« Nous œuvrons depuis 1985 pour la réintégration sociale des mères célibataires exclues et marginalisées » affirme Aicha Ech-Channa, présidente de l’association « solidarité féminine». Située dans un quartier résidentiel au centre-ville, cette association fut créée pour prévenir les abandons d`enfants sur la voie publique ou l’infanticide, et ce, en s’attaquant au problème à sa source.
Elle a en effet pour mission de venir en aide aux mères célibataires en les prenant, ainsi que leurs nourrissons, en charge, en un premier temps, et en les aidant à atteindre par la suite une réintégration socio-économique qui leur permettrait de se prendre en charge dans l’avenir en dehors de cette assistance. Une intégration qui n`est pas gagnée d`avance !
«Solidarité féminine» est une association qui, après de longues années de lutte, a été finalement reconnue d`utilité publique par l`Etat. Elle intervient après l`accouchement des mères célibataires qui répondent à un ensemble de critères. Selon Souad, l’assistante sociale qui travaille au sein de l’association, les mères célibataires acceptées dans le centre sont généralement des femmes victimes de viol ou d’une promesse de mariage non respectée. En outre, elles ne doivent pas être des prostituées. « Nous n’encourageons nullement la prostitution comme le disent certains… » Déclare-t-elle.
L' association offre un hébergement à ces femmes rejetées de tous, elle s`occupe de leurs enfants et leur offre des formations allant de la pâtisserie cuisinière, à la couture, etc.
Avec un staff d’une majorité féminine, le personnel se compose d’un comité de neuf bénévoles qui s’occupent de l’organisation des contrats et de la sensibilisation de l’opinion publique, une administratrice, trois assistantes sociales, une psychologue, un gynécologue (bénévole), un pédiatre, une avocate, une gestionnaire pour les deux pôles et les cinq kiosques, une animatrice pour chaque projet qui assure l’encadrement des femmes, une institutrice pour l’alphabétisation, deux éducatrices dans les crèches de Ain Sbaâ et Palmier ainsi que des formatrices en pâtisserie, cuisine, broderie, couture, massages, esthétique et coiffure.
«Solidarité féminine» se charge également de légaliser la situation de ces femmes et leurs enfants en les accompagnant lors des démarches administratives et en leur facilitant la tâche pour l’obtention de la carte d'identité nationale pour celles qui ne l’ont pas encore, ainsi que pour la déclaration du nouveau-né et son inscription à l'état civil. A ceci s’ajoute la volonté de tenter d’intégrer ces femmes dans un cadre conjugal.
« Récupérer les papiers d`identité des résidentes chez leurs parents s’avère dans la plupart du temps un véritable parcours du combattant, tout comme retrouver puis renouer le dialogue avec le père et le convaincre de reconnaître l`enfant en épousant la mère. Et c’est rare qu’on y arrive », affirme l’assistante sociale.
Ceci dit, l’association a réussi à dépasser le cadre de «l’interdit» pour aborder le cadre du «sensible». Malgré cette avancée, le sujet demeure à la fois inquiétant, sensible et complexe. L`enfant illégitime est la preuve indiscutable d’un acte interdit par la religion et par le code pénal marocain.
D’ailleurs, l’article 490 du code pénal sanctionne la prostitution et les relations sexuelles hors mariage, il stipule que : « sont punies de l’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles ».
Ce qui fait qu’à l`hôpital, ces femmes reçoivent systématiquement la visite du procureur. De plus, l’article 147 du code de la famille ne reconnaît que la filiation légitime, ou celle qui résulte de cas exceptionnels, tel le viol par exemple. La loi est en effet intransigeante vis-à-vis des mères célibataires.
Malgré cette intransigeance, le phénomène existe. On doit signaler qu’au moins cinq bébés «sans père» naissent chaque jour à Casablanca, selon les chiffres des hôpitaux. Et qu’entre 1995 et 1996, sur les 340 de mères en difficulté qui ont reçu une prise en charge du programme Terre des Hommes, 158 cas sont de Casablanca, les 182 autres proviennent du milieu rural. Des chiffres à méditer.
