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Adhésion de la Turquie à l’Union européenne : Chirac estime que beaucoup reste à faire

Le parcours menant à l’entrée à l’Union européenne est encore long devant la Turquie. Le Président français, Jacques Chirac, a estimé ,hier lors d’une conférence de presse, que les conditions ne sont pas encore réunies pour l’adhés

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Pour M. Chirac, ce pays a toujours été associé à la civilisation européenne et il est un important membre loyal de l’Alliance atlantique. A travers ces propos, il apparaît de manière évidente qu’il se démarque du camp de ceux qui considèrent l’UE comme un club chrétien. D’ailleurs, il a mis en exergue dans ses déclarations le fait que la Turquie a adopté la laïcité depuis 1924, ce qui en fait un pays susceptible de partager les objectifs et les valeurs de l’Europe.

Quant à un éventuel rejet, à terme, de la candidature d’Ankara pour des raisons d’ordre ethniques et religieux, il l’a considérée comme faisant le jeu de tous ceux qui sont pour le choc et le conflit des civilisations. Il a, en outre, mis en exergue les importants efforts consentis par ce pays pour s’adapter aux critères de l’UE tout en signalant que l’adoption de textes n’est pas suffisante et qu’il faut surtout qu’ils soient bien appliqués sur le terrain. Chose qui demande encore de faire des progrès.

En cas d’aboutissement des négociations avec Ankara selon le rapport de le Commission européenne à l’automne 2004, le Président Chirac a affirmé qu’il faudra approuver un nouveau traité d’adhésion et que chaque Etat de l’UE doit ratifier le traité d’adhésion de la Turquie et ce sera aux peuples de l’Europe d’accepter ou non de voir ce pays devenir membre.

En ce qui concerne le génocide arménien dont certains pays considèrent la reconnaissance par Ankara comme un préalable à l’adhésion d’Ankara, M. Chirac a estimé que cette question est un problème bilatéral qui concerne la Turquie et l’Arménie tout en déclarant qu’il observe avec satisfaction qu’il y a dans ce domaine une évolution positive dont il se réjouit.

Les propos de M. Chirac sur la Turquie ont été accueillis avec satisfaction de la part d’Ankara. Selon une diplomatique turque, les déclarations du Président français sont équilibrées et assez positives et vont dans le sens de l’adhésion quoique elles ne comportent rien de nouveau. Le gouvernement turc fait la différence entre l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE et l’adhésion. La Turquie a décroché le statut officiel de candidat à l’UE au sommet de Helsinki en 1999. Les dirigeants européens vont décider, en décembre, sur la base du rapport de la Commission européenne d’entamer ou non les négociations d’adhésion avec Ankara.

La Commission européenne a assuré, pour sa part, qu’elle ne se laisserait pas influencer par les Etats de l’UE quant à l’élaboration de son rapport sur la question en l’automne 2004. Le porte-parole de Bruxelles , Reijo Kemppinen, a déclaré suite au propos du Président Chirac que la Commission va adopter le rapport avant la fin du mandat Prodi sans être influencée par les différentes déclarations politiques et que le jugement sera basé sur les faits notamment les progrès réalisés effectués par la Turquie afin de remplir les conditions d’adhésion.

Pour la question de la Constitution européenne, M. Chirac a juger prématuré de trancher entre référendum et procédure parlementaire pour sa ratification tout en mettant l’accent sur la nécessité de procéder par étapes en vue de la conclusion des négociations pour adopter le texte qui sera soumis au vote.
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