"Pharaon", ce fascinant "roi divin aux multiples apparences", règne en majesté à l'Institut du monde arabe (IMA), à Paris, qui lui consacre une superbe exposition, inaugurée mercredi par les présidents français et égyptien Jacques Chirac et Hosni Moubarak.
Les 200 pièces magnifiques, provenant essentiellement du Musée égyptien du Caire et du Louvre, réussissent à évoquer le Pharaon dans tous ses états, du plus divin au plus humain.
Le plus divin, c'est par exemple la statue colossale de Toutânkhamon, jeune roi disparu prématurément mais devenu célèbre avec la découverte de sa fabuleuse tombe en 1922, qui accueille le visiteur du haut de ses trois mètres. Le plus humain, ce sont ces caricatures humoristiques de Pharaon exécutées par les artisans de Deir-el-Médineh, village proche de la Vallée des Rois, sur des ostraca (éclats de poterie) qui servaient de brouillons aux dessinateurs.
Le parcours de l'exposition, qui couvre 3.500 ans d'institution pharaonique, se déroule en six sections, évoquant le monarque, l'intercesseur entre les hommes et les dieux, le guerrier invincible, le garant de la prospérité de l'Egypte, sa vie à la cour et sa mort.
En introduction, une galerie de portraits sculptés nous entraîne dans un monde qui émerge à l'époque prédynastique (3800-3500 av. J.C) représentée par la célèbre statuette en schiste de l'"Homme barbu portant la couronne de Haute-Egypte".
De l'Ancien empire (2700-2200 av. J.C), on retient surtout une petite statue en albâtre de Khéphren trônant en majesté, dans une attitude qui personnifie l'assurance inébranlable du souverain d'origine divine.
Mais c'est le Nouvel empire (1550-1069 av. J.C.) qui est le plus représenté avec sa cohorte de Toutmosis, d'Aménophis et de Ramsès, prestigieux pharaons de la région de Thèbes (actuelles Louxor et Karnak).
De la "ville aux mille portes" chantée par Hérodote, nous parviennent ces images de rois fabuleux, parfois représentés sous l'aspect d'un sphinx, d'un taureau ou d'un faucon, le front orné du cobra uraeus, symbole de la force destructrice des ennemis et de la puissance protectrice des souverains.
Sceptres en bois, ou flagellum en faïence bleue, couronne ou coiffure némès en métal cuivreux, précieux pendentif pectoral de Ramsès II, tout évoquerait la splendeur des pharaons, n'étaient les objets usuels de leur vie d'hommes.
Aux colliers d'or succèdent les cuillers à fards et miroirs des reines, les coffrets, ou lampadaires en forme de papyrus, le sarcophage de la chatte du prince Thoutmès, ou plus prosaïquement un siège de latrine en calcaire.
Comme quoi le pharaon n'était pas seulement ce personnage mythique, installé sur terre pour repousser le mal et le chaos, celui dont on s'approchait "en flairant la terre" et en "se traînant au sol", comme l'explique Christiane Ziegler, commissaire de l'exposition, conservatrice générale chargée des Antiquités égyptiennes au Louvre.
L'exposition présente également le trésor des tombes de Psousennès Ier et Chéchonq II, découvertes inviolées à Tanis (nord de l'Egypte) par l'égyptologue Pierre Montet entre 1939 et 1946. On y voit le masque funéraire en or de Psousennès, le collier pectoral en forme de pylône de Chéchonq, et aussi des vases canopes en albâtre, des plaques d'éviscération, et d'innombrables bijoux en or, lapis-lazuli, cornaline...
(Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed-V, Paris 5e. Exposition Pharaon du 15 octobre au 10 avril 2005, du mardi au vendredi de 10h à 18h. Week-ends et jours fériés de 10h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h30. Catalogue édité par IMA-Flammarion, 316 pages, 45 EUR).
Les 200 pièces magnifiques, provenant essentiellement du Musée égyptien du Caire et du Louvre, réussissent à évoquer le Pharaon dans tous ses états, du plus divin au plus humain.
Le plus divin, c'est par exemple la statue colossale de Toutânkhamon, jeune roi disparu prématurément mais devenu célèbre avec la découverte de sa fabuleuse tombe en 1922, qui accueille le visiteur du haut de ses trois mètres. Le plus humain, ce sont ces caricatures humoristiques de Pharaon exécutées par les artisans de Deir-el-Médineh, village proche de la Vallée des Rois, sur des ostraca (éclats de poterie) qui servaient de brouillons aux dessinateurs.
Le parcours de l'exposition, qui couvre 3.500 ans d'institution pharaonique, se déroule en six sections, évoquant le monarque, l'intercesseur entre les hommes et les dieux, le guerrier invincible, le garant de la prospérité de l'Egypte, sa vie à la cour et sa mort.
En introduction, une galerie de portraits sculptés nous entraîne dans un monde qui émerge à l'époque prédynastique (3800-3500 av. J.C) représentée par la célèbre statuette en schiste de l'"Homme barbu portant la couronne de Haute-Egypte".
De l'Ancien empire (2700-2200 av. J.C), on retient surtout une petite statue en albâtre de Khéphren trônant en majesté, dans une attitude qui personnifie l'assurance inébranlable du souverain d'origine divine.
Mais c'est le Nouvel empire (1550-1069 av. J.C.) qui est le plus représenté avec sa cohorte de Toutmosis, d'Aménophis et de Ramsès, prestigieux pharaons de la région de Thèbes (actuelles Louxor et Karnak).
De la "ville aux mille portes" chantée par Hérodote, nous parviennent ces images de rois fabuleux, parfois représentés sous l'aspect d'un sphinx, d'un taureau ou d'un faucon, le front orné du cobra uraeus, symbole de la force destructrice des ennemis et de la puissance protectrice des souverains.
Sceptres en bois, ou flagellum en faïence bleue, couronne ou coiffure némès en métal cuivreux, précieux pendentif pectoral de Ramsès II, tout évoquerait la splendeur des pharaons, n'étaient les objets usuels de leur vie d'hommes.
Aux colliers d'or succèdent les cuillers à fards et miroirs des reines, les coffrets, ou lampadaires en forme de papyrus, le sarcophage de la chatte du prince Thoutmès, ou plus prosaïquement un siège de latrine en calcaire.
Comme quoi le pharaon n'était pas seulement ce personnage mythique, installé sur terre pour repousser le mal et le chaos, celui dont on s'approchait "en flairant la terre" et en "se traînant au sol", comme l'explique Christiane Ziegler, commissaire de l'exposition, conservatrice générale chargée des Antiquités égyptiennes au Louvre.
L'exposition présente également le trésor des tombes de Psousennès Ier et Chéchonq II, découvertes inviolées à Tanis (nord de l'Egypte) par l'égyptologue Pierre Montet entre 1939 et 1946. On y voit le masque funéraire en or de Psousennès, le collier pectoral en forme de pylône de Chéchonq, et aussi des vases canopes en albâtre, des plaques d'éviscération, et d'innombrables bijoux en or, lapis-lazuli, cornaline...
(Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed-V, Paris 5e. Exposition Pharaon du 15 octobre au 10 avril 2005, du mardi au vendredi de 10h à 18h. Week-ends et jours fériés de 10h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h30. Catalogue édité par IMA-Flammarion, 316 pages, 45 EUR).
