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Le thème central de l’œuvre de Marek Halter s’articule autour du destin du peuple juif. Avec son talent de conteur, il fait revivre des personnages mythiques. «Je parle beaucoup d’histoires anciennes, mais en même temps j’introduis toujours des événements contemporains, pour faire comprendre au lecteur que même ce qui a pu arriver à nos ancêtres nous concerne, car l’Homme est universel : il était et sera toujours travaillé par les mêmes pulsions, les mêmes passions», expliquait-il dans une interview.
Son dernier ouvrage, qui clôt une série consacrée à La Bible au féminin, n’échappe pas à cette règle puisque en se déroulant en 397 avant Jésus-Christ, il évoque un sujet d’actualité : l’extrémisme religieux, le fanatisme et toutes les dérives commises au nom de la foi. Lilah, la jeune femme qui a abandonné une vie opulente et a sacrifié l’amour d’Antinoès, le beau guerrier perse, pour suivre son frère à Jérusalem, ne pouvait se résoudre à vivre tranquillement dans une maison construite en dur alors que des femmes et des enfants étaient jetés en pâture à la faim, aux animaux sauvages et à des hommes sans foi et sans loi qui les violent, les éventrent ou les kidnappent pour assouvir leurs bas instincts.
Lilah était pourtant celle qui a mis tout en œuvre pour décider son frère bien-aimé, son complice de toujours, à quitter Suse, la capitale de l’Empire perse, pour conduire le peuple juif en exil vers la Terre promise et reconstruire le Temple pour que son peuple puisse vivre à l’ombre des Lois de Yhwh. Et même lorsque Ezra s’oppose farouchement à son mariage avec l’homme qu’elle aime, Lilah continue à croire en la destinée de son frère et à mettre tout en œuvre pour qu’elle puisse se réaliser.
Commence alors pour la jeune femme et tous les Juifs qui ont décidé de suivre Ezra un très long cheminement pour retourner à Jérusalem. Les maladies,
la mort, la faim et le désespoir n’eurent pas raison de la détermination de ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont décidé de rendre vivantes les lois de Moïse. «Des lois qui défendent la plus belle idée de la justice et donnent un sens aux destinées humaines».
Et tout au long d’une longue route semée d’embûches, Lilah était toujours prête à donner ses conseils, à réconforter son frère, à lui insuffler sa force et son courage. Le temple est reconstruit, purifié. La vie pouvait s’écouler tranquillement dans la vie sainte. Mais les dévots, nombreux, ne l’entendaient pas de cette oreille. Les paroles de Yhwh devaient être appliquées à la lettre, aucune dérogation n’était possible. Aveuglé par sa foi, Ezra ordonne la répudiation des femmes étrangères jugées impures. Leurs enfants sont également bannis.
Lilah assiste à l’incroyable spectacle de la dilapidation de ceux qui faisaient partie des leurs quelques jours plus tôt quand ils avaient voulu revenir dans l’enceinte protectrice des murs. «Moi, je ne peux pas être avec ceux qui jettent des pierres sur des femmes et des enfants. C’est au-dessus de mes forces. Au-dessus de mon amour pour Ezra. Au-dessus de mon amour pour Dieu» ,s’insurge la jeune femme avant de rejoindre toutes celles qui ont été jetées en dehors des murs de Jérusalem car jugées par les dévots comme impures, ayant enfanté des enfants impurs. Cette intransigeance religieuse était inacceptable pour Lilah qui décide de couper tous les liens, de quitter la seule personne qui lui reste au monde pour rejoindre les femmes chassées et les aider à organiser leur survie.
«Lilah» est une belle histoire, d’amour, de sacrifice, de sens du devoir, mais aussi et surtout la traduction d’une triste réalité. Ce sont souvent les femmes qui paient, les premières, un lourd tribut à la dignité, à la justice, au respect de soi et des autres.
