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Ahmed Lahlimi s'exprime sur la planification, la régionalisation et l'USFP: «Je suis un homme libre, donc un homme suspect !»

Le haut commissaire au plan explique sa vision de la planification stratégique qui doit être nécessairement fondée sur une nécessaire politique d'évaluation. Et si pour Ahmed Lahlimi, le plan national exprime la souveraineté du pays, des plans régionaux

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Le Matin : La journée de la statistique a été célébrée récemment. Une occasion de vous demander où en est la préparation du plan d'autant que des voix s'élèvent pour dire que le plan a pris du retard et qu'il aurait dû être effectif dès 2005 ?
Ahmed Lahlimi :
Le dernier plan s'achève en 2004. Il aurait fallu d'abord en faire une évaluation. Comme prévu dans les textes, elle devait se faire tous les ans. Chaque année, il y avait une sorte de rapport qui était plus un bilan des réalisations du plan. En fait, ces bilans n'étaient pas adaptés à la nature du plan qui était en exécution depuis 2000.

Par ailleurs, ces rapports d'exécution du plan n'ont pas été fait durant les trois dernières années, c'est à dire 2002, 2003 et 2004. Et pour cause.
Le plan tel qu'il a été élaboré était parti d'un modèle macro-économique fixant des objectifs macro-économiques, très volontaristes et les a appuyé par la somme et l'addition d'un certain nombre de projets sectoriels, collectés auprès des différents ministères. Or, ces projets n'étaient ni étudiés ni planifiés par des cellules de planification à l'échelle de chaque secteur.

Ce qui nous avait donné un plan aux objectifs macro-économiques avec des prévisions de réalisations sectorielles qui n'étaient pas étudiées ni évaluées.
Il fallait commencer par procéder à une évaluation du plan dans son ensemble. Quand nous avons commencé à le faire, nous avons pu découvrir les avancées mais aussi les contre-performances de la gestion économique, sociale et culturelle du pays. Nous avons pu également évaluer le modèle de planification qui a été suivi et qui de toute évidence n'est plus adapté à un pays s'insérant dans un contexte de plus en plus mondialisé et soumis à de nombreux aléas. Il fallait donc réévaluer la nature de la planification.

Vous êtes donc en train de dire que jusque-là on s'était trompé en matière de planification ?

Je dirais qu'on ne s'est pas trompés mais que nous avons suivi une méthodologie qui n'était plus celle pouvant être adaptée au contexte actuel et à venir du pays. Il fallait donc réévaluer tout cela. Il a fallu attendre que Sa Majesté ait décidé d'ériger le plan en un Haut commissariat pour que le travail d'évaluation et de réflexion sur la nature du plan et les perspectives d'évolution de son activité commencent.

Je voudrais aussi signaler qu'entre 2003 et 2004, le budget du plan a été diminué de 50%. Entre 2004 et 2005, le budget du plan a de nouveau diminué de 15%.

Est-ce que cela signifie que le ministre des finances estime que le Maroc n'a pas besoin d'un Haut commissariat au plan ?

On peut se poser la question d'autant plus qu'il y a eu une hémorragie de cadres pendant cette période. Personne ne les a retenus. La structure héritée de l'ancien plan est pléthorique, basée sur la multiplicité de services et de divisions parfois très réduits, probablement créés pour permettre aux gens d'être mieux payés plutôt que pour obéir à des besoins de l'activité.

Pour pouvoir faire un plan plus adapté au contexte international, à l'évolution interne du pays à tous les points de vue, social, économique, politique, etc, il était nécessaire de remettre à niveau l'appareil statistique et les approches méthodologiques avec ce qu'ils supposent comme modèles économétriques qui n'étaient pas disponibles et que nous sommes en train de mettre en place. Sans parler des principales source d'informations qui concernent la démographie du pays, les évolutions des indicateurs du développement humain, l'évolution institutionnelle.

