique avec sa légère satire et son histoire d’amour fleurant les contes à la fleur de lotus, c’est l’enjeu «footbalistique» qui secoue les nerfs du film. Imaginez l’équipe de «Olive et Tom» en stage chez «Les Chevaliers du Zodiak» après un long entraînement avec «Dragon Ball Z». Une mise en scène copiant celles de ces séries animées japonaises des années quatre vingts enrichie d’images de synthèse (bullet time) façon Matrix, c’est le melting pot mitonné par Stephen Chow. Un des plus gros succès du cinéma hong-kongais. Sportivement, il n’y a rien à gagner, ni pour les Arts martiaux, ni pour le ballon rond. Tirs au but infinis et spiritualité évaporée dans les cris du stade, deuxième degré disparaissant dans un troisième encore plus farfelu, les gradins sont en délire, pas celui qu’on croit : le ton est à la comédie débridée et déjantée se vautrant dans l’aberration et l’invraisemblance. On pense à des «jeux de cirques» électroniques : les fans de ballon et les amateurs de films d’arts martiaux risquent de se sentir dépaysés. Et encore, cette version a été «américanisée» au montage par les studios Miramax. Tout ça n’est pas sérieux mais suffisamment osé pour remporter les suffrages nécessaires à la préparation d’un numéro II, prochainement sur les écrans.
Shaolin Soccer, film chinois de Stephen Chow avec Vicki Zhao Wei, Ng Mang-Tat, Patrick Tse Yin, Wong Yat Fei.
