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Ce leader chiite a appelé à plusieurs reprises sa communauté, réprimée depuis plus d'un siècle, par les Othomans, les Britanniques et enfin sous le régime baâssiste, à participer massivement pour asseoir ses droits.
Les Irakiens sont divisés à propos de cette question, le Conseil des oulémas sunnite avait appelé au boycotte des élections et un parti sunnite s'en est retiré dernièrement. Cette division risque de créer les germes d'une éventuelle partition de l'Irak, un pays multiconfessionnel et multiethnique.
La fatwa de ben Laden pourrait d'autre part avoir pour conséquence une intensification des attaques armées contre les forces américaines car les groupes prônant la lutte armée vont mettre les bouchées doubles pour faire échouer le scrutin. Il suffit d'un petit inventaire pour conclure que c'est presque déjà fait parce que les attaques armées n'ont fait que se multiplier depuis l'annonce de la date du 30 janvier pour ce scrutin.
Les chiites sont les grands favoris pour gagner ces élections et remporter la majorité des sièges de l'Assemblée appelée dont la première mission, et d'ailleurs la plus importante, est de rédiger une Constitution permanente.
Toutefois, certains leaders chiites projettent de ne pas participer aux élections, notamment Moqtada Sadr qui fait du retrait des troupes étrangères une condition sine qua none pour la participation de ses partisans et sympathisants.
La désignation de Zarqaoui comme émir d'Al-Qaïda en Irak vient contrecarrer les fatwas de certains oulémas de la région, selon lesquelles la guerre sainte en Irak est illégitime parce qu'elle n'a pas d'émir ou de commandant.
" Inciter des jeunes à se rendre en Irak est inadmissible( ….) parce qu'il n'ont pas de commandant pour les mener au combat ", avait déclaré Cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, la plus haute autorité religieuse en Arabie Saoudite. Cette déclaration est survenue en réaction à un appel lancé par 26 grands oulémas saoudiens au peuple irakien à combattre les forces étrangères présentes dans leur pays.
La nomination de l'islamiste jordanien comme " émir " engage les autres groupes et organisations islamistes à se rallier à lui pour s'unifier et ainsi coordonner leurs opérations pour mener des attaques de plus grande envergure contre les forces étrangères. Le plus important groupe est Ansar Al-Sunna qui a revendiqué l'attentat de Mossoul ayant fait 22 morts, la semaine dernière.
D'autres groupuscules islamistes opèrent en Irak et dans le cas d'une alliance il est fort probable que les attaques armées contre les forces américaines et les attentats n'en seront que plus intenses et plus meurtrières.
L'appel de ben Laden survient dans un contexte caractérisé par les difficultés qu'affrontent les Etats-Unis pour concrétiser leurs plans consistant à pacifier le pays le plus tôt possible et à le doter d'un gouvernement et d'institutions capables de le contrôler. Les responsables américains semblent, toutefois, douter de la possibilité de mener cette stratégie à terme.
L'administration américaine a reconnu récemment que la tenue du scrutin n'amènerait pas la fin de la situation chaotique dans laquelle sombre l'Irak, depuis bientôt plus d'une année et demie. Cet aveu sous-entend que beaucoup reste à faire et que la tâche des Américains ne sera pas des plus aisées.
