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CAN-2004 : les clubs mettent la pression sur leurs internationaux africains

Plusieurs internationaux africains, convoqués dans les prochains jours en vue de la Coupe d'Afrique des nations de football (24 janvier-14 février), subissent de fortes pressions entre des sélections qui les réclament et des clubs qui font tout pour les l

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Programmée depuis 1968 entre début janvier et début avril, en plein coeur des championnats européens, la CAN suscite régulièrement la mauvaise humeur des clubs qui, en vertu des règlements de la Fédération internationale (FIFA), doivent libérer leurs internationaux 14 jours avant la compétition.
Des clubs qui, pour certains, vont être privés de leurs joueurs jusqu'à cinq matches.

«C'est sûr, reconnaît le sélectionneur francais du Sénégal Guy Stéphan, il y a une pression des clubs pour retenir leur joueurs. Mais c'est vrai pour toutes les sélections, que ce soit le Sénégal, l'équipe de France ou celle du Luxembourg. C'est de bonne guerre.» «C'est une situation que je connais bien, confirme son homologue et compatriote du Mali Henri Stambouli. Je l'ai vécue des deux côtés, comme entraîneur de club et comme sélectionneur.» «La clé de voûte, c'est le joueur. Soit il a envie d'y aller, soit il ne veut pas», ajoute celui qui a convaincu les Franco-Maliens Frédéric Kanoute (Tottenham/ENG) et Mohamed Sissoko (Valence/ESP) de participer à la CAN en profitant de la nouvelle réglementation FIFA sur les joueurs binationaux.

Dilemme

A l'image de Tottenham, peu enchanté de perdre Kanoute, les clubs sont souvent prêts à se battre pour garder leurs joueurs à une époque où les championnats européens battent leur plein. Le club londonien a un temps menacé de saisir la FIFA. D'autres n'hésitent pas à grossir la blessure de leur joueur ou agiter des menaces financières, souvent efficaces en période de renouvellement de contrat.

Dans un entretien au journal sénégalais Le Quotidien, l'agent de joueurs Pape Diouf a résumé le dilemme que peut vivre un international africain: «(Pour) un joueur qui n'a jamais été appelé (...), un jeune qui commence à montrer le bout du nez dans son équipe, lui conseiller de partir en équipe nationale n'est pas lui rendre professionnellement un bon service (...) puisque à son retour un autre jeune aura pris sa place.»

Un raisonnement qui peut expliquer en partie pourquoi le Sud-Africain Quinton Fortune (Manchester United/ENG) ou le Nigérian Obafemi Martins (Inter Milan/ITA) ont préféré leur club à leur sélection.
A l'inverse, pour un joueur comme Selim Benachour, star en Tunisie mais peu utilisé au Paris SG, la CAN intervient au moment idéal pour se relancer au soleil africain.

Les menaces -réelles ou implicites- agitées par les clubs, notamment anglais, ont en tout cas contraint le président de la FIFA, Joseph Blatter, à monter au créneau.
«Les entraîneurs de clubs seraient bien avisés de non seulement respecter les règlements de la FIFA, mais aussi d'arrêter d'essayer d'aller contre les droits légitimes des joueurs», écrivait-il mercredi dans le Financial Times, même si, à ce jour, la FIFA n'a jamais eu à sanctionner officiellement un club pour avoir retenu un international.
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