La mode des images et films vidéo souvenirs du bébé avant sa naissance, réalisés grâce à l'échographie sans but médical, est une dérive qui inquiète les spécialistes et suscite «les plus extrêmes réserves» de l'Académie de Médecine.
«Tout rayonnement a des effets biologiques sur les tissus», ultra-sons ou pas, a-t-elle rappelé mardi en rendant public un avis sur cette vogue de documents proposés actuellement par trois sociétés privées en France.
Certes, les examens échographiques (en général trois au cours de la grossesse en France) faits dans le cadre du suivi médical de la femme enceinte «n'ont entraîné à ce jour aucune complication décelable», mais ce n'est pas une raison de ne pas appliquer le «principe de précaution», souligne le professeur Roger Henrion, rapporteur du groupe de travail, à l'origine de l'avis.
L'Académie ne propose pas d'interdire ces échographies commerciales, mais veut «alerter les pouvoirs publics», a-t-il commenté devant la presse.
L'idée d’exposer un foetus à des ultrasons supplémentaires dans un but lucratif, juste pour faire plaisir aux parents, hérisse les spécialistes. Elle fait surgir d'autres craintes comme «une captation de professionnels déjà formés qui trouveraient là un moyen de gagner leur vie», laissant les services de gynéco-obstétrique démunis, relève le Dr Roger Bessis (Collège français d'échographie foetale).
La pratique de l'échographie foetale est marquée depuis longtemps par la précaution, quasiment depuis ses débuts il y a quelques décennies, indique cet expert.
Sont ainsi soulevés la question du contrôle des réglages réguliers des appareils commerciaux, celle de la quantité d'énergie délivrée par faisceaux panoramiques ainsi qu'un risque potentiel d'hyperthermie (excès de chaleur) sur le crâne (via les os) du foetus et d'une sur-exposition de ses gonades (ovaires, testicules).
Le Pr Georges David pointe «l'ambiguïté en matière de responsabilité» avec l'échographie sans but médical. «La découverte d'un bec de lièvre parfaitement opérable pourrait affoler les parents et les conduire à une interruption de grossesse inutile», s'alarme le Pr Henrion.
Autre problème avec l'échographie artistique, un échographiste ne peut sérieusement, pour des raisons techniques, fonder un diagnostic sur une photo ou une vidéo de son foetus que lui apporterait une femme inquiète, d'après le Dr Bessis. «Face à une femme inquiète, on refait l'examen», dit-il.
Par ailleurs, des pages de publicités parues dans la presse vantant un appareil d'échographie en «3D» (3 dimensions) de la firme Philips a fait bondir les spécialistes. Cela «laissait entendre, à tort, qu'une femme enceinte qui n'a pas eu un examen 3D n'avait pas eu une bonne échographie», reproche le Dr Bessis. «Les images 3D sont construites à partir des coupes classiques en 2D» indique-t-il. La firme aurait profité d'une «faille réglementaire» sur la publicité sur les appareils médicaux. Devant les protestations, «Philips a modifié le texte» de sa promotion, précise-t-il toutefois.
La position de l'Académie «est entre autres, celle de l'American Institute of Ultrasound in Medicine (AIUM) et de la Food and Drug Administration (FDA, agence fédérale chargée du contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques) américaine dont on connaît la rigueur».
«Ces deux organismes estiment que les bénéfices attendus dans les échographies médicales l'emportent nettement sur le risque potentiel, ce qui n'est pas le cas dans les échographies à visée non médicale».
«Tout rayonnement a des effets biologiques sur les tissus», ultra-sons ou pas, a-t-elle rappelé mardi en rendant public un avis sur cette vogue de documents proposés actuellement par trois sociétés privées en France.
Certes, les examens échographiques (en général trois au cours de la grossesse en France) faits dans le cadre du suivi médical de la femme enceinte «n'ont entraîné à ce jour aucune complication décelable», mais ce n'est pas une raison de ne pas appliquer le «principe de précaution», souligne le professeur Roger Henrion, rapporteur du groupe de travail, à l'origine de l'avis.
L'Académie ne propose pas d'interdire ces échographies commerciales, mais veut «alerter les pouvoirs publics», a-t-il commenté devant la presse.
L'idée d’exposer un foetus à des ultrasons supplémentaires dans un but lucratif, juste pour faire plaisir aux parents, hérisse les spécialistes. Elle fait surgir d'autres craintes comme «une captation de professionnels déjà formés qui trouveraient là un moyen de gagner leur vie», laissant les services de gynéco-obstétrique démunis, relève le Dr Roger Bessis (Collège français d'échographie foetale).
La pratique de l'échographie foetale est marquée depuis longtemps par la précaution, quasiment depuis ses débuts il y a quelques décennies, indique cet expert.
Sont ainsi soulevés la question du contrôle des réglages réguliers des appareils commerciaux, celle de la quantité d'énergie délivrée par faisceaux panoramiques ainsi qu'un risque potentiel d'hyperthermie (excès de chaleur) sur le crâne (via les os) du foetus et d'une sur-exposition de ses gonades (ovaires, testicules).
Le Pr Georges David pointe «l'ambiguïté en matière de responsabilité» avec l'échographie sans but médical. «La découverte d'un bec de lièvre parfaitement opérable pourrait affoler les parents et les conduire à une interruption de grossesse inutile», s'alarme le Pr Henrion.
Autre problème avec l'échographie artistique, un échographiste ne peut sérieusement, pour des raisons techniques, fonder un diagnostic sur une photo ou une vidéo de son foetus que lui apporterait une femme inquiète, d'après le Dr Bessis. «Face à une femme inquiète, on refait l'examen», dit-il.
Par ailleurs, des pages de publicités parues dans la presse vantant un appareil d'échographie en «3D» (3 dimensions) de la firme Philips a fait bondir les spécialistes. Cela «laissait entendre, à tort, qu'une femme enceinte qui n'a pas eu un examen 3D n'avait pas eu une bonne échographie», reproche le Dr Bessis. «Les images 3D sont construites à partir des coupes classiques en 2D» indique-t-il. La firme aurait profité d'une «faille réglementaire» sur la publicité sur les appareils médicaux. Devant les protestations, «Philips a modifié le texte» de sa promotion, précise-t-il toutefois.
La position de l'Académie «est entre autres, celle de l'American Institute of Ultrasound in Medicine (AIUM) et de la Food and Drug Administration (FDA, agence fédérale chargée du contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques) américaine dont on connaît la rigueur».
«Ces deux organismes estiment que les bénéfices attendus dans les échographies médicales l'emportent nettement sur le risque potentiel, ce qui n'est pas le cas dans les échographies à visée non médicale».
