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Deux ans après «Ours» : la beauté du tigre capturée sous l'oeil de Jean-Jacques Annaud

"Je n'avais pas imaginé après 'L'Ours' que l'envie me prendrait un jour de refaire un film avec des animaux". Et pourtant, si. L'envie est revenue. Seize ans après "L'Ours", le cinéaste français Jean-Jacques Annaud réalise de nouveau un long-métrage avec

Deux ans après «Ours» : la beauté du tigre capturée sous l'oeil de Jean-Jacques Annaud
Dans «Deux frères», ces superbes félins, tantôt patauds et facétieux, tantôt fascinants et dangereux, crèvent l'écran dans un beau conte sur les destins croisés de deux jeunes tigres en Indochine...

Il était une fois deux frères, nés au coeur de la jungle indochinoise, dans les ruines du mystérieux temple d'Angkor. Les jeunes tigres grandissent, se livrant aux jeux de l'apprentissage de la vie, sous la surveillance de leurs parents et les sourires bienveillants d'immenses Bouddhas rongés par la végétation.
Mais en ce début des années 1920, l'heure est au pillage des trésors sacrés de l'Indochine. Le destin des deux tigres bascule à l'arrivée sur leur territoire d'Aidan McRory (Guy Pearce), un ancien chasseur reconverti dans le vol des statues khmères.

Les deux frères sont brutalement séparés. Le premier, trouvé par McRory, est laissé à des villageois corrompus. Peu de temps après, il est vendu au cirque Zerbino où il devra se plier aux ordres et participer à des numéros sous le nom de «Koumal».Le second, pendant un temps préservé sous la garde de sa mère, voit celle-ci servir de proie lors d'une expédition de chasse.

La tigresse est gravement blessée et le petit tigre est recueilli par l'administrateur colonial Eugène Normandin (Jean-Claude Dreyfus). Accepté par la famille Normandin, il est baptisé «Sangha» par le fils de l'administrateur, le jeune Raoul (Freddie Highmore) qui l'adopte comme animal de compagnie. Mais la mère de Raoul, Mathilde Normandin (Philippine Leroy-Beaulieu) craint que l'animal ne devienne trop dangereux en grandissant. «Sangha» est alors donné comme cadeau à un prince qui le garde en captivité dans une cage dorée dans les sous-sols de son immense palais.

Devenus adultes, les deux frères d'antan verront pourtant leurs destins se croiser de nouveau, cette fois dans une arène, face à face...
Aussi tendre et émouvant que «L'ours», «Deux frères» de Jean-Jacques Annaud plonge les spectateurs au coeur d'une histoire d'abandon et d'amour fraternel sur fond de colonisation française en Indochine.

Pour tourner ce film -a priori impossible vu le danger posé par ses «stars» sauvages- le cinéaste a utilisé trente tigres, dont dix-huit bébés, chacun des animaux étant sélectionné pour ses aptitudes particulières et sa capacité à faire une scène du film.

Entraînés durant six mois au Puy-du-Fou (Vendée) par le spécialiste des fauves Thierry Le Portier, les tigres avaient donc répété, «savaient leur texte», explique Jean-Jacques Annaud, ajoutant que les rôles principaux disposaient de «doublures».

Outre la gestion de la performance cinématographique des félins, l'autre préoccupation constante sur le tournage de «Deux frères» demeurait la sécurité de l'équipe, «car il ne faut pas oublier que si sympathique et affectueux que puissent être les tigres, ils demeurent des prédateurs redoutables».

Toutes les scènes mettant en présence les acteurs et les tigres adultes ont donc été tournées «en double-passe, une passe avec les tigres, une passe avec les hommes, à l'exception d'un plan avec Guy Pearce», confie le réalisateur.

Savoureuse ironie d'un tel tournage: si les tigres évoluaient librement sur une vaste zone, parfois de plusieurs hectares, entièrement entourée de filets, les techniciens, eux, ont dû passer huit mois à l'intérieur de cages étroites, filmant grâce à des caméras placées à l'extérieur des barreaux et pilotées électroniquement.

Mais le talent de Jean-Jacques Annaud réside justement dans sa capacité à nous faire oublier ses exploits techniques en offrant un spectacle admirable par sa simplicité, et par son message de préservation du patrimoine de l'humanité, qu'il se présente sous forme de vie sauvage ou d'un site sans vie.
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