Après plus d’un demi-siècle d’existence, le football africain a retrouvé son élan lors des années 80, parvenant à surprendre le monde entier par les étapes franchies pour se frayer un chemin vers les hautes sphères en un laps de temps, mais aussi en tenant la dragée haute aux grandes nations pendant les différentes coupes du monde.
Le Sénégal avait fourni, au Mondial-2002, une nette explication dans ce sens en atteignant les quarts de finale, ce qui n’est pas une première, mais surtout en infligeant une belle raclée au champion du monde en titre, la France (1:0 en match d’ouverture).
Ce parcours plus qu’étonnant du football africain a fait de la CAN un événement des plus attendus et des plus suivis au fil des éditions, et de son organisateur, la CAF (Confédération Africaine de Football) l’une des instances qui a son poids sur la scène internationale.
La première pierre pour la création de la CAF fût posée le 6 juin 1956 lors d’une réunion ayant regroupé à Lisbonne sept éminentes personnalités sportives africaines. Mais l’instance continentale n’a vu le jour que le 8 février 1957 à l’issue de l’assemblée générale constitutive tenue à Khartoum.
Deux jours seulement après, Khartoum va abriter la première coupe d’Afrique des nations, traduction concrète de la naissance de la CAF. Cette première édition avait opposé trois nations (l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan)
l’Afrique du Sud sera vite écartée pour cause d’apartheid.
Déjà en 1956, l’Egyptien Abdelaziz Abdellah Salem présenta à la FIFA (Fédération internationale de football), lors de son assemblée générale à Zurich, la demande de la création de la CAF, une demande qui suscita le sarcasme des congressistes vu le nombre des équipes devant la constituer.
La demande n’a donc pas été inscrite à l’ordre du jour de la réunion de la FIFA et Abdellah Salem avait vigoureusement exprimé son mécontentement et s’est retiré de la réunion. «Si nous ne sommes pas tous traités ici sur le même pied d’égalité, il n’est nullement question de notre présence parmi vous», avait-il lancé aux congressistes.
Devant cette position courageuse, soutenue par la décision du délégué du Soudan Mohamed Abdelhalim de se retirer lui aussi en guise de solidarité avec M. Salem, la FIFA s’est retrouvée contrainte de répondre favorablement à la requête égyptienne.
La CAN, comme toutes les grandes compétitions, a connu des hauts et des bas, des remaniements et autres changements, sous l’impulsion des cinq présidents qui se sont succédé à la tête de la Confédération: les Egyptiens Abdelaziz Salem (1957/1958) et le général Mostafa (1958/1968), le Soudanais Abdelhalim (1968/1968), l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema (1972/1987) et le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis mars 1988.
Hayatou est aujourd’hui candidat pour un nouveau mandat, dont l’attribution est prévue lors de l’assemblée générale de la CAF qui se tiendra le 20 janvier à Tunis.
L’histoire de la CAN peut être subdivisée en quatre étapes principales correspondant chacune à une formule de compétition: 1957-1965, 1968-1990, 1992-1994 et de 1996 jusqu’à nos jours.
Ainsi, lors de la première édition (Khartoum, 1957), le tournoi est joué selon la formule du «Knock out» (élimination directe) avec la participation de trois nations seulement (Egypte, Soudan, Ethiopie). Deux ans plus tard, avec les mêmes sélections, la compétition se déroule au Caire sous forme de championnat avec addition de points. Cependant, lors de la troisième édition (Ethiopie-62), qui a accueilli deux nouveaux venus, la Tunisie et l’Ouganda, on assista à un retour à la formule du «Knock out», avec en prime un match de classement.
La CAN-63 au Ghana sera le théâtre d’un important renouveau : six équipes réparties en deux groupes de trois. Ce changement a été inévitable après que de nouvelles associations nationales aient rallié la CAF, notamment le Maroc et le Ghana.
A partir de 1968 en Ethiopie, la CAN prendra la formule qui semblait être l’idéale, à savoir deux groupes de quatre équipes. Le tournoi, avec un programme chargé (16 matches), se joue désormais durant deux semaines dans deux villes du pays organisateur, voire plus.
Cette forme de compétition résistera jusqu’en 1992, année où le Sénégal accueillera 12 sélections au lieu de huit. Sous la pression du nombre grandissant des pays affiliés à la CAF, l’organisme continental prend cette initiative pour permettre à toutes les grandes équipes de pouvoir animer cette compétition et de s’assurer une large médiatisation grâce à la présence des professionnels à l’étranger, surtout dans les championnats européens.
