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Diversion politique réussie : L'apparition de Ben Laden pourrait servir Bush

Le président républicain George W. Bush pourrait finalement tirer un léger avantage, deux jours avant le scrutin présidentiel américain, de l'apparition vidéo d'Oussama ben Laden dans laquelle le chef d'al-Qaïda dénonce le président et menace les Etats-Un

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Diffusée vendredi par la chaîne al-Jazira, ben Laden s'adresse directement aux Américains et leur affirme que «les raisons demeurent pour la répétition de ce qui s'est passé» le 11 septembre 2001. Il s'attaque aussi à George W. Bush en l'accusant de négligence et de réaction tardive le jour des attentats du 11 septembre. Les experts s'accordent pour penser que Bush devrait en tirer un léger avantage par rapport à son rival démocrate John Kerry. Mais ils sont très prudents, la course à la Maison Blanche étant particulièrement serrée et estiment que le gain pour Bush devrait être très faible.

Le principal intérêt, selon eux, est que la réapparition de ben Laden crée une diversion de dernière minute et met de côté les difficultés de l'administration Bush à pacifier l'Irak.

Ben Laden remet sur le devant de la scène le terrorisme, thème sur lequel Bush est gagnant par rapport à son concurrent, indiquent les experts. Par ailleurs, la vidéo va mettre au second plan la polémique sur les explosifs disparus d'Irak qui avait alimenté toute la semaine la campagne présidentielle. «Cela devrait aider Bush, mais je ne sais pas dans quelles proportions», a indiqué Larry Sabato, directeur du centre de Politique à l'Université de Virginie. Michael O'Hanlon, expert pour les questions de Défense au Brookings Institution de Washington, estime que l'apparition d'Oussama ben Laden «pourrait jouer pour un côté comme pour l'autre», mais en créant un réflexe de peur, cela pourrait favoriser Bush.

Allan Lichtman, professeur en sciences politiques à l'American University, estime quant à lui que «tout ce qui détourne le débat de l'Irak est bon pour Bush», ajoutant: «Il y a un vieil adage selon lequel on ne change pas de cheval pendant une bataille».

Il a ajouté que les attaques lancées par ben Laden sur Bush et sur la manière dont il a réagi après les attentats du 11 septembre pourraient aider Bush car «les Américains réagissent toujours mal à une tentative d'influence étrangère». Selon Peter Crooks, professeur de sciences politiques à l'université du Connecticut, ben Laden n'a pas de préférence dans le choix du président américain. «Je ne pense pas qu'il fasse une grande différence», estime-t-il. «Le monde en général n'a pas vu beaucoup de différence entre nos partis politiques jusqu'à récemment», a ajouté cet expert.

Les analystes se sont abstenus pour autant de dresser tout parallèle avec les élections en Espagne en mars totalement bouleversées par les attentats terroristes qui ont fait près de 200 morts.
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