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Soirée-spectacle : un grand événement pour la danse orientale

La danseuse orientale marocaine Hind Sardi a organisé un merveilleux dîner-spectacle de danse orientale qu'elle a animé personnellement avec une des plus grandes stars mondiales de cet art, Mayodi.

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Un spectacle de danse orientale dans un restaurant, cela fait partie des programmes ordinaires de loisirs en nos pays. Mais la soirée organisée récemment au Ryad des Délices, animée de danse orientale, fut extraordinaire et unique en son genre : un grand événement artistique et culturel. Un restaurant non commun, mais avantagé du cadre féerique d'un véritable ryad ancien à Casablanca ; un public choisi, appartenant pour sa majorité à un même club de sport, réuni sous l'initiative du professeur de danse orientale de ce club, puis des artistes, comédiens, cinéastes… Pour vedettes du spectacle : la très adulée danseuse Hind Sardi, professeur au Club en question et… une des plus grandes stars du monde de la danse orientale, venu spécialement de Paris, le danseur Mayodi.
Les tables furent disposées à la périphérie du patio afin de libérer un large centre pour la danse. Entre les shows, plusieurs membres de l'assistance se levaient de table pour danser à leur tour, dans une ambiance quasi-familiale, toujours sur de la musique orientale interprétée par l'orchestre accompagnateur des danseurs vedettes. C'est Hind qui ouvrit le bal, ravissante dans un costume oriental classique, acclamée par ses élèves. Sur une musique orchestrale, elle danse par d'amples déplacements extrêmement gracieux, ponctués d'élégantes ondulations verticales de buste mises en valeur par son corps élancé. Un mouvement particulier et assez rare qui semble bien la caractériser. Sa chorégraphie est riche de pas, de tours, supports des déhanchements mis en relief lors des arrêts dans l'espace. Elle charme le public par sa grâce, sa sérénité, les amplitudes qu'elle donne naturellement aux mouvements. Hind est une danseuse marocaine formée au Maroc, raffinée, qui, par son image, ses cours et ses initiatives événementielles, travaille à revaloriser la danse orientale en notre pays. On lui doit cette merveilleuse manifestation, que ses fans lui ont réclamé de renouveler. En intermède, le public prend la relève, des personnes qui aiment l'art, la musique et la danse, mélomanes qui éprouvent naturellement le besoin de mieux ressentir la musique en dansant. Comme le dit le danseur étoile Lahcen Zinoun, les Marocains sont normalement un peuple danseur. Et dans leur spontanéité, amateurs d'art.

Star sublime

Le très sympathique Rachid Fekkak, présentateur de la soirée, annonce le show de Mayodi. Grande émotion, attente joyeuse, bientôt attisées par la musique magistrale entamée. Mayodi tarde à apparaître. Se fait-il désirer ? Non, son pas d'entrée est réglé sur un moment musical précis et pas un autre ; c'est aussi le temps que le public se submerge de la musique avant d'être capturé par la magie qui va le transporter.
Le voici, fabuleux, dans son costume des Mille et une nuits, emplissant la scène de sa présence extraordinaire par ce pas de danse de prologue en marche aussi légère qu'impériale, faisant le tour de la scène, sa somptueuse cape en traîne, jusqu'à l'arrêt fatal où, d'un geste majestueux, il jette sa cape par terre ; découvrant les autres pièces du costume somptueux et très masculin, boléro et pantalon turque, un sourire radieux qui ne quittera plus son beau visage coiffé d'un chapeau de maharadjah. Il a la forme de corps masculin idéal et d'un vrai danseur, une large carrure par les épaules et la poitrine qui domine le rétrécissement latéral du reste du corps. La danse éblouissante commence, impressionnante de perfection et de beauté, avec une grâce et une sensualité masculines exceptionnelles. Mayodi est le danseur oriental unique au monde qui a donné une expression purement masculine et dans toute sa splendeur à la danse orientale classique. S'il existe de nombreux danseurs en Orient, ils dansent le baladi où d'autres variantes de la danse orientale, où alors ils dansent l'oriental classique en prenant un aspect féminin, aussi bien au niveau de la gestuelle que du costume. Quant à Mayodi, lorsqu'on le voit danser, on réalise que la danse orientale classique est faite autant pour la femme féminine que pour l'homme masculin. Comme le dit si bien Mayodi, « la sensualité a aussi sa version masculine ». En cela Mayodi est grand créateur et génie de la danse orientale. Il apporte à cet art une beauté inouïe par sa technique, sa grâce virile, son feeling. Sa chorégraphie et sa danse sont sublimes, et dans l'oriental académique il introduit parfois et savamment des pas slaves, flamenco ou africains, et même à certains moments avec une grande subtilité, des pas proprement masculins comme des sauts slaves. En fait il a de la danse orientale, outre la parfaite maîtrise et le don naturel, une grande connaissance culturelle. La danse orientale appartient à toutes les régions méditerranéennes et son histoire remonte à l'Antiquité, traversant les Indes jusqu'à la Grèce, en ayant gagné même le Pacifique, à Tahiti.
Mais la danse orientale qu'il préfère, c'est celle de Samia Gamal, Naïma Akif et Fifi Abdou, qui date la naissance du cinéma égyptien, celle dont le cabaret est la source et le vivier. Marocain, Mayodi a émigré en France à l'âge de quatre ans avec ses parents, et a fait sa carrière en Europe, en développant ses relations professionnelles avec les grands danseurs d'Egypte et de Turquie. Il vit et travaille à Paris où il a fondé une école prestigieuse de danse orientale.


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