Ce sont des sources d'informations fondamentales et elles sont toutes devenues plus ou moins obsolètes puisqu'elles se réfèrent au recensement de 1994 et qu'elles ont été menées sur la base d'un échantillon maître élaboré à partir de ce recensement. Comment donc mettre à niveau nos méthodologies, notre système d'informations statistiques ? Comment aussi remobiliser les cadres dont une bonne partie est d'une grande valeur pour les remettre à réfléchir sur cette nouvelle planification dont le pays a besoin.

Le Haut commissariat, la mauvaise conscience de la politique économique du gouvernement ?
Quand cette réflexion prendra-t-elle fin ? Quand cette nouvelle planification verra-t-elle le jour ?


Nous avons démarré trois grands axes d'action. D'abord un travail de réflexion sur la prospective. La question est de savoir comment sera le Maroc en 2030 compte-tenu de l'évolution des prospectives des différents continents auxquelles nous assistons. Chaque pays, chaque région est en train de se projeter dans l'avenir et de voir quels sont les défis, les atouts, mais aussi les faiblesses des uns et des autres. Nous ne devons pas rester comme un point dans les perspectives des autres mais essayer d'assimiler ces projections des différentes régions et nous y placer à partir d'un regard du Maroc dans ce monde. Nous avons commencé cette action par une série d'ateliers, inaugurés par un séminaire de sensibilisation aux grands défis .

Nous allons organiser des ateliers fondateurs. Le premier évoquera le Maroc de 2030 dans l'environnement international et nous allons examiner les différents secteurs fondamentaux comme l'industrie, l'énergie, l'agriculture, la pêche, le secteur bancaire, le tourisme , etc, et voir les faiblesses et les atouts de ces grands secteurs sur lesquels le Maroc compte.

Nous allons également examiner quels nouveaux secteurs prometteurs doivent faire l'objet d'efforts particuliers. A partir de cette réflexion, nous allons définir des scénarios : un scénario tendanciel, un scénario réaliste, un scénario volontariste, avec les implications de réformes, d'actions, d'objectifs à atteindre. C'est à partir de là que nous allons passer de cette prospective au deuxième aspect du travail que nous faisons et qui est une étude sur la planification stratégique. Quel type de planification à moyen terme faut-il faire ? Quels sont les techniques et la méthodologie de la planification qui n'est plus la somme de projets sectoriels mais d'objectifs à atteindre en matière économique, sectorielle, etc et comment intégrer cela dans un modèle cohérent ? Quant à notre troisième chantier, il réside dans l'examen du rôle de la région et la planification locale.

Nous allons d'ailleurs organiser des séminaires avec le ministère de l'intérieur et les régions pour pouvoir travailler sur les instruments de planification non seulement méthodologique mais aussi de formation à mettre en place.

Tout cela ne peut être fait que dans le cadre d'une approche rénovée de la planification et à condition que nous ayons les moyens d'évaluer. C'est justement l'objet de notre quatrième chantier. Comment évaluer périodiquement les performances des différents plans et leur exécution pour pouvoir indiquer à qui de droit si les programmes mis en œuvre par les partis au sein du gouvernement vont, ou non, dans le sens des grandes orientations données par le plan.

Le Haut commissariat au plan serait alors
une sorte de mauvaise conscience de la politique économique menée
par le gouvernement…


Je dirais que le haut commissariat –je ne parle pas de moi-même car par définition je suis de passage- et pour autant que j'ai compris l'objectif de son institution devrait être le bureau d'études au service de la pensée royale et des grandes orientations données par Sa Majesté et gérées par le pays. Je ne serais la mauvaise conscience que de ceux qui se seraient écartés de ces objectifs.

J'espère que le Haut commissariat sera au contraire la bonne conscience des gouvernements de mon pays, successivement et jusqu'à l'éternité !

Peut-on avancer une date pour la sortie du plan dont certains politiques font de son absence un cheval de bataille ?

J'ai toujours été un homme politique. Des gens diront que j'ai tout le passé et les compétences pour être un animal politique. Et si je devais être un animal , je serais certainement un animal domestique. Pour répondre à votre question, une des principales sources d'informations, est le recensement dont on ne peut avoir les résultats qu'à la fin de l'année 2005.

