“Il n’y a qu’un seul moyen de tuer les monstres, les accepter». Cette phrase de l’écrivain Julio Cortazar, affichée avant les premières images de Dédales, pourrait servir de rampe de lancement à un grand nombre de films fantastiques. De Freddy à n’importe quelle histoire de spectre, les monstres paraissent ne chercher, finalement, qu’un peu de reconnaissance de la part des hommes. Mais quand ce sont les hommes qui deviennent des tueurs, comment exorciser le monstre qui sommeille en eux ? Par la psychanalyse (parfois).
C’est donc un psychiatre, le Docteur Brennac (Lambert Wilson), qui présente le dossier. Il a trois mois pour rendre un diagnostique concernant Claude (Sylvie Testud, excellente) avant qu’elle ne soit condamnée à perpétuité pour le meurtre de quatorze femmes et treize hommes. Claude est atteinte d’une forme étrange de schizophrénie dite de «personnalités multiples». C’est-à-dire qu’elle héberge plusieurs personnalités différentes. «Des personnes» martèle t-elle, en avouant elle-même ne pas les connaître toutes. Le Docteur Brennac en a déjà dénombré quatre : Thésée, Ariane, Dédale et Minotaure. Le défi thérapeutique étant : laquelle a tué ? Pour démasquer le coupable, il faut plonger, avec Claude, dans les méandres de son cerveau. Le Docteur Brennac n’est pas le seul à tenter l’aventure. Un profiler (Frédéric Diefenthal) travaillant pour la police était déjà sur le coup avant lui.
Sorte de Cluedo intracrânien (jeu de société où il faut trouver qui est a tué parmi tous ceux réunis autour de la table), Dédales jouit d’un scénario ambitieux tout en énigmes et en suppositions. Thriller psychologique, il suit deux chemins parallèles, l’enquête policière et la psychanalyse.
La première relève plutôt d’un épisode de X-files : l’obscur profiler accablé par les moqueries des inspecteurs et ses propres visions (qu’il peint rageusement sur de grandes toiles) avance péniblement sur la piste du tueur, dans des décors sombres, pluvieux ou hallucinatoires.
La seconde, plus froide et plus clinique, génère curieusement bien plus de suspens en cumulant les duels et les confrontations : patiente et psychiatre, psychiatre et psychiatre, quel esprit aura le dessus ? Quelles déductions seront les plus probantes ?
La mise en scène, un peu bas de gamme, et ses lourdeurs symboliques (le mythe du Minotaure, l’utilité de la conscience, l’identité profonde, les traumatismes infantiles) empèsent un déroulé au demeurant bien servi par ses acteurs, jusqu’aux seconds rôles. Jouant un jeune garçon puis une jeune femme ou un fou dangereux dans les secondes qui suivent, Sylvie Testud trouve avec Dédales l’occasion de déployer l’étendue de ses talents. A la sortie du film, elle disait avoir souffert avec le personnage de Claude. Ce qui se comprend d’autant mieux lors du stupéfiant sursaut final. Le Docteur Brennac avait annoncé : «La rencontre avec cette patiente a bouleversé ma vie». On n’imaginait pas à quel point.
Dédales, film français, belge (2002) de René Manzor avec Sylvie Testud, Lambert Wilson, Frédéric Diefenthal, Michel Duchaussoy, Edouard Montoute.
C’est donc un psychiatre, le Docteur Brennac (Lambert Wilson), qui présente le dossier. Il a trois mois pour rendre un diagnostique concernant Claude (Sylvie Testud, excellente) avant qu’elle ne soit condamnée à perpétuité pour le meurtre de quatorze femmes et treize hommes. Claude est atteinte d’une forme étrange de schizophrénie dite de «personnalités multiples». C’est-à-dire qu’elle héberge plusieurs personnalités différentes. «Des personnes» martèle t-elle, en avouant elle-même ne pas les connaître toutes. Le Docteur Brennac en a déjà dénombré quatre : Thésée, Ariane, Dédale et Minotaure. Le défi thérapeutique étant : laquelle a tué ? Pour démasquer le coupable, il faut plonger, avec Claude, dans les méandres de son cerveau. Le Docteur Brennac n’est pas le seul à tenter l’aventure. Un profiler (Frédéric Diefenthal) travaillant pour la police était déjà sur le coup avant lui.
Sorte de Cluedo intracrânien (jeu de société où il faut trouver qui est a tué parmi tous ceux réunis autour de la table), Dédales jouit d’un scénario ambitieux tout en énigmes et en suppositions. Thriller psychologique, il suit deux chemins parallèles, l’enquête policière et la psychanalyse.
La première relève plutôt d’un épisode de X-files : l’obscur profiler accablé par les moqueries des inspecteurs et ses propres visions (qu’il peint rageusement sur de grandes toiles) avance péniblement sur la piste du tueur, dans des décors sombres, pluvieux ou hallucinatoires.
La seconde, plus froide et plus clinique, génère curieusement bien plus de suspens en cumulant les duels et les confrontations : patiente et psychiatre, psychiatre et psychiatre, quel esprit aura le dessus ? Quelles déductions seront les plus probantes ?
La mise en scène, un peu bas de gamme, et ses lourdeurs symboliques (le mythe du Minotaure, l’utilité de la conscience, l’identité profonde, les traumatismes infantiles) empèsent un déroulé au demeurant bien servi par ses acteurs, jusqu’aux seconds rôles. Jouant un jeune garçon puis une jeune femme ou un fou dangereux dans les secondes qui suivent, Sylvie Testud trouve avec Dédales l’occasion de déployer l’étendue de ses talents. A la sortie du film, elle disait avoir souffert avec le personnage de Claude. Ce qui se comprend d’autant mieux lors du stupéfiant sursaut final. Le Docteur Brennac avait annoncé : «La rencontre avec cette patiente a bouleversé ma vie». On n’imaginait pas à quel point.
Dédales, film français, belge (2002) de René Manzor avec Sylvie Testud, Lambert Wilson, Frédéric Diefenthal, Michel Duchaussoy, Edouard Montoute.
