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Bush et Kerry opposés sur l'Irak : les électeurs vont pouvoir choisir

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Deux jours d'affrontements sur l'Irak ont conduit les deux candidats à la Maison Blanche à défendre désormais des visions totalement opposées sur ce dossier: George W. Bush y voit un pays se dirigeant vers la démocratie, John Kerry vers le chaos.

Si l'Irak est devenu le sujet dominant de la course présidentielle six semaines avant le scrutin du 2 novembre, il offre désormais aux électeurs un choix sans appel, avec Bush défendant bec et ongles sa décision de lancer l'intervention et Kerry qui parle d'erreur «historique».

Les deux hommes ont également manifesté leurs divergences sur le bien-fondé de se débarrasser de Saddam Hussein même en l'absence de la découverte d'armes de destruction massive, comme sur la date d'une éventuel retrait des troupes américaines.

Bush a présenté ses arguments mardi devant l'Assemblée générale de l'Onu, balayant les déclarations du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui avait qualifié la guerre d'«illégale», et appelant l'Onu à apporter son aide à l'entreprise de reconstruction du pays.

«L'Onu et ses membres doivent répondre à l'appel du Premier ministre (Iyad) Allaoui et faire plus pour aider à reconstruire l'Irak pour qu'il soit sûr, démocratique, fédéral et libre», a dit M. Bush devant une assemblée glaciale.
Bien qu'il ait reconnu l'existence de difficultés et la poursuite des violences en Irak, le président républicain a martelé que «les Irakiens étaient sur la voie de la démocratie et de la liberté».

Kerry a de son côté dressé lundi un tableau lugubre de la situation, accusant Bush de l'avoir créée par les «erreurs colossales» de son administration depuis l'invasion en 2003.

Il est revenu à la charge mardi au cours d'une conférence de presse à Jacksonville (Floride, sud-est), la première en sept semaines.

Devant l'Onu, M. Bush «a donné la leçon» aux dirigeants réunis et a à peine évoqué les réalités de l'Irak» au lieu «de leur montrer la voie». «Nous avons besoin d'une approche fondamentalement différente afin de réussir en Irak», a déclaré le sénateur du Massachusetts, accusant Bush de gérer la guerre de façon «arrogante, manquant de transparence, et incompétente».

«Nous devons changer de cap», a-t-il dit, faisant montre de détermination.
John Kerry avait été accusé d'être une girouette sur l'Irak pour avoir dans un premier temps donné autorité au président pour lancer une opération militaire, avant de s'opposer au conflit.

Il avait aussi essuyé des critiques pour ne pas avoir proposé d'alternative claire en Irak. Mais, ces derniers jours, après un renforcement de son équipe de conseillers, le candidat démocrate a lancé l'offensive en durcissant notablement son message.

«Nous savons qu'il n'y avait pas d'arme de destruction massive, qu'il n'y avait pas de liens avec Al-Qaïda, qu'il n'y avait pas de menace imminente», a-t-il soutenu au cours d'une émission politique lundi. «Dans de telles circonstances, je n'aurais pas lancé l'Amérique dans la guerre», a-t-il dit. Kerry, que les sondages ont donné affaibli ces dernières semaines après les accusations des républicains sur ses faits de bravoure au Vietnam, a aussi tenté de se distinguer de Bush en dévoilant une stratégie de sortie en Irak.

Il a promis de restaurer les alliances des Etats-Unis et d'impliquer plus de forces internationales, tout en accélérant l'entraînement des forces de sécurité irakiennes pour la mise en place des élections début 2005.
Ces mesures en place, «nous pourrions commencer à retirer nos troupes à partir de l'été prochain, avec l'objectif réaliste de les rapatrier en totalité dans les quatre prochaines années», a-t-il dit.

De son côté, M. Bush a continué à répéter que faire partir Saddam Hussein valait l'effort de guerre. Il a redoublé de pugnacité mardi: «La réponse appropriée aux difficultés est de ne pas battre en retraite, c'est de l'emporter».
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