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Commentant la décision de la Cour internationale de justice : «Le Monde» occulte Tel Aviv

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Dans son éditorial titré « Isolement israélien», consacré à la condamnation de la Cour internationale de justice (CIJ) du mur de séparation en Cisjordanie, le quotidien Le Monde écrivait, dans son édition du dimanche 11 et lundi 12 juillet : «En précisant que ce mur est “ non conforme à plusieurs obligations légales internationales ”, la CIJ rappelle à Jérusalem les obligations incombant à une puissance occupante». La citation de Jérusalem plutôt que Tel Aviv par l'éditorialiste du Monde accrédite la thèse israélienne, selon laquelle Al Qods est capitale de l'Etat hébreu.

Notons que ce n'est pas nouveau et que plusieurs grands médias occidentaux versent dans ce sens. Loin de donner des leçons de journalisme, rappelons quelques faits. La décision de la Knesset, du 30 juillet 1980, proclamant «Jérusalem entière et réunifiée (…) capitale de l'Etat d'Israël» a été condamnée par les Nations unies. Et actuellement, toutes les capitales ayant établi des relations diplomatiques avec Israël maintiennent toujours le siège de leur ambassade à Tel Aviv.

Seuls deux Etats, en l'occurrence, le Salvador et le Costa Rica, parmi les 191 membres de l'ONU, ont reconnu jusqu'à maintenant « Jérusalem, capitale d'Israël». Signalons également que le 6 novembre 1996, le Congrès américain, sous la pression du Comité des affaires publiques israélo-américain (American Israel Public Affaires Committe - AIPAC) - le puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis -, a décidé le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem pour, au plus tard, le 31 mai 1999.

Toutefois, la Maison-Blanche s'est toujours opposée à la mise en oeuvre de cette décision l'estimant contraire aux intérêts et à la sécurité de Washington.
Sacrée par les trois grandes religions monothéistes et jugée parmi les problèmes les plus épineux du conflit israélo-arabe, les discussions sur le futur statut de la Ville Sainte, a fait l'objet d'un compromis, lors des accords de paix israélo-palestiniens d'Oslo en 1993, pour être reportées aux négociations finales.
Mais pourquoi la Ville Sainte soulève-t-elle tant de passions ? Selon les Juifs, cette cité est liée au Temple de Jérusalem, construit par le roi Salomon (vers 960 avant J.-C et détruit par l'empereur romain Titus, en 70 de l'ère chrétienne.

Pour les Chrétiens, la ville abrite le tombeau du Christ et justifie les grandes Croisades chrétiennes, entreprises entre le XIe et le XIIIe siècles. Quant aux Musulmans, ils considèrent que c'est à partir d'Al Qods que s'est déroulée l'ascension nocturne du Prophète vers Dieu (Coran, sourate Al Israâ) et, depuis compte comme le troisième lieu sacré de l'Islam.

Par ailleurs, dès le début du conflit israélo-arabe, Al Qods devait, selon le plan de partage de l'ONU de 1947, constituer une entité séparée, un «corpus separatum sous régime international spécial». Mais la première guerre israélo-arabe de 1948 a changé la donne et abouti à la division d'Al Qods entre sa partie Est, occupée par les arabes et sa partie occidentale annexée par Israël. La guerre israélo-arabe de juin 1967, a permis à l'Etat hébreu de rafler la mise en pénétrant dans la partie orientale.

Autre époque, autre traitement de l'information. Il y a quatre ans, échouaient les négociations israélo-palestiniennes, qui se sont déroulées, du 11 au 25 juillet 2000 à Camp David, et qui ont vu la naissance des «offres généreuses» d'Ehoud Barak refusées par Arafat. Une campagne mensongère, relayée par les médias occidentaux et qui a conduit à la marginalisation du Président de l'Autorité palestinienne.

Aujourd'hui, c'est M. Barak, lui-même, qui revient sur son «offre», dans le dernier numéro de la Revue d'études palestiniennes : «Je n'ai absolument rien donné. J'ai affirmé et j'en suis fier, qu'en échange de la fin du conflit et de l'abandon du droit de retour, de 80% des colonies sous souveraineté israélienne, de la reconnaissance du besoin de sécurité pour Israël et de ses affinités avec les lieux saints, nous serions prêts à faire des concessions douloureuses et bien précises qui conduiraient à un Etat palestinien.» Au fait, nous devons comprendre que parmi les propositions de l'ancien Premier ministre travailliste israélien, les Juifs ont le droit au retour après plus de mille ans d'absence, mais pas les Palestiniens chassés de leur terre en 1948.
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