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Décrétant une mobilisation contre une intervention au Darfour : Après l'avoir rejetée, le Soudan accepte la résolution de l'ONU

Le Soudan accepte la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sur le Darfour, ravagé depuis un an et demi par une guerre civile, mais "avec regret", a indiqué samedi à Addis Abeba l'ambassadeur soudanais auprès de l'Ethiopie et l'Union africaine (UA). <

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«Nous sommes des personnes qui respectons la loi, qui respectons les organisations internationales et nous allons transmettre notre position sur cette question à l'Onu», a-t-il poursuivi.
Vendredi soir, le Conseil de sécurité de l'Onu avait adopté une résolution mettant en demeure le Soudan d'en finir dans les 30 jours avec les atrocités commises dans sa province du Darfour par les milices arabes pro-gouvernementales (djandjawids). La capitale soudanaise était calme samedi matin, premier jour ouvré de la semaine, quelques heures après le vote par le Conseil de sécurité d'une résolution mettant en demeure le Soudan d'en finir dans les 30 jours avec les atrocités commises dans sa province du Darfour par les milices arabes pro-gouvernementales (djandjawids). La résolution, proposée par les Etats-Unis avec l'appui de l'Union européenne, a été adoptée vendredi par 13 voix sur 15 et deux abstentions. Le texte ne fait pas explicitement référence à des «sanctions» dans le cas où la mise en demeure de l'Onu ne serait pas observée. Mais «le compte à rembours a commencé», soulignaient samedi des commentateurs politiques, en estimant que sous les mots «autres mesures» inscrits dans la résolution transparaît déjà la menace des sanctions. Les autorités soudanaises, qui s'attendaient à une «résolution modérée» de la part de l'Onu, ont formellement rejeté le texte, le qualifiant d'«inapproprié», selon le porte-parole du gouvernement Al-Zahawe Ibrahim Malik. M. Malik reproche au Conseil de sécurité d'avoir réduit de 90 à 30 jours la période d'observation pour le désarmement des Djandjawids et l'accélération de l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations sinistrées, convenue entre le gouvernement soudanais et le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, après sa visite au Darfour le 3 juillet. En outre, souligne M. Malik, la résolution n'a pas tenu compte des efforts faits par le Soudan, l'Union africaine et la Ligue arabe pour tenter de mettre un terme à la crise du Darfour. Depuis février 2003, environ 1,2 million de personnes ont été chassées de leurs foyers au Darfour, dont 200.000 ont fui au Tchad voisin. Le nombre des morts pourrait avoir déjà atteint 50.000, selon Jan Egeland, secrétaire général adjoint de l'Onu aux affaires humanitaires. Le porte-parole soudanais a par ailleurs indiqué que son pays «rejette les menaces et est prêt à défendre son peuple et affronter les conspirations des pouvoirs hostiles et les complots de ceux qui ambitionnent de s'approprier les ressources économiques» du Soudan.
Le gouvernement soudanais a décrété depuis mardi «la mobilisation générale politique et stratégique». Il a libéré 49 dirigeants de l'opposition islamiste du mouvement de Hassan Tourabi, pour tenter d'«unir le front intérieur» contre une éventuelle intervention étrangère au Darfour. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu, notamment de femmes et d'étudiants, organisées par les appareils d'encadrement du Congrès national (CN), le parti au pouvoir. Le ministre soudanais de l'Agriculture, Majzoub al-Khalifa Ahmed, chef de la délégation gouvernementale aux négociations avortées avec les rebelles du Darfour, a donné de la voix en proclamant que «le gouvernement traitera de manière appropriée tout soldat (étranger) qui mettra le pied au Soudan». La France a demandé vendredi «une mobilisation à des fins humanitaires des moyens militaires français prépositionnés au Tchad», devant la «gravité de la situation humanitaire au Darfour». L'Australie et la Grande-Bretagne ont déjà annoncé être prêtes à envoyer des troupes au Darfour. L'un des chefs historiques de l'opposition soudanaise en exil Mohamed Osmane al-Mirghani, président de l'Alliance nationale démocratique (AND) et du Parti démocratique unioniste (PDU), a pour sa part appelé d'Asmara les dirigeants égyptien, libyen et tchadien à intervenir rapidement pour trouver une solution au Darfour et demander au président Béchir de coopérer pour «fermer la porte à une intervention militaire, avant l'internationalisation de l'affaire».
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