Au même moment, nous préparons un certain nombre d'études, notamment sur le comportement démographique du pays, le vieillissement, la jeunesse, la femme et son rôle, l'émigration, etc. Nous faisons également des études sur la mise à niveau de notre appareil statistique. Nous avons un certain nombre de travaux qui ont été faits ou que nous devons faire comme par exemple l'enquête sur la consommation, etc, et qui n'ont pas, après trois ans, donné tous leurs résultats. Il faut donc les mettre en place. Avec le recours à la lecture automatique des documents pour le recensement, nous allons pouvoir utiliser la technologie pour faire l'analyse de ces enquêtes de manière beaucoup plus exhaustive.

Nous sommes en train de faire une étude pour avoir des informations qui nous manquent et qui sont fondamentales pour un plan. Nous n'avons par exemple aucune idée sur les investissements des collectivités et des établissements publics. Cette étude s'étalera sur 2005 et jusqu'à 2006. Nous sommes en train de travailler sur l'enquête économique, et ce en rapport avec les impôts pour avoir d'une manière régulière les comptes des entreprises pour pouvoir mettre à niveau notre comptabilité nationale et la rendre conforme aux normes universelles des Nations unies. Nous sommes également en train de faire une enquête sur les prix des services et le bâtiment et ce sur la base d'une étude qui nous permet d'être comparable à d'autres pays, c'est à dire en termes de parité de pouvoir d'achat.

La planification stratégique exprime
la souveraineté et le plan national définit également des contrats-plans avec
les régions»


Ce sont là autant d'éléments fondamentaux pour une planification stratégique qui va indiquer au pays les chemins à prendre. Nous sommes en train de terminer une étude sur la croissance et l'emploi pour cerner les secteurs et les filières qui donnent de l'emploi. Aujourd'hui le secteur secondaire sur lequel on se base pour l'emploi est celui où la productivité est la plus forte sauf qu'il est en train de “ désemployer ”. D'autres secteurs comme celui tertiaire est aujourd'hui créateur d'emplois.

Tout ce travail ne peut pas se faire en moins d'une année puisque le Haut commissariat a été créé en septembre 2003. Il faut soit méconnaître la réalité et la complexité de la tâche soit feindre de la méconnaître. Ceci étant, je n'ai jamais dit que ce n'est qu'en 2007 que nous commencerons à faire le plan. J'ai dit que 2005 et 2006 sont absolument indispensables comme délai pour pouvoir faire un plan. Je pense que ceci est d'autant plus raisonnable qu'en 2007-2011 nous serions à la veille de la mise en œuvre de la zone de libre échange. Il faut cinq années de préparation qu'il ne faut pas rater. Il faut capitaliser et les voir les cadences qu'il faut accélérer, les cohérences à établir dans une action qui n'est pas toujours cohérente surtout quand on est train de faire des plans sectoriels sur 10 ans, 7 ans ou 5 ans.

Il ne faut pas oublier non plus que 2007 est le début d'une législature. Il est bon qu'à la veille d'une législature le pays discute des orientations du plan et faire participer dans les débats électoraux la population non pas sur des inventaires de vœux mais sur les débats de fond qu'aura suscitée la préparation du plan.
Je me suis exprimé comme un responsable en charge d'un secteur qui dit ce qui est possible. Maintenant, d'autres personnes peuvent dire ce qu'elles auraient souhaité. C'est aussi leur droit de le faire que le mien de dire ce qui est possible. Ceci étant la liberté d'expression n'est pas donnée par un ministre ou un gouvernement mais par la constitution et elle est garantie par le Roi.

Vous avez évoqué les plans régionaux. Quel rôle la planification peut-elle jouer dans la mise en œuvre d'une solution politique au Sahara ?

Je crois qu'il faut se rendre compte d'une chose. Ma vision en tant que responsable du secteur réside dans le fait que les planifications s'orientent toutes vers les plans de prospective. Comme il se passe dans toutes les régions du monde, les régions prennent une importance plus grande dans la planification au sens traditionnel du terme, c'est à dire une planification basée sur des projets étudiés, localisés, etc dans le cadre d'un aménagement du territoire, des grandes orientations, des potentialités régionales et d'une participation de plus en plus grande des populations .

