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Concert de musique andalouse aux USA : pour l'entente la paix entre les peuples

L'enceinte d'une église du Christ de Washington a vibré, lundi soir, aux rythmes et mélodies éternels de la musique andalouse et des chants de tradition arabe et judaïque interprétés par le mounchid de Fès Abdelfettah Bennis et le chanteur juif Lior El Ma

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Accompagnés d'un orchestre composé de musiciens juifs et arabes, dirigé par M. Avi Eilam Amzellagh, lui même Marocain de confession juive, les deux ténors ont magnifié la musique andalouse en chantant, en arabe et en hébreu, l'entente et la paix, transportant le public cosmopolite dans un univers de charme et de bonheur.
Puisant dans un répertoire andalou aussi bien sacré ( Al Fachia) que profane (Chem's El Achiyi ), ponctué de "mouwals", le mounchid Abdellatif Bennis et le soliste Lior El Malich ont envoûté le public qui n'a pas résisté à la tentation de battre la cadence et la mesure, dans une parfaite fusion artistique.

Les organisateurs de cette tournée, les fondations "Xauen Music" (Musique de Chaouen) et la fondation "Genesis At The Crossroads", basées à Chicago, sont en passe de réussir le pari d'en faire une rencontre de partage culturel et d'y refléter la véritable image du Maroc, celle d'un pays de paix, d'ouverture et de tolérance.
«C'est un devoir pour les résidents marocains aux U.S.A. d'être chacun, à son niveau l'ambassadeur de son pays et de contribuer à la diffusion de la culture et de l'art marocains», a déclaré à la MAP, l'artiste Hicham Chami, virtuose du '"qanoun".

Lauréat du conservatoire de musique et danse de Rabat et de l'ISCAE (Institut supérieur de commerce et d'aménagement des entreprises), ce natif de Tétouan est venu, il y a quatre ans à Chicago (Illinois) pour décrocher un Master en marketing.

Une fois ses études terminées, il a créé l'entreprise "Xauen Music" pour sauvegarder l'héritage de la musique classique orientale d'Arabie, Turquie, Arménie et les traditions sépharades à travers l'enregistrement, l'édition et la publication.

L'organisation des concerts de musique andalouse avec à l'affiche le "mounchid" Abdelfettah Bennis et le soliste Lios El Malich dans plusieurs villes américaines «va au-delà du seul souci de conserver ce riche patrimoine artistique», a-t-il dit, ajoutant que les résidents marocains aux U.S.A., veulent «montrer que le Maroc demeure une terre de tolérance où peuvent coexister, dans la paix et la concorde, des gens de différentes confessions religieuses». La fondatrice et co-présidente de Genesis At The Crossroads a versé dans le même sens. Mme Wendy Stemberg a affirmé que sa fondation œuvre, depuis sa création, à l'utilisation des arts en tant que moyen de rencontre des cultures et civilisations et de ponts entre les peuples, notamment ceux d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

L'organisation des concerts de musique andalouse où se produisent artistes juifs et musulmans dégage une sorte d'énergie fantastique, a-t-elle dit, soulignant que sa fondation s'est assignée pour principaux objectifs de permettre aux gens de différentes cultures de «se rassembler en tant qu'individus, de se connaître, de s'apprécier et de donner d'eux une image de partage culturel et artistique».
Quant au chef de l'orchestre, M. Avi Eilam Amzallagh, s'exprimant en dialecte marocain qu'il a conservé depuis qu'il avait l'âge de 13 ans, il a affirmé que les Juifs marocains vivant, là où ils se trouvent, demeurent fiers de leur marocanité et gardent des «souvenirs inoubliables du Maroc, pays inégalable pour la beauté de sa nature et la saveur de son eau».

A propos de cette tournée artistique en Amérique, il a indiqué que «des Juifs et musulmans se sont rencontrés pour donner des concerts de musique andalouse, gharnatie et populaire marocaine pour contribuer à faire connaître ce patrimoine artistique traditionnel et à le préserver».
«Personnellement, je m'efforce de conserver et de perpétuer cet art traditionnel en le consignant dans des partitions et annotations afin d'assurer sa diffusion auprès des publics qu'ils soient d'Amérique, de Russie ou d'autres pays du monde» a-t-il confié à la MAP.

«Nous Juifs, Chrétiens et Musulmans, sommes monothéistes et croyons en un Dieu unique.

Nous pouvons, par conséquent, nous rencontrer comme des frères et s'apprécier par divers moyens dont la musique, art universel».
L'artiste marocain, Abdelfettah Bennis a exprimé, quant à lui, sa joie de voir de jeunes résidents marocains aux U.S.A. dédier une partie de leur temps précieux à faire connaître les arts et la culture du pays dont la musique andalouse, patrimoine aussi riche que varié et complexe avec ses multiples mizanes (modes) et "noubas". «L'art musical n'a ni frontières, ni patrie.

Qu'il soit composé, joué ou chanté en arabe, en hébreu ou en d'autres langues et dialectes, l'art est universel», a dit M. Bennis, précisant qu'au Maroc, «pays de tolérance, artistes juifs, chrétiens et musulmans se produisent souvent dans le cadre de festivals populaires pour interpréter des airs et chants andalous, dans le respect mutuel et sans préjugés confessionnels".
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