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Découverte d'un squelette partiel assez bien conservé : un ancêtre possible de l'homme et des grands singes mis au jour en Espagne

Un primate vieux de quelque 13 millions d'années, qui pourrait avoir été le dernier ancêtre commun de l'homme et des grands singes, a été découvert en Espagne, annonce la revue Science à paraître vendredi. Un nouvel hominoïde vieux de quelque 13 millions

Découverte d'un squelette partiel assez bien conservé : un ancêtre possible de l'homme et des grands singes mis au jour en Espagne
Ce nom fait référence à Hostalets de Pierola, village proche du site de la découverte, près de Barcelone.

L'anatomie du pierolapithèque ainsi que son âge, estimé entre 12,5 à 13 millions d'années (époque du miocène moyen), suggèrent qu'il était «probablement proche» du dernier ancêtre des grands singes actuels et des humains. Alors que les fossiles précédents présentaient une morphologie primitive, identique à celle des singes inférieurs, le singe de Catalogne permet pour la première fois d'étudier un spécimen aux formes modernes.

Les restes sont probablement ceux d'un mâle de 35 kg environ. Sa cage thoracique est large et aplatie, les omoplates situées dans le dos (celles des autres singes étant fixées sur les côtés), le bas de sa colonne vertébrale est rigide et ses poignets permettent une rotation assez élevée de la main. Tout cela facilite une posture droite et donne la possibilité de grimper aux arbres.

Le pierolapithèque présente cependant aussi des traits plus primitifs, comme une face en pente et des doigts et des orteils plus courts par rapport à ceux des grands singes actuels. Le primate nouvellement identifié devait donc se suspendre moins souvent que ses descendants, ce qui laisse entendre que ce type de locomotion caractéristique des espèces d'aujourd'hui est apparu ultérieurement et peut-être en plusieurs étapes. Selon les hypothèses actuelles, l'homme et les grands singes ont continué à évoluer encore pendant plusieurs millions d'années après la période de l'existence de Pierolapithecus catalaunicus. Les derniers compagnons restés ensemble sur la route de l'évolution, les ancêtres directs des humains et des chimpanzés, se seraient séparés il y a 6 à 7 millions d'années.
L'homme descend... de coureurs de fond

Nous sommes des descendants de coureurs de fond: cette hypothèse inattendue est avancée par deux biologistes américains à partir d'une étude comparative de l'anatomie de l'homme moderne, de ses ancêtres et d'un certain nombre d'animaux, dont les résultats ont été publiés par la revue Nature.

Selon Dennis Bramble, de l'Université de l'Utah, à Salt Lake City, et Daniel Lieberman, de l'Université Harvard, à Cambridge (Massachusetts), les origines de notre propre anatomie, caractérisée en particulier par des jambes longues et puissantes, sont à chercher auprès des premiers représentants du genre Homo, confrontés à la nécessité de parcourir vite de longues distances à travers la savane africaine. C'est en poursuivant des proies, en tant que chasseurs, pour pouvoir les atteindre avec des projectiles à distance rapprochée, ou en s'efforçant d'arriver avant des charognards (hyènes, vautours...) auprès d'une carcasse, que l'homme a développé cette aptitude, spéculent les deux scientifiques.

Sous l'effet de la sélection naturelle, expliquent-ils, nos ancêtres ont donc commencé à prendre des formes qui ont abouti au corps humain actuel, adapté non seulement à la marche bipède, mais surtout à la course d'endurance.
Face à des «sprinters» animaux incomparablement plus rapides sur de courtes distances, la survie de nos ancêtres dépendait donc de leur capacité à courir longtemps. Ce seuil d'évolution aurait été franchi voici quelque deux millions d'années. Bramble et Lieberman affirment en avoir détecté des traces dans certains squelettes attribués à l'espèce Homo habilis et surtout dans ceux, plus modernes, d'Homo erectus.

Les deux biologistes ont répertorié en tout 26 traits anatomiques aptes à augmenter l'adaptation à la course, tels que les longs tendons et les ligaments des jambes, la structure des pieds mais aussi les muscles qui stabilisent le tronc.
«Aujourd'hui, résument les auteurs de l'étude, la course est principalement une forme d'exercice et de récréation, mais ses racines peuvent être aussi anciennes que l'origine du genre humain et avoir contribué de manière importante à la formation du corps humain.»
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