Dans un tel cadre, la planification stratégique exprime la souveraineté. Le plan national est l'expression de la volonté nationale souveraine d'un pays qui se donne les moyens et les objectifs de définir les objectifs économiques, sociaux, culturels qu'il faut atteindre, la répartition entre les régions, les catégories sociales, les opérateurs, l'investissement, la consommation. Ce sont les grandes options de la Nation.

Le plan national définit également dans un cadre contractuel des contrats-plans avec les régions. Ces derniers définissent le rôle que va jouer dans ces objectifs nationaux une région en fonction de son potentiel, ses caractéristiques, des objectifs d'aménagement du territoire.

Dans ce même cadre, une négociation se fait avec les régions pour une dévolution d'un certain nombre de pouvoirs qui peuvent être plus ou moins étendus en fonction des spécificités de la région, en fonction de son potentiel, de son rôle stratégique dans le développement de la nation, dans sa situation géographique par rapport au monde, etc. Il est certain que des zones sont appelées à jouer un rôle important vers l'Algérie et le Maghreb, d'autres en direction de l'Afrique ou de l'Europe.

Nous avons effectué une étude sur la planification régionale. Nous sommes en train de préparer des séminaires pour examiner comment une telle planification soit participative. Des régions commencent déjà à faire des ébauches de plans régionaux comme c'est le cas pour la région d'Agadir. La région de Marrakech nous a demandé un partenariat dans le même sens. L'essentiel pour nous aujourd'hui n'est pas tant de faire les plans régionaux mais préparer les instruments, former pour qu'au moment venu et les orientations données nous puissions être prêts.

Est-ce que pour vous cela nécessite un référendum relatif à une loi sur la régionalisation ?

Absolument pas ! La régionalisation a été consacrée par la constitution. Aujourd'hui, il s'agit de voir comment une planification nationale, en fonction des grandes orientations que SM le Roi a donné pour le pays et qui sont du reste parfaitement claires, nettes et extrêmement pertinentes sur l'évolution du Maroc, doit s'inscrire dans ces objectifs et quelles sont les dévolutions de pouvoir à donner à telle ou telle région. On n'a pas besoin pour cela d'un référendum. Du reste ces contrats-plans vont être différents d'une région à l'autre. Faut-il alors fait autant de référendum qu'il y a de régions ? Un référendum, tout le monde le sait, c'est pour dire oui ou non. La question de la régionalisation a été posée lors du dernier référendum sur la constitution. Je pense que l'idée sur le référendum sur la régionalisation évoquée récemment par certains n'a pas été bien réfléchie.

«Youssoufi m'a dit exactement en ces termes : “On t'a toujours exploité. Abderrahim Bouabid t'a exploité quand il était ministre d'Etat. Je veux à mon tour t'exploiter”».


Vous êtes un usfpéiste inclassable . On ne peut vous situer dans aucun carcan et vous le faites probablement de manière volontaire. Vous avez été l'une des principales victimes du sixième congrès de l'USFP. Le septième congrès du Parti socialiste se tient en 2005. Quel regard portez-vous sur ses préparatifs et qu'en attendez-vous ?

Je suis un usfpéiste inclassable mais je ne le fais pas à souhait. Je suis tout simplement un homme qui porte des idées. Je suis un homme libre. Je me rappelle toujours cette phrase de Cocteau qui disait “ un homme libre est un homme suspect ”. Or, je ne suis suspectable sur aucun plan. Je suis simplement un homme qui a toujours été jaloux de son autonomie de réflexion.

Cela a gêné beaucoup de monde car de ce fait j'ai été souvent en avance sur les autres. Ils sont revenus à mes idées et l'essentiel pour moi est que mes idées avancent.
On me fait dire que je peux être du PJD comme de l'Istiqlal, etc. Encore une fois, cela est faux et je n'ai jamais dit cela. J'ai dit la chose suivante : si demain le PJD défendait les idées que je porte, je pourrais ne pas éprouver le moindre inconvénient que l'on me taxe de PJDiste.