Elle a en effet pour mission de venir en aide aux mères célibataires en les prenant, ainsi que leurs nourrissons, en charge, en un premier temps, et en les aidant à atteindre par la suite une réintégration socio-économique qui leur permettrait de se prendre en charge dans l’avenir en dehors de cette assistance. Une intégration qui n`est pas gagnée d`avance !
«Solidarité féminine» est une association qui, après de longues années de lutte, a été finalement reconnue d`utilité publique par l`Etat. Elle intervient après l`accouchement des mères célibataires qui répondent à un ensemble de critères. Selon Souad, l’assistante sociale qui travaille au sein de l’association, les mères célibataires acceptées dans le centre sont généralement des femmes victimes de viol ou d’une promesse de mariage non respectée. En outre, elles ne doivent pas être des prostituées. « Nous n’encourageons nullement la prostitution comme le disent certains… » Déclare-t-elle.
L' association offre un hébergement à ces femmes rejetées de tous, elle s`occupe de leurs enfants et leur offre des formations allant de la pâtisserie cuisinière, à la couture, etc.
Avec un staff d’une majorité féminine, le personnel se compose d’un comité de neuf bénévoles qui s’occupent de l’organisation des contrats et de la sensibilisation de l’opinion publique, une administratrice, trois assistantes sociales, une psychologue, un gynécologue (bénévole), un pédiatre, une avocate, une gestionnaire pour les deux pôles et les cinq kiosques, une animatrice pour chaque projet qui assure l’encadrement des femmes, une institutrice pour l’alphabétisation, deux éducatrices dans les crèches de Ain Sbaâ et Palmier ainsi que des formatrices en pâtisserie, cuisine, broderie, couture, massages, esthétique et coiffure.
«Solidarité féminine» se charge également de légaliser la situation de ces femmes et leurs enfants en les accompagnant lors des démarches administratives et en leur facilitant la tâche pour l’obtention de la carte d'identité nationale pour celles qui ne l’ont pas encore, ainsi que pour la déclaration du nouveau-né et son inscription à l'état civil. A ceci s’ajoute la volonté de tenter d’intégrer ces femmes dans un cadre conjugal.
« Récupérer les papiers d`identité des résidentes chez leurs parents s’avère dans la plupart du temps un véritable parcours du combattant, tout comme retrouver puis renouer le dialogue avec le père et le convaincre de reconnaître l`enfant en épousant la mère. Et c’est rare qu’on y arrive », affirme l’assistante sociale.
Ceci dit, l’association a réussi à dépasser le cadre de «l’interdit» pour aborder le cadre du «sensible». Malgré cette avancée, le sujet demeure à la fois inquiétant, sensible et complexe. L`enfant illégitime est la preuve indiscutable d’un acte interdit par la religion et par le code pénal marocain.
D’ailleurs, l’article 490 du code pénal sanctionne la prostitution et les relations sexuelles hors mariage, il stipule que : « sont punies de l’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles ».
Ce qui fait qu’à l`hôpital, ces femmes reçoivent systématiquement la visite du procureur. De plus, l’article 147 du code de la famille ne reconnaît que la filiation légitime, ou celle qui résulte de cas exceptionnels, tel le viol par exemple. La loi est en effet intransigeante vis-à-vis des mères célibataires.
Malgré cette intransigeance, le phénomène existe. On doit signaler qu’au moins cinq bébés «sans père» naissent chaque jour à Casablanca, selon les chiffres des hôpitaux. Et qu’entre 1995 et 1996, sur les 340 de mères en difficulté qui ont reçu une prise en charge du programme Terre des Hommes, 158 cas sont de Casablanca, les 182 autres proviennent du milieu rural. Des chiffres à méditer.
