Menu
Search
Samedi 27 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 27 Décembre 2025
Menu
Search

Tony Blair veut reprendre langue avec Vladimir Poutine

Le Premier ministre britannique, Tony Blair, est attendu aujourd’hui à Moscou où il doit rétablir avec le Président russe, Vladimir Poutine, des relations fortement tendues par la guerre en Irak et tenter d'obtenir l'accord de la Russie pour lever l

No Image
Ce sera la première rencontre entre les deux hommes depuis le début de l'intervention en Irak le 20 mars dernier. M. Blair avait décliné l'invitation à Saint-Pétersbourg où M. Poutine avait retrouvé les 11 et 12 avril le Président français Jacques Chirac et le Chancelier allemand Gerhard Schroeder, tous deux opposés comme lui à la guerre.
M. Poutine avait reçu M. Blair à Moscou les 10 et 11 octobre dernier. La rencontre des deux responsables, qui entretiennent de bons rapports personnels et se téléphonent souvent, n'avait pas permis au Premier ministre britannique de gagner son hôte à l'idée d'une intervention en Irak.
Aujourd’hui, M. Blair arrive à Moscou alors que Londres semble atténuer son opposition au retour en Irak des inspecteurs en désarmement de l'ONU conduits par Hans Blix.
De son côté, la Russie maintient que les sanctions ne sauraient être levées avant que les inspecteurs ne puissent retourner en Irak et vérifier que ce pays n'abrite pas d'armes de destruction massive.
La présence hypothétique de telles armes avait été invoquée par Washington pour justifier son opération militaire, mais aucune preuve décisive n'a été apportée après l'occupation de l'Irak par la coalition anglo-américaine.
Par ailleurs, l'opposition de Moscou à la suppression des limites aux échanges avec Baghdad pourrait se trouver affaiblie par l'initiative surprise de la France qui s'est prononcée pour leur suspension immédiate.
Les Etats-Unis s'opposent fermement au retour des inspecteurs onusiens à Baghdad.
L'ambassadeur américain à l'ONU, John Negroponte, a déclaré au début de la semaine dernière que Washington et Londres avaient «pris la responsabilité du désarmement de l'Irak» et avaient l'intention de la garder «dans un avenir prévisible».
Cependant, la Grande-Bretagne a assoupli sa position depuis. Jeudi, le secrétaire britannique à la Défense, Geoff Hoon, estimait qu'il «se pourrait bien que ce soient les Nations unies» qui soient chargées de poursuivre les inspections. Vendredi, le chef de la diplomatie, Jack Straw, disait plus nettement que les inspecteurs devraient reprendre leur travail.

Contrats pétroliers

Même si Washington a adopté une attitude beaucoup plus conciliante à l'égard de Moscou que vis-à-vis de Paris, plusieurs responsables américains, dont notamment l'influent conseiller du ministère de la Défense, Richard Perle, ont averti que la Russie pourrait perdre les contrats pétroliers signés avec le régime de Saddam Hussein.
Pour certains observateurs à Moscou, M. Poutine pourrait utiliser le poids de son pays au Conseil de sécurité dans l'affaire de la levée des sanctions pour obtenir des assurances sur le remboursement des dettes irakiennes et les futurs contrats pétroliers.
Il pourrait aussi mettre à profit sa rencontre avec M. Blair pour l'encourager à renforcer le rôle de l'ONU dans la reconstruction de l'Irak.
Londres diverge sur ce point avec Washington.
Au Sommet anglo-américain à Belfast, début avril, les deux pays étaient tombés d'accord pour estimer que ce rôle devait être «vital», une concession apparente du Président George W. Bush, qui préférerait éloigner l'organisation internationale.
Lisez nos e-Papers