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Conduites par le vice-Président Ali Osmane Taha et John Garang : négociations pour la conclusion d'un accord de paix au Soudan

Le vice-Président soudanais Ali Osmane Taha et le chef de la rébellion sudiste John Garang ont repris au Kenya leurs discussions en vue de conclure avant la fin du mois un accord de paix global mettant un terme à 21 ans de guerre civile.
Les délégués d

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Les deux parties s'étaient engagées mi-novembre, lors d'une réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité à Nairobi, à mettre définitivement un terme à 21 ans de guerre civile, le plus long conflit en cours en Afrique, avant le 31 décembre.

Deux années de négociations ont déjà permis d'enregistrer des succès dans certains domaines clés tels que le partage du pouvoir et des richesses, mais certaines questions, notamment des points techniques en matière de sécurité, restent en suspens.
Le conflit, qui a débuté en 1983, a fait 1,5 million de morts et plus de 4 millions de déplacés.

Pour en panser les plaies, une réunion des bailleurs de fonds pour le Soudan se tiendra en mars 2005 à Oslo dans l'objectif de financer les projets de reconstruction du pays.

Selon le responsable chargé du dossier soudanais auprès de la Ligue arabe, Samir Hosni, "cette conférence sera précédée par une réunion préparatoire en février, également dans la capitale norvégienne" La Ligue accueillera en février une réunion de coordination des pays et des fonds de financement arabes, avec la participation de la Banque mondiale (BM) et de la Norvège, pour coordonner les positions arabes en vue de la conférence", a rappelé M. Hosni. "Une délégation conjointe de la Ligue arabe, de la Norvège, du Soudan et de la BM sera dépêchée auprès de plusieurs pays et de fonds de financement arabes pour les inciter à allouer des sommes aux projets de développement au Sud du Soudan", a-t-il indiqué. "La délégation examinera également les moyens de traiter le problème des dettes du Soudan estimées à 64 milliards dollars, dont 40% sont dus à des Etats arabes", a précisé M. Hosni en soulignant que "cette tournée se déroulera en février à la suite de la réunion de coordination".

Dans l'attente, le gouvernement soudanais envisage de dialoguer avec un nouveau mouvement rebelle récemment créé au Darfour (ouest), le Mouvement national pour la réforme et le développement (RDM).

D'après l'agence de presse officielle soudanaise Suna, les pourparlers avec le mouvement seront limités aux questions sécuritaires et humanitaires liées aux déplacés, aux réfugiés et aux convois humanitaires pour "assurer leur arrivée en toute sécurité vers leur destination".

Selon le ministre soudanais des Affaires étrangères Moustafa Osmane Ismaïl, cité par Suna.
Le dialogue se concentrera sur la sécurité, car les combattants de ce nouveau mouvement "commencent à constituer une menace pour la sécurité des déplacés et des réfugiés et ont commencé à lancer des attaques contre les propriétés publiques et les biens des tribus", a ajouté le ministre.

Ces discussions "ne seront pas parallèles aux négociations d'Abuja, mais auront pour but de convaincre le mouvement d'observer un cessez-le-feu", a ajouté M. Ismaïl.

Le RDM est composé d'environ 1.000 à 3.000 combattants appartenant à la tribu des Zaghawah et basés, notamment, dans les régions de Jebel Moon et Tinah à Dar Zaghawah dans le Darfour-nord, a précisé M. Ismaïl.

Selon le ministre, les Zaghawah ont fait scission avec le Mouvement de la justice et de l'égalité (JEM), étant convaincus que ce mouvement convoite le pouvoir à Khartoum tandis que leur principal intérêt est le développement de la région du Darfour.

L'ONU réclame 164 millions de dollars


Les Nations unies ont annoncé lundi avoir besoin pour 2005 de 164 millions de dollars pour combattre en particulier la malnutrition et la mortalité en Somalie où le taux dans ce pays est au même niveau que celui relevé dans la province soudanaise du Darfour en proie à un conflit.

Le secrétaire général adjoint de l'Onu pour les affaires humanitaires, Jan Egeland, a précisé que cette somme serait dévolue à l'aide alimentaire, la protection des droits de l'Homme ainsi qu'à des projets dans les domaines de l'agriculture et de l'économie.

"Environ 1,4 million de Somaliens, sur une population totale de 7 à 8 millions, a un besoin urgent d'assistance", a déclaré M. Egeland à la presse à Nairobi, à son retour d'une mission d'évaluation en Somalie.

"Certaines régions de Somalie ont un taux de mortalité et de malnutrition aussi élevé qu'au Darfour", a-t-il affirmé. Le Darfour, région désertique de l'ouest soudanais, est en proie depuis février 2003 à une guerre civile opposant les rebelles du Mouvement de libération du Soudan (SLM) et du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) aux autorités de Khartoum et leurs alliés, des milices armées arabes djanjawids. Ce conflit a fait plus de 70.000 morts et près d' 1,6 million de réfugiés et déplacés.

Le taux de mortalité au Darfour se situe entre 1,5 et 2 pour 10.000 personnes chaque jour, et 2 en Somalie où il atteint 5 pour 10.000 chez les enfants, a déclaré M. Egeland.

Cette situation est "moralement scandaleuse" pour nous, a ajouté le responsable onusien, ajoutant que la communauté internationale devait trouver promptement les fonds pour faire cesser la souffrance dans ce pays de la Corne de l'Afrique. La Somalie vient d'adopter de nouvelles institutions après avoir sombré dans le chaos à la chute du Président Mohammed Siad Barre, en 1991 et avoir été livrée aux chefs de guerre.

Elle s'est dotée ces derniers mois d'un Président, d'un Parlement et d'un Premier ministre, puis d'un gouvernement.

Ce processus a su associer à sa démarche la majorité des chefs de guerre somaliens, ce qui lui donne des chances de succès, contrairement à la douzaine de fois précédentes où le pays a déjà tenté de faire la paix.

"La Somalie est maintenant dans ses moments de vérité, l'année 2005 sera le tournant (pour ce pays) pour le meilleur comme pour le pire", a estimé M. Egeland en affirmant que les Nations unies assisteront cette nation détruite pour reconstruire ses institutions ruinées.
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