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42 tués dans des affrontements entre armée et partisans d'un prédicateur

Une quarantaine de personnes ont été tuées et 80 autres blessées au cours des dernières 24 heures dans de violents affrontements ayant opposé l'armée yéménite à des partisans d'un prédicateur extrémiste dans le nord-ouest du pays, ont indiqué jeudi des so

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L'armée mène une offensive depuis la nuit de mardi à Maran, région montagneuse de la province de Saada, où sont retranchés le prédicateur cheikh Hussein Badr Eddine Al-Houti et plusieurs milliers de ses partisans, ont indiqué ces sources. Les affrontements ont fait quelque 42 tués et 80 blessées des deux côtés, a-t-on ajouté de mêmes sources. Une source médicale de la région a pour sa part déclaré à l'AFP que parmi les morts et blessés figuraient de «nombreux» soldats.

D'autre part, environ 30 partisans du cheikh Houti se sont rendus jeudi à l'armée, alors que 20 autres l'avaient déjà fait la veille devant l'avancée de l'armée, selon une source militaire qui n'a pas souhaité être identifiée. Des témoins ont pour leur part indiqué à l'AFP que les forces de l'armée avaient avancé dans la région et se trouvaient non loin du lieu où sont retranchés le prédicateur et ses partisans dans la montagne Hikmi, la plus haute de la région.

L'armée a utilisé des chars, des véhicules blindés et des canons tandis que les rebelles avaient recours à des snipers et utilisaient des mitrailleuses et des roquettes de type RPG, ont-ils également précisé. Selon les sources militaires, la rébellion pourrait prendre fin très prochainement du fait de l'importante avancée des troupes dans le fief du cheikh Houti. L'offensive de l'armée intervient après l'échec d'une nouvelle médiation pour obtenir la reddition du prédicateur. Ordonnée par le président Ali Abdallah Saleh, cette médiation avait été menée le 27 juillet par des dirigeants de partis de l'opposition, des dignitaires religieux et tribaux ainsi que des ministres.

Une précédente médiation, effectuée le 28 juin par des députés, dont l'un des frères du cheikh Houti, avait échoué en raison du refus de se rendre du prédicateur. L'un des députés impliqués dans cette tentative de médiation a accusé des éléments de l'armée d'avoir miné les efforts pour régler la crise de façon pacifique. Les accrochages entre l'armée et les partisans du cheikh Houti, quelque 3.000 hommes armés, ont fait environ 340 tués depuis le 18 juin, date du début des combats entre les deux parties. La tête de cheikh Houti a été mise à prix par les autorités pour 10 millions de riyals (55.000 dollars).

Député de 1993 à 1997, il est le fils d'une grande figure de la secte zaïdite (chiite modérée), majoritaire dans le nord du Yémen mais minoritaire dans ce pays à majorité sunnite. Ce chef zaïdite est à la tête d'un groupe chiite extrémiste, «Les jeunes croyants», créé en 1997, après une scission du mouvement d'opposition islamiste Al-Haq. Lors des prières hebdomadaires du vendredi, ses partisans lancent des slogans tels que: «Mort à l'Amérique, mort à Israël», ou encore «Maudits soient les juifs et victoire pour l'islam» et appellent au «boycottage des produits américains».

Les autorités accusent le cheikh Houti, qui s'est autoproclamé émir, c'est-à-dire prince des croyants, de vouloir provoquer «une sédition confessionnelle, nuisible à l'unité nationale et à la paix sociale». Mais le prédicateur a rejeté ces accusations et affirmé que son anti-américanisme était la raison de son conflit avec Sanaa, dans un récent entretien accordé à l'AFP au téléphone depuis son fief à Maran.
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