Victimes à travers les siècles du fanatisme et de l’exclusion, elles démontrent qu’elles ont en elles une force inouïe pour dire non et se révolter. Pour que l’humanité ne souffre plus de ses dissensions et de sa foi aveugle.
Lilah de Marek Halter, 245 pages, Editions Robert Laffont
Son dernier ouvrage, qui clôt une série consacrée à La Bible au féminin, n’échappe pas à cette règle puisque en se déroulant en 397 avant Jésus-Christ, il évoque un sujet d’actualité : l’extrémisme religieux, le fanatisme et toutes les dérives commises au nom de la foi. Lilah, la jeune femme qui a abandonné une vie opulente et a sacrifié l’amour d’Antinoès, le beau guerrier perse, pour suivre son frère à Jérusalem, ne pouvait se résoudre à vivre tranquillement dans une maison construite en dur alors que des femmes et des enfants étaient jetés en pâture à la faim, aux animaux sauvages et à des hommes sans foi et sans loi qui les violent, les éventrent ou les kidnappent pour assouvir leurs bas instincts.
Lilah était pourtant celle qui a mis tout en œuvre pour décider son frère bien-aimé, son complice de toujours, à quitter Suse, la capitale de l’Empire perse, pour conduire le peuple juif en exil vers la Terre promise et reconstruire le Temple pour que son peuple puisse vivre à l’ombre des Lois de Yhwh. Et même lorsque Ezra s’oppose farouchement à son mariage avec l’homme qu’elle aime, Lilah continue à croire en la destinée de son frère et à mettre tout en œuvre pour qu’elle puisse se réaliser.
Commence alors pour la jeune femme et tous les Juifs qui ont décidé de suivre Ezra un très long cheminement pour retourner à Jérusalem. Les maladies,
la mort, la faim et le désespoir n’eurent pas raison de la détermination de ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont décidé de rendre vivantes les lois de Moïse. «Des lois qui défendent la plus belle idée de la justice et donnent un sens aux destinées humaines».
Et tout au long d’une longue route semée d’embûches, Lilah était toujours prête à donner ses conseils, à réconforter son frère, à lui insuffler sa force et son courage. Le temple est reconstruit, purifié. La vie pouvait s’écouler tranquillement dans la vie sainte. Mais les dévots, nombreux, ne l’entendaient pas de cette oreille. Les paroles de Yhwh devaient être appliquées à la lettre, aucune dérogation n’était possible. Aveuglé par sa foi, Ezra ordonne la répudiation des femmes étrangères jugées impures. Leurs enfants sont également bannis.
Lilah assiste à l’incroyable spectacle de la dilapidation de ceux qui faisaient partie des leurs quelques jours plus tôt quand ils avaient voulu revenir dans l’enceinte protectrice des murs. «Moi, je ne peux pas être avec ceux qui jettent des pierres sur des femmes et des enfants. C’est au-dessus de mes forces. Au-dessus de mon amour pour Ezra. Au-dessus de mon amour pour Dieu» ,s’insurge la jeune femme avant de rejoindre toutes celles qui ont été jetées en dehors des murs de Jérusalem car jugées par les dévots comme impures, ayant enfanté des enfants impurs. Cette intransigeance religieuse était inacceptable pour Lilah qui décide de couper tous les liens, de quitter la seule personne qui lui reste au monde pour rejoindre les femmes chassées et les aider à organiser leur survie.
«Lilah» est une belle histoire, d’amour, de sacrifice, de sens du devoir, mais aussi et surtout la traduction d’une triste réalité. Ce sont souvent les femmes qui paient, les premières, un lourd tribut à la dignité, à la justice, au respect de soi et des autres.
Victimes à travers les siècles du fanatisme et de l’exclusion, elles démontrent qu’elles ont en elles une force inouïe pour dire non et se révolter. Pour que l’humanité ne souffre plus de ses dissensions et de sa foi aveugle.
Lilah de Marek Halter, 245 pages, Editions Robert Laffont
