Menu
Search
Lundi 29 Décembre 2025
S'abonner
close
Lundi 29 Décembre 2025
Menu
Search

Siège de la ville natale de Saddam Husseïn, Tikrit, la cité des symboles

Tikrit est la ville natale de l’une des grandes figures de l’Islam, Salah Eddin, qui chassa les Croisés de Jérusalem. Aujourd’hui, cette ville pourrait être le témoin de l’éclipse finale du régime de Saddam Husseïn.
Situé à q

No Image
L’existence de Tikrit remonte à loin: des tablettes cunéiformes datant du IXe siècle av. J.C. la mentionnent déjà. En 615 av. J.C., Nabopolossar ne réussit pas à s’emparer de Bitou, sa citadelle. En 1394, Tikrit est détruite par Tamerlan et ses habitants massacrés; l’empereur mongol fait ériger une immense pyramide avec les crânes des victimes.
Tikrit fut prise une dernière fois, début novembre 1917, lors de la bataille de Mésopotamie par les Britanniques, commandés par Sir Frederick Stanley Mauder qui mourut du choléra quelques jours plus tard.
Tikrit est aussi la ville natale de Saddam Husseïn. C’est le fief de son pouvoir tribal, la forteresse de la minorité sunnite qui a gouverné l’Irak, à majorité chiîte.
Un porte-parole du Commandement central américain (Centcom) au Qatar, a affirmé à l’AFP que les forces de la coalition étaient en train de «préparer le terrain» pour la prise de cette ville, en référence aux bombardements aériens qui ont eu raison de la Garde républicaine, la troupe d’élite de Saddam Husseïn.
Des éléments de cette Garde républicaine seraient placées autour de la cité, mais le porte-parole du Centcom a refusé de donner une estimation sur leur nombre. Le général Stanley McChrystal, au Pentagone, avait déclaré jeudi que la coalition devait «se préparer pour une grande bataille».
Les membres importants rescapés du régime seraient à Tikrit où, durant les 24 ans de son règne sans partage, Saddam Husseïn a soigneusement distribué les faveurs aux membres de sa famille et de sa tribu pour y gagner un soutien sans faille. Si Saddam Husseïn est encore en vie, il pourrait se trouver lui-même à Tikrit. Avant le déclenchement des hostilités, il avait juré de mourir sur sa terre natale.
Le chef du Congrès national irakien (CNI, opposition), Ahmed Chalabi, présidentiable potentiel bénéficiant du soutien du Pentagone, a affirmé mercredi que «les principaux dirigeants irakiens sont partis vers les montagnes de Hamrien et la région de Tikrit où ils ont des bunkers et des armes cachés».
Après la prise du pouvoir en Irak du parti Baâs, en 1968, Tikrit avait été transformée en cité moderne abritant plusieurs bâtiments et palais présidentiels, le dernier et le plus important d’entre eux ayant été érigé en 1991. La ville, qui compte quelque 100.000 habitants, comprend plusieurs bases militaires, les meilleurs hôpitaux, écoles et infrastructures routières du pays, ainsi qu’une université. Avant la guerre, l’entrée de la ville était ornée par un gigantesque arc avec reconstitution du Dôme du rocher de l’Esplanade des mosquées de Jérusalem, le portrait de Saddam Husseïn, arme en main, et celui de Salah Eddin, épée brandie en l’air.
Salah Eddin, un Kurde natif de Tikrit, est considéré comme l’un des plus brillants stratèges militaires de l’Islam, réputation acquise pendant ses combats contre les Croisés et, surtout, à sa prise de Jérusalem en 1187.
Oujeh, la localité où Saddam Husseïn a vu le jour il y a 65 ans et dans laquelle a vécu son clan tribal abrite notamment le mausolée, richement décoré, où le père du Président irakien, Husseïn Al-Majid, est enterré.
Lisez nos e-Papers