De cavalcades en cavalcades, la CAN changera de peau pour la énième fois. C’est ainsi qu’elle a confié en 1996 à l’Afrique du Sud, qui venait de réintégrer le concert africain, d’héberger les 16 nations qui se disputeront le trophée.
L’un des importants aspects de cette permanente évolution de la plus prestigieuse compétition continentale sera la question des footballeurs africains expatriés. En effet, les discussions ont été chaudes au siège de la CAF, au Caire, à ce sujet, qui sera résolu définitivement par le quatrième président, l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema.
Au début de la compétition, seuls les joueurs évoluant dans leurs pays étaient autorisés à figurer sur la liste communiquée à la CAF en prévision de chaque tournoi, comme le stipulaient les règlements de la FIFA.
Les sélections qui disposaient de joueurs évoluant à l’étranger ont été ainsi privées des services des «enfants du pays». Elles ont du attendre la réunion du Caire (24-25 mai 1967) pour qu’une Fédération nationale puisse finalement «utiliser un maximum de deux joueurs jouissant de la nationalité de leur pays bien que licenciés et pratiquant dans un autre et quel que soit leur statut en tant que joueur».
Ce nouvel amendement a profité dès 1972 au Congo-Brazzaville qui a remporté le trophée continental grâce à ses deux professionnels M’pelé et Balekita.
Dix ans plus tard à Tripoli (3/4 mars), l’Ethiopien Tessema va mettre fin aux discussions byzantines au siège de la CAF, au Caire. Conformément à l’article 3 du nouveau règlement de la FIFA, désormais «tout joueur, citoyen d’un pays en vertu des lois de ce pays, est qualifié pour jouer en équipe nationale ou représentative de ce pays».
Cette décision de la CAF a été bénéfique pour le football africain qui, grâce à l’apport des professionnels, fait actuellement l’objet d’une large diffusion dans les plus grandes chaînes de télévision internationales.
Dans moins de dix jours, la Tunisie accueillera la CAN-2004 qui réunira l’élite du ballon rond du continent, avec la participation des cinq mondialistes, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Cameroun, le Nigéria, le Sénégal et la Tunisie.
Or, plusieurs joueurs qui ont brillé de mille feux sous d’autres cieux rêvent toujours de leur première consécration dans le «Mondial africain».
Un rêve légitime mais inabordable puisque de grands footballeurs ont fini leur carrière sans goûter jamais à cette joie.
A partir de 2006 (en Egypte), la CAN aura une autre saveur et plus d’importance en devenant qualificative pour le Mondial-2010, donc deux championnats en un.
Le Sénégal avait fourni, au Mondial-2002, une nette explication dans ce sens en atteignant les quarts de finale, ce qui n’est pas une première, mais surtout en infligeant une belle raclée au champion du monde en titre, la France (1:0 en match d’ouverture).
Ce parcours plus qu’étonnant du football africain a fait de la CAN un événement des plus attendus et des plus suivis au fil des éditions, et de son organisateur, la CAF (Confédération Africaine de Football) l’une des instances qui a son poids sur la scène internationale.
La première pierre pour la création de la CAF fût posée le 6 juin 1956 lors d’une réunion ayant regroupé à Lisbonne sept éminentes personnalités sportives africaines. Mais l’instance continentale n’a vu le jour que le 8 février 1957 à l’issue de l’assemblée générale constitutive tenue à Khartoum.
Deux jours seulement après, Khartoum va abriter la première coupe d’Afrique des nations, traduction concrète de la naissance de la CAF. Cette première édition avait opposé trois nations (l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan)
l’Afrique du Sud sera vite écartée pour cause d’apartheid.
Déjà en 1956, l’Egyptien Abdelaziz Abdellah Salem présenta à la FIFA (Fédération internationale de football), lors de son assemblée générale à Zurich, la demande de la création de la CAF, une demande qui suscita le sarcasme des congressistes vu le nombre des équipes devant la constituer.
La demande n’a donc pas été inscrite à l’ordre du jour de la réunion de la FIFA et Abdellah Salem avait vigoureusement exprimé son mécontentement et s’est retiré de la réunion. «Si nous ne sommes pas tous traités ici sur le même pied d’égalité, il n’est nullement question de notre présence parmi vous», avait-il lancé aux congressistes.
Devant cette position courageuse, soutenue par la décision du délégué du Soudan Mohamed Abdelhalim de se retirer lui aussi en guise de solidarité avec M. Salem, la FIFA s’est retrouvée contrainte de répondre favorablement à la requête égyptienne.
