Le Soudan, placé par le Conseil de sécurité de l'Onu sous la menace de sanctions pétrolières pour son incapacité à résoudre la crise du Darfour (ouest), a qualifié dimanche "d'inéquitable" la résolution adoptée la veille par cette instance, mais s'est engagé à l'appliquer.
Le gouvernement devait tenir une réunion extraordinaire dimanche pour envisager la manière de répondre à la résolution, qui exige de Khartoum de désarmer les milices pro-gouvernementales, responsables d'exactions contre les populations d'origine africaine, prévoit l'envoi d'une commission d'enquête pour établir s'il y a génocide ou non, et menace le Soudan de sanctions pétrolières s'il ne fait rien dans ce sens.
Dans leur première réaction, les autorités soudanaises ont qualifié la résolution d'"inéquitable et d'injuste", mais affirmé qu'elles s'engageaient à l'appliquer.
Elles reprochent au Conseil d'avoir ignoré le rapport du représentant du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan au Soudan, Jan Pronk, qui avait signalé une relative amélioration de la situation humanitaire, mais mis en évidence les carences dans le domaine de la sécurité.
Khartoum a aussi mis en doute le fait que les mesures annoncées par le Conseil de sécurité contribuent à la solution de la crise du Darfour, et ont violemment attaqué les Etats-Unis, accusés de "provoquer la tension comme d'habitude" et de "violer toutes les normes et valeurs internationales", selon le secrétaire pour les affaires extérieures du Congrès national (parti au pouvoir) Kamal al-Obeid.
Le chef des négociateurs gouvernementaux aux pourparlers d'Abuja avec les rebelles du Darfour, Majzoub al-Khalifa Ahmed, a affirmé que la "résolution était attendue et avait été présentée par les Etats-Unis comme faisant partie de sa campagne électorale interne, en oubliant les crimes qu'ils ont commis en Irak et ailleurs".
Pour M. Khalifa, les sanctions pétrolières prévues sont par ailleurs "un aspect de la lutte entre la (compagnie pétrolière américaine) Chevron et la Chine", principal investisseur dans le pétrole soudanais. Chevron s'est récemment retiré du Soudan.
Le représentant du Soudan aux Nations Unies, Al-Fatih Urwah, a souligné que son pays n'avait "pas peur de la commission d'enquête, mais "qu'il craignait les arrières-pensées (qui seraient) derrière sa création".
Ahmed Ibrahim Taher, président de l'Assemblée nationale soudanaise, a utilisé pour sa part un vocabulaire nettement plus belliqueux, menaçant "d'ouvrir les sept portes de l'enfer" face à toute intervention occidentale.
L'analyste soudanais Osman Mirghani, interrogé par l'AFP, a déclaré qu'il voyait dans le texte de l'Onu des "évolutions dangereuses": "la transformation des observateurs de l'Union africaine (UA) en force de maintien de la paix - perspective que Khartoum avait rejetée avec vigueur - et la création d'une commission d'enquête internationale, ouvrant la possibilité d'interroger des responsables sur leur éventuelle implication dans la crise du Darfour".
"La résolution porte par ailleurs le coup de grâce aux pourparlers d'Abuja" et "ouvre la voie à terme à des mesures unilatérales, directes, sans autre consultation du Conseil de sécurité", a-t-il dit. "C'est un acquis pour les Etats-Unis, qui posent des contraintes au Soudan".
"Les projets de sanctions passeront sous le parapluie du Conseil de sécurité, qui risque désormais d'apparaître comme le sous-traitant des Etats-Unis. La souveraineté sur le Darfour a été de fait retirée au Soudan", a-t-il poursuivi.
Pour M. Mirghani, les rebelles du Mouvement de la justice et de l'égalité (JEM) et du Mouvement de libération du Soudan (SLM) sont "avec les Etats-Unis, les vrais gagnants de cette affaire". "Ils ont joué la montre et gagné", a-t-il dit, en mettant en doute la possibilité d'un accord de paix sur le Darfour à court terme.
Le gouvernement devait tenir une réunion extraordinaire dimanche pour envisager la manière de répondre à la résolution, qui exige de Khartoum de désarmer les milices pro-gouvernementales, responsables d'exactions contre les populations d'origine africaine, prévoit l'envoi d'une commission d'enquête pour établir s'il y a génocide ou non, et menace le Soudan de sanctions pétrolières s'il ne fait rien dans ce sens.
Dans leur première réaction, les autorités soudanaises ont qualifié la résolution d'"inéquitable et d'injuste", mais affirmé qu'elles s'engageaient à l'appliquer.
Elles reprochent au Conseil d'avoir ignoré le rapport du représentant du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan au Soudan, Jan Pronk, qui avait signalé une relative amélioration de la situation humanitaire, mais mis en évidence les carences dans le domaine de la sécurité.
Khartoum a aussi mis en doute le fait que les mesures annoncées par le Conseil de sécurité contribuent à la solution de la crise du Darfour, et ont violemment attaqué les Etats-Unis, accusés de "provoquer la tension comme d'habitude" et de "violer toutes les normes et valeurs internationales", selon le secrétaire pour les affaires extérieures du Congrès national (parti au pouvoir) Kamal al-Obeid.
Le chef des négociateurs gouvernementaux aux pourparlers d'Abuja avec les rebelles du Darfour, Majzoub al-Khalifa Ahmed, a affirmé que la "résolution était attendue et avait été présentée par les Etats-Unis comme faisant partie de sa campagne électorale interne, en oubliant les crimes qu'ils ont commis en Irak et ailleurs".
Pour M. Khalifa, les sanctions pétrolières prévues sont par ailleurs "un aspect de la lutte entre la (compagnie pétrolière américaine) Chevron et la Chine", principal investisseur dans le pétrole soudanais. Chevron s'est récemment retiré du Soudan.
Le représentant du Soudan aux Nations Unies, Al-Fatih Urwah, a souligné que son pays n'avait "pas peur de la commission d'enquête, mais "qu'il craignait les arrières-pensées (qui seraient) derrière sa création".
Ahmed Ibrahim Taher, président de l'Assemblée nationale soudanaise, a utilisé pour sa part un vocabulaire nettement plus belliqueux, menaçant "d'ouvrir les sept portes de l'enfer" face à toute intervention occidentale.
L'analyste soudanais Osman Mirghani, interrogé par l'AFP, a déclaré qu'il voyait dans le texte de l'Onu des "évolutions dangereuses": "la transformation des observateurs de l'Union africaine (UA) en force de maintien de la paix - perspective que Khartoum avait rejetée avec vigueur - et la création d'une commission d'enquête internationale, ouvrant la possibilité d'interroger des responsables sur leur éventuelle implication dans la crise du Darfour".
"La résolution porte par ailleurs le coup de grâce aux pourparlers d'Abuja" et "ouvre la voie à terme à des mesures unilatérales, directes, sans autre consultation du Conseil de sécurité", a-t-il dit. "C'est un acquis pour les Etats-Unis, qui posent des contraintes au Soudan".
"Les projets de sanctions passeront sous le parapluie du Conseil de sécurité, qui risque désormais d'apparaître comme le sous-traitant des Etats-Unis. La souveraineté sur le Darfour a été de fait retirée au Soudan", a-t-il poursuivi.
Pour M. Mirghani, les rebelles du Mouvement de la justice et de l'égalité (JEM) et du Mouvement de libération du Soudan (SLM) sont "avec les Etats-Unis, les vrais gagnants de cette affaire". "Ils ont joué la montre et gagné", a-t-il dit, en mettant en doute la possibilité d'un accord de paix sur le Darfour à court terme.
