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Chaquir Achahbar, Président du parti Attajdid wal Insaf : «Personne n’ose appliquer la loi interdisant la mendicité»


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Un parti politique, le vôtre en l’occurrence, qui organise une table-ronde consacrée aux enfants s’adonnant à la mendicité, c’est de l’opportunisme politique ou une manière de montrer que vous vous ouvrez aux réalités marocaines ?

Depuis que nous nous sommes constitués en parti, nous avons toujours affiché cette volonté de représenter les couches défavorisées de notre société. Notre souci est de les représenter non pas seulement par un discours populiste ou tout juste un discours pour la forme mais en allant sur le terrain et en parlant avec toutes les organisations et toutes les personnes qui s’impliquent, dans le cadre de la société civile, pour résoudre les problèmes de ces populations.
C’est bien cette démarche qui nous a conduit aujourd’hui à organiser cette table-ronde avec la collaboration de notre organisation, celle de l’équité de la famille.

Vous le dites vous-même, d’autres associations, d’autres ONG ont déjà pris en charge des questions concernant l’enfance. Que peut apporter de plus le parti aux destinées duquel vous présidez ?

Notre parti a la simple prétention de pouvoir développer une politique applicable qui pourrait résoudre d’une certaine manière la problématique des enfants et la mendicité et convaincre le plus grand nombre d’adhérer à une telle politique. Tout cela de notre point de vue bien sûr, celui d’un parti qui se trouve dans le camp de l’opposition. Nous aurons, du moins je l’espère, l’opportunité d’exercer le pouvoir et même si nous ne l’avons pas, nous espérons de tout cœur que les décideurs puissent s’inspirer de notre programme et de nos propositions pour mener, eux mêmes, ce combat qui est en fait celui de tous.

Dites-vous aujourd’hui que le gouvernement ne s’occupe pas de la question des enfants mendiants ?

Je dis que le gouvernement est dans une grande mesure responsable. Il est dans ce sens défaillant puisque le phénomène ne fait que s’aggraver et principalement dans les grands centres urbains. Nous ne voyons pas réellement une politique qui le contre réellement.

Ce phénomène existe depuis longtemps déjà et vous n’aviez rien découvert. Pourquoi cette table-ronde ? Est-ce à cause des proportions que prend la mendicité des enfants ?

C’est d’abord parce qu’un tel phénomène a pris des proportions alarmantes. Si nous continuons à rester les bras croisés, cela prendra beaucoup plus d’ampleur. Il y a aujourd’hui un processus d’ouverture et la mondialisation qui touche l’économie marocaine fait que nous allons probablement connaître un très grand exode rural vers les villes, et par conséquent une précarité encore plus grande s’il n’y a pas mise en place de programmes qui peuvent résorber la mendicité des enfants. Il faut le dire haut et ne plus se voiler la face : les pouvoirs publics ont toujours pensé qu’à défaut d’avoir une couverture sociale, on pouvait permettre aux citoyens de tendre la main et de demander l’aumône. La preuve en est que nous avons une législation interdisant la mendicité y compris celle organisée mais qui n’est pas appliquée.

C’est une forme de régulation sociale…

Nous sommes contre cette forme de régulation sociale. La société est de toute manière responsable, particulièrement par rapport aux enfants qui sont censés être sous la responsabilité de leurs familles ou d’une autorité, elle devrait prémunir l’enfance de ce pays et la préserver d’un environnement qui risquerait de la mener à la délinquance ou à la mendicité.

Vous en appelez à une stratégie pour que les enfants de ce pays ne soient plus condamnés à tendre la main. Quelles en sont les grandes lignes ?

Notre volonté est qu’une telle stratégie soit intégrée. Tous doivent y participer : le gouvernement, les collectivités locales, la société civile et bien sûr la cellule familiale.

Tous devront être responsabilisés et participer activement à cette stratégie. Nous pensons qu’il faut avoir une tolérance zéro par rapport au problème des enfants mendiants.

En tant que peuple fort nous en avons la capacité. Dans les régions les plus éloignées du pays, comme au Rif ou dans le sahara, on ne rencontre pas ce phénomène.

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