La CAN, comme toutes les grandes compétitions, a connu des hauts et des bas, des remaniements et autres changements, sous l’impulsion des cinq présidents qui se sont succédé à la tête de la Confédération: les Egyptiens Abdelaziz Salem (1957/1958) et le général Mostafa (1958/1968), le Soudanais Abdelhalim (1968/1968), l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema (1972/1987) et le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis mars 1988.
Hayatou est aujourd’hui candidat pour un nouveau mandat, dont l’attribution est prévue lors de l’assemblée générale de la CAF qui se tiendra le 20 janvier à Tunis.
L’histoire de la CAN peut être subdivisée en quatre étapes principales correspondant chacune à une formule de compétition: 1957-1965, 1968-1990, 1992-1994 et de 1996 jusqu’à nos jours.
Ainsi, lors de la première édition (Khartoum, 1957), le tournoi est joué selon la formule du «Knock out» (élimination directe) avec la participation de trois nations seulement (Egypte, Soudan, Ethiopie). Deux ans plus tard, avec les mêmes sélections, la compétition se déroule au Caire sous forme de championnat avec addition de points. Cependant, lors de la troisième édition (Ethiopie-62), qui a accueilli deux nouveaux venus, la Tunisie et l’Ouganda, on assista à un retour à la formule du «Knock out», avec en prime un match de classement.
La CAN-63 au Ghana sera le théâtre d’un important renouveau : six équipes réparties en deux groupes de trois. Ce changement a été inévitable après que de nouvelles associations nationales aient rallié la CAF, notamment le Maroc et le Ghana.
A partir de 1968 en Ethiopie, la CAN prendra la formule qui semblait être l’idéale, à savoir deux groupes de quatre équipes. Le tournoi, avec un programme chargé (16 matches), se joue désormais durant deux semaines dans deux villes du pays organisateur, voire plus.
Cette forme de compétition résistera jusqu’en 1992, année où le Sénégal accueillera 12 sélections au lieu de huit. Sous la pression du nombre grandissant des pays affiliés à la CAF, l’organisme continental prend cette initiative pour permettre à toutes les grandes équipes de pouvoir animer cette compétition et de s’assurer une large médiatisation grâce à la présence des professionnels à l’étranger, surtout dans les championnats européens.
De cavalcades en cavalcades, la CAN changera de peau pour la énième fois. C’est ainsi qu’elle a confié en 1996 à l’Afrique du Sud, qui venait de réintégrer le concert africain, d’héberger les 16 nations qui se disputeront le trophée.
L’un des importants aspects de cette permanente évolution de la plus prestigieuse compétition continentale sera la question des footballeurs africains expatriés. En effet, les discussions ont été chaudes au siège de la CAF, au Caire, à ce sujet, qui sera résolu définitivement par le quatrième président, l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema.
Au début de la compétition, seuls les joueurs évoluant dans leurs pays étaient autorisés à figurer sur la liste communiquée à la CAF en prévision de chaque tournoi, comme le stipulaient les règlements de la FIFA.
Les sélections qui disposaient de joueurs évoluant à l’étranger ont été ainsi privées des services des «enfants du pays». Elles ont du attendre la réunion du Caire (24-25 mai 1967) pour qu’une Fédération nationale puisse finalement «utiliser un maximum de deux joueurs jouissant de la nationalité de leur pays bien que licenciés et pratiquant dans un autre et quel que soit leur statut en tant que joueur».
Ce nouvel amendement a profité dès 1972 au Congo-Brazzaville qui a remporté le trophée continental grâce à ses deux professionnels M’pelé et Balekita.
Dix ans plus tard à Tripoli (3/4 mars), l’Ethiopien Tessema va mettre fin aux discussions byzantines au siège de la CAF, au Caire. Conformément à l’article 3 du nouveau règlement de la FIFA, désormais «tout joueur, citoyen d’un pays en vertu des lois de ce pays, est qualifié pour jouer en équipe nationale ou représentative de ce pays».
Cette décision de la CAF a été bénéfique pour le football africain qui, grâce à l’apport des professionnels, fait actuellement l’objet d’une large diffusion dans les plus grandes chaînes de télévision internationales.
Dans moins de dix jours, la Tunisie accueillera la CAN-2004 qui réunira l’élite du ballon rond du continent, avec la participation des cinq mondialistes, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Cameroun, le Nigéria, le Sénégal et la Tunisie.
Or, plusieurs joueurs qui ont brillé de mille feux sous d’autres cieux rêvent toujours de leur première consécration dans le «Mondial africain».
Un rêve légitime mais inabordable puisque de grands footballeurs ont fini leur carrière sans goûter jamais à cette joie.
A partir de 2006 (en Egypte), la CAN aura une autre saveur et plus d’importance en devenant qualificative pour le Mondial-2010, donc deux championnats en un.
