Analyser ses contestations fait partie du projet d’Hassan Rachik. Mais, cette analyse sort manifestement de l’ordinaire et diffère des études antérieures d’autres chercheurs, des études que l’auteur a qualifiées de « superficielles ».
L’auteur superpose les récits de certains nationalistes qui ont participé aux contestations du dahir berbère. Des noms comme Maaninou, Qadiri, Abdelkrim Hajji, qui constitueront plus tard l’ossature du mouvement national, étayent par leurs mémoires l’essai de l’auteur. À travers ces multiples récits, le lecteur est entièrement immergé par les évènements de l’époque et arrive à plus ou moins reconstituer la naissance de l’idée de la nation au Maroc.
Dans sa recherche, notre auteur préfère rester « proche de la quotidienneté des gens concernés, en prenant en considération des actions et des lieux ordinaires négligés par les chercheurs et accueillis dans des récits anecdotiques, des mémoires et des témoignages. » Et choisit d’éclairer ses lecteurs sur les idées politiques et les activités culturelles des contestataires ainsi que sur les relations sociales qui les lient. Grâce à cette approche, le nationalisme n’est plus réduit à une série d’évènements, de dates et d’idées « définitivement collés et recollés à quelques protagonistes. »
Rachik répugne cependant à l’idée de marquer le début du nationalisme marocain par des dates précises. Il adopte cependant comme point de départ les contestations du dahir berbère, suivies de la mobilisation au niveau local, grâce notamment à certains lieux d’une grande symbolique comme les mosquées, les écoles, les plages, les clubs et les maisons privées…D’où a émergé le mouvement national. Et comme point de chute, il décrit « la phase la plus décisive dans la genèse du mouvement national qui consiste dans l’intégration des différents leaders et réseaux locaux dans les structures collectives nationales. »
L’auteur s’est spécialement intéressé à l’usage politique des symboles dans l’élaboration de l’identité marocaine. Raison pour laquelle l’analyse de quelques éléments comme les interdictions imposées au nom de la nation, le costume dit national, l’idée du Roi comme symbole de la nation et l’institution et la célébration de la Fête du Trône, fait partie intégrante de la présente étude. Il écrit : « Le nationalisme consiste à dépasser les anciennes catégories identitaires et les loyautés locales en créant une identité globale. » Une culture commune doit de ce fait réunir toute la société.
Un autre concept est également abordé dans l’essai de Rachik qui met l’accent sur les usages des identités tribales dans un contexte politique où l’allégeance doit se faire à la nation.
Tous les lecteurs peuvent apprécier le présent essai, quoi qu’il semble rébarbatif et destiné plutôt à un public d’initiés. L’auteur n’a pas hésité à expliquer, dans une section préliminaire, les différentes notions relatives au concept de la nation ainsi que quelques approches traitant des rapports entre l’identité collective, la culture et la politique. Il a notamment fait appel aux études d’éminents anthropologues pour étayer sa thèse sur le nationalisme. Des études qui éveillent la curiosité du lecteur et l’incitent à comparer l’évolution du nationalisme au Maroc à ce même processus dans d’autres pays.
Un essai édifiant qui nous permet de reconsidérer les actions du mouvement national marocain et de les voir sous un nouveau jour : celui d’actions qui ont joué un rôle central dans la genèse du nationalisme.
Symboliser la nation. Essai sur l’usage des identités collectives au Maroc. Hassan Rachik. Ed. Le Fennec. Mai 2003.
L’auteur superpose les récits de certains nationalistes qui ont participé aux contestations du dahir berbère. Des noms comme Maaninou, Qadiri, Abdelkrim Hajji, qui constitueront plus tard l’ossature du mouvement national, étayent par leurs mémoires l’essai de l’auteur. À travers ces multiples récits, le lecteur est entièrement immergé par les évènements de l’époque et arrive à plus ou moins reconstituer la naissance de l’idée de la nation au Maroc.
Dans sa recherche, notre auteur préfère rester « proche de la quotidienneté des gens concernés, en prenant en considération des actions et des lieux ordinaires négligés par les chercheurs et accueillis dans des récits anecdotiques, des mémoires et des témoignages. » Et choisit d’éclairer ses lecteurs sur les idées politiques et les activités culturelles des contestataires ainsi que sur les relations sociales qui les lient. Grâce à cette approche, le nationalisme n’est plus réduit à une série d’évènements, de dates et d’idées « définitivement collés et recollés à quelques protagonistes. »
Rachik répugne cependant à l’idée de marquer le début du nationalisme marocain par des dates précises. Il adopte cependant comme point de départ les contestations du dahir berbère, suivies de la mobilisation au niveau local, grâce notamment à certains lieux d’une grande symbolique comme les mosquées, les écoles, les plages, les clubs et les maisons privées…D’où a émergé le mouvement national. Et comme point de chute, il décrit « la phase la plus décisive dans la genèse du mouvement national qui consiste dans l’intégration des différents leaders et réseaux locaux dans les structures collectives nationales. »
L’auteur s’est spécialement intéressé à l’usage politique des symboles dans l’élaboration de l’identité marocaine. Raison pour laquelle l’analyse de quelques éléments comme les interdictions imposées au nom de la nation, le costume dit national, l’idée du Roi comme symbole de la nation et l’institution et la célébration de la Fête du Trône, fait partie intégrante de la présente étude. Il écrit : « Le nationalisme consiste à dépasser les anciennes catégories identitaires et les loyautés locales en créant une identité globale. » Une culture commune doit de ce fait réunir toute la société.
Un autre concept est également abordé dans l’essai de Rachik qui met l’accent sur les usages des identités tribales dans un contexte politique où l’allégeance doit se faire à la nation.
Tous les lecteurs peuvent apprécier le présent essai, quoi qu’il semble rébarbatif et destiné plutôt à un public d’initiés. L’auteur n’a pas hésité à expliquer, dans une section préliminaire, les différentes notions relatives au concept de la nation ainsi que quelques approches traitant des rapports entre l’identité collective, la culture et la politique. Il a notamment fait appel aux études d’éminents anthropologues pour étayer sa thèse sur le nationalisme. Des études qui éveillent la curiosité du lecteur et l’incitent à comparer l’évolution du nationalisme au Maroc à ce même processus dans d’autres pays.
Un essai édifiant qui nous permet de reconsidérer les actions du mouvement national marocain et de les voir sous un nouveau jour : celui d’actions qui ont joué un rôle central dans la genèse du nationalisme.
Symboliser la nation. Essai sur l’usage des identités collectives au Maroc. Hassan Rachik. Ed. Le Fennec. Mai 2003.
