Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next L'humain au centre de l'action future

Clôture en apothéose du festival d'Agadir «Signes et culture-Timitar» : les musiques amazighes ont très bien accueilli les musiques du monde

No Image
Organisé du 7 au 11 juillet, par le Conseil régional de Souss Massa Draâ, la Wilaya d'Agadir, la Mairie de la ville et le Conseil régional du Tourisme, le festival culturel international, baptisée «Timitar, Festival d'Agadir Signes et Culture» a pris fin, hier soir, comme il a commencé, en apothéose. Pas moins de sept groupes musicaux ont participé à la cérémonie de clôture organisée sur les trois scènes aménagées pour accueillir des concerts. Sur la place Al Amal, le public a pu apprécier les musiques et les chansons de Rekba de Zagora, les Tambours de Tokyo et les Tambours du Bronx venu de France.

Rekba de Zagora a présenté une danse et un rythme fascinant qui, au son des tambours et des voix, place en son centre un couple qui exécute une chorégraphie cadencée. La poésie chantée évoque les choses de la vie et de l'amour vécues par cette communauté des oasis du sud. Par la suite, c'est dans un univers tour à tour violent et subtil, sauvage et raffiné, martial et ludique, que nous ont entraîné les Taiko, ces grands tambours dont les sonorités profondes rythment les festivités populaires au Japon. Aux percussions s'allie la mémoire des corps et du cœur : quatre hommes et deux femmes ont donné à voir un art millénaire, une culture à la fois rigide et créative.

Entre les tambours et les hommes une harmonie se crée : le public a retenu son souffle, les musiciens ont offert le leur jusqu'à la totale séduction. Le groupe «Les Tambours du Bronx», créé en 1987 et version crashée de ses homologues africains «Les Tambours du Burundi», a, quant à lui, déployé sur ses bidons recyclés une énergie sidérante doublée d'une chorégraphie du rythme. Les Tambours du Bronx se sont imposés dans la rue avant d'être officiellement invités dans les grands festivals. Ils sont considérés aujourd'hui comme l'un des plus grands ensembles de percussions européen. Ils ont présenté pour la première fois au Maroc leur dernier spectacle d'une puissance phénoménale « Stéréo Stress». Au théâtre de Verdure, le public venu nombreux était au rendez-vous pour chanter et danser avec Horvath Gypsy Band et le grand Randy Weston.

Après avoir exploré des musiques aussi variées que les mélodies traditionnelles iraquiennes ou turques, ou les plus belles pièces du répertoire classique européen (Brahms, Liszt, etc.), le virtuose irakien du oud Omar Bashir, s'est tourné vers la culture tsigane. En 2000, il convie l'ensemble Horvath Gypsy Band, fondé par le célèbre violoniste Karoly Horvath, à un dialogue entre le luth oriental et la musique tsigane hongroise.

Cet ensemble atypique crée un espace de rencontre inédit, où les musiques et les cultures s'écoutent et se répondent avec enthousiasme et passion.Ce concert a été suivi par celui du Novateur et visionnaire, Randy Weston qui est une référence pour tous les pianistes de jazz contemporains, souvent comparé à Thelonius Monk ou à Duke Ellington. Ses créations, spirituelles et inspirées, effectuent une synergie parfaite entre l'héritage rythmique venu d'Afrique et les techniques musicales propres au jazz.

Epris d'échanges culturels, de rencontres et de connaissance, il a enregistré en 1999 un disque avec de grands maîtres Gnawa marocains avec qui il s'est produit à Agadir A la scène Bijaouane, ce sont l'Orchestra Baobab du Sénégal et le groupe Soussi Oudaden qui ont enchanté et émerveillé l'assistance par leurs musiques extraordinaires. Loin des sonorités exclusivement traditionnelles de l'Afrique, les dix membres sénégalais d'Orchestra Baobab, inventeurs de la «world music» avant qu'elle ne soit à la mode, ont convié le public à un «bœuf musical» et construit un répertoire atypique, où s'invitent le cha cha cha et la pachanga.

Chantés en wolof, en espagnol ou en français, les titres sont le fruit d'une authentique fusion de ces sensibilités africaine et latine. Partout où ils passent la salle de concert se transforme en salle de danse ! Enfin la boucle était bouclée par le concert donné par le groupe Soussi Oudaden.

Créé en 1985, ce groupe puise son inspiration dans la musique traditionnelle amazighe. Il y a chez ce groupe la passion des racines qu'ils relisent et réactualisent dans une musique vivante qui soulève l'adhésion du public. Le groupe a donné beaucoup de concerts au Maroc et à l'étranger, particulièrement en Europe et a produit 14 albums en 18 ans, contribuant à la renaissance de la chanson amazighe. Durant cinq jours, la ville d'Agadir a donc vibré aux rythmes de la musique amazighe et du monde.

Le public a apprécié les musiques et les chansons d' Idir (Kabylie/Algérie), Izenzaren (Souss), Rayssa Fatima Tabaamrant (Souss), Batoul Almarouani (Laayoune), les Frères Akkaf (Rabat), Inerzaf (Souss), Rays Lahcen Akhettab et Rayssa Amina Demssirya (Souss), Ittou et l'Ensemble Taghbaloute (Taghbaloute), Said Zerouali (Rif), Rose du Désert (Agadir), Original Hip Hop (Agadir), Tissent (Tata), Aglagal (Taliouine, Rays Lhoucein Amentag (Souss), Daqqa Roudania (Taroudant), Moh Mellal (Ouarzazate), L'Kfifates de Houara (Houara), Abdelwahed Hajjaoui (Khénifra), Mouloud El Meskaoui (Errachidia), Rekba de Zagora (Zagora) et Oudaden (Souss).

Le public a également fait connaisance avec les musiques du monde représentées cette année par Nahawa Doumbia (Mali), Daby Touré (Mauritanie), Orchestra Baobab (Sénégal), Les Maîtres Tambours du Burundi (Burundi), Ojos De Brujo (Espagne), Luis de la Carrasca (Espagne), Les Tambours du Bronx (France), Boss Phobie (France/Maroc), Electric Gypsyland (Allemagne/Roumanie/Bulgarie), Horvath Gypsy Band (Hongrie/Irak), Oumayma El Khalil, Marcel Khalifé et l'Ensemble Al Mayadin (Liban), Faiz Ali Faiz (Pakistan), Les Tambours de Tokyo (Japon), Randy Weston (Etats-Unis), Boom Shaka (République Dominicaine/ Jamaïque/Etats-Unis) et Cyro Baptista (Brésil). A noter que la cérémonie d'ouverture du festival d'Agadir «Signes et culture-Timitar» au cours duquel les musiques amazighes ont accueilli les musiques du monde, a été présidée par S.A.R le Prince Moulay Rachid a présidé mercredi dernier à la place Al Amal.


A signaler également qu'un festival «off», dédié uniquement à la musique et au chant, se tient déjà parallèlement au festival officiel du 15 juin jusqu'au 15 juillet. Ce festival «off» offrira, outre de beaux moments festifs sur la plage et dans la ville, une programmation variée, couvrant un large éventail de genres et de pratiques culturels : danse, poésie, photographie, théâtre, bijoux, art culinaire, artisanat… En offrant ces moments d'amour, de tolérance et de convivialité, Agadir, haut lieu touristique, devient une étape nationale d'un Maroc terre de festivals.
Lisez nos e-Papers