Quand mes amis de l'USFP, particulièrement ceux qui étaient les grands chantres du secteur public, de la nationalisation, de l'action violente pour arriver au pouvoir, reviennent aujourd'hui à une approche qui était la mienne, eh bien je suis tout à fait heureux. Et je ne veux pour cela ni décoration, ni reconnaissance parce que je n'ai jamais cherché à en avoir.

Je n'ai pas été la victime du sixième congrès de l'USFP. Je sais que des personnes ont agité des choses sur mon compte, sur des aspects mesquins et sans dire la vérité des choses. D'abord, il était clair et je l'avais dit à tout le monde, que je ne présentais pas aux élections au des instances du parti. Je m ‘étais rendu au congrès pour assister à la séance inaugurale puis à une ou deux autres séances.
Quand M. Habib Cherkaoui a parlé de ma non-participation aux finances du parti, j'étais prêt à aller répondre et dire des choses qui aurait mis dans leurs petits souliers beaucoup de personnes. Abderrahmane Youssoufi, en présence de M. Lahbabi et Mohamed Mansour, m'a prié de ne pas prendre la parole.

Il m'a même dit que si je prenais la parole pour cette affaire, il romprait toute relation avec moi. Par respect pour M. Youssoufi, je n'ai donc pas répondu. Si je devais répondre, je dirais d'abord et en premier lieu que je n'ai jamais voulu être au gouvernement. Lorsque j'ai terminé ma mission à la CNCA, je partais à un poste où j'allais gagner trois fois plus qu'en étant au gouvernement.
Ce que je gagnais au gouvernement était inférieur à ce que je gagnais là où j'étais. A l'époque où j'étais au gouvernement, j'avais écrit une lettre pour signifier cela à M. Youssoufi, M. Oualalou et aux membres du bureau politique avec des attestations à l'appui, remises d'ailleurs à M. Cherkaoui, qu'entre ce que j'envoyais à mon fils qui poursuivait ses études aux Etats-Unis, à ma fille en France et le crédit que j'avais contracté pour ma maison, je vivais sur ce que gagnait mon épouse. J'avais alors dit qu'il n'y avait aucune raison que je puisse être sollicité au même titre que des ministres qui se font un argent fou dans des cabinets d'avocat et des affaires bien juteuses.

Je le répète, je n'avais aucune intention d'occuper un fauteuil de responsabilité au sein de l'USFP. Quant à ma participation au gouvernement d'alternance, “ Si ” Abderrahmane m'a dit exactement en ces termes : “ On t'a toujours exploité. Abderrahim Bouabid t'a exploité quand il était ministre d'Etat. Je veux à mon tour t'exploiter ”.

C'est sur ces mots qu'il m'a demandé d'être ministre des affaires générales du gouvernement alors que lui-même me disait qu'il savait que je pouvais être ministre des finances ou de l'agriculture mais il voulait que je sois à ses côtés. Ceci étant, j'ai dans mes papiers la consultation faite par M. Youssoufi au Bureau politique. Cinq membres sur sept me proposaient soit comme ministre de l'agriculture soit aux finances, soit aux affaires générales.

Et qu'attendez-vous du prochain congrès de l'USFP ?

J'en attends ce que j'attends de tous les partis. Que l'USFP soit à la hauteur de la pensée socialiste, comme je souhaite que l'Istiqlal soit à la hauteur de la pensée traditionnelle marocaine, de la tradition nationale patriotique et ouverte sur un islam moderne, comme j'attends de ceux du PPS d'être à la hauteur non pas d'une renonciation à la pensée socialiste mais de son adaptation. Les méthodes d'analyse accumulées par cette pensée universelle qui a été celle du socialisme est encore valable.

De plus en plus je crois que la chute du Mur de Berlin n'était pas la fin du socialisme . Elle était le début du véritable socialisme, celui de la démocratie, l'équité sociale, la justice sociale, la participation, des compromis qui se déclinent en termes historiques et non en termes d'opportunisme de l'